Obama vs. Romney: The War of Lies

Published in Le Figaro
(France) on 28 October 2012
by Pierre-Yves Dugua (link to originallink to original)
Translated from by Lindsey Cambridge. Edited by Natalie Clager.
Maryland, where I reside, is not a swing state. This means that the opinion there is generally not equally divided. Maryland generally votes Democrat. The media market in Maryland (capital: Annapolis) isn’t as inundated by political advertisements as Virginia or Ohio.

I can, however, feel sorry for my neighbors in Virginia. Some of the television or radio stations that I listen to are also aimed at the people in Northern Virginia. This region, rich and dominated by a service economy, is the most likely to vote for Barack Obama. It’s why the Romney camp spends a lot of money on negative ad campaigns there, so that he can discredit the incumbent president. The last round went well for him. Result: I don’t dare listen to the television or radio anymore. Some of the ads are financed directly by the candidate’s campaign. Others are financed by independent groups who are, nonetheless, very partisan. The barrage of insults that results is unbearable.

I am, as a result, sickened by the enormous lies diffused by the two parties.

Example of a Democratic Lie

The Democrats do, for example, make the Republican candidate appear as the man who is going to forbid contraception. And yet, it’s absolutely false. I digress: the promise of free contraception and abortion are apparently issues that are going to make some women vote for Obama. It’s interesting that this subject is deemed the most important by some people, even more important than unemployment or the national debt.

A month of contraceptive pills costs $15. Is this an exorbitant sum for 30 days of sexual freedom? I use this word intentionally. Republicans think that the individual must be responsible for her actions and that the state or health insurance companies shouldn’t have to pay for the pill. Those who want to use this or that form of contraception are free to do it for a pathetic cost, according to Republicans. To be against free contraception doesn’t mean that one wants to forbid it.

I am probably naive and misinformed, but I have a hard time imagining that millions of female Democrats, or Republicans, are so irresponsible in their sexual lives and in the management of their budgets that they are going to regularly find themselves surprisingly short of $15. I also don’t like that a political party portrays women as sexual objects lacking brains and financial and emotional responsibility. To be elected in part by promising that individuals can be entirely devoid of all responsibility in sexual matters seems deplorable to me. Additionally, birth control also concerns the man. I close my digression. And I feel that I am now going to be massacred by outraged Internet users.

Example of a Republican Lie

In an ad that I tried to avoid four or five times a day, Mitt Romney accuses Barack Obama of wanting to automatically reduce hundreds of billions of dollars in military spending. It’s completely false.

The Republican candidate pretends that the White House chose to make $1 trillion in automatic cuts over 10 years in Pentagon spending. In fact, the two parties in principle accepted these cuts as a way to encourage them to find a more flexible compromise so as to reduce the increase of national debt by other means.

I find it dishonest to make Barack Obama out to be a president who would cut into the heart of military spending and intentionally disarm America. Military spending under Obama has slightly increased. Today, it passes $700 billion, or roughly 20 percent of the federal budget, as much as the retirement system, Social Security. Obama’s first secretary of defense, Robert Gates, was a Republican who held the same post under George W. Bush. At any rate, one must not jabber on about it.

The objective of this lie: convince Virginia voters, who often work in the armed sector, that Obama’s re-election would result in drastic cuts to military contracts. Mitt Romney estimates that between 100,000 to 200,000 jobs would disappear from Virginia, notably in naval construction, if Barack Obama were re-elected. His estimate comes from a dishonest simplification.

From one side, we can make the Republicans out to be crazy people who want to prohibit sex. From the other side, we can pretend that the Democrats are going to let the Chinese army dominate the world. It’s nonsense.

Poor residents of Ohio! The war of the ad campaigns is worse there. Each camp has understood that the candidate who wins Ohio will probably win the presidency. One could spend 80 days, 24 hours a day, listening to the 58,235 different ads that aired in this state in the last month. Democracy is not a winner in this war of lies. The only winners are the agencies that produce these ads and the television and radio stations that air them.


Obama vs Romney: la guerre des mensonges

Le Maryland où je réside n'est pas un "État pivot" (swing state). C'est à dire que l'opinion n'y est pas pratiquement divisée en deux familles égales. Le Maryland vote généralement démocrate. Le marché des médias dans le Maryland (capitale: Annapolis) n'est donc pas autant inondé de publicités politiques que la Virginie ou l'Ohio.

Je peux néanmoins compatir à la douleur de mes voisins virginiens. Certaines des chaînes de télévision ou de radio que j'écoute sont aussi destinées au public du nord de la Virginie. Cette région, riche, dominée par une économie de services, est la plus susceptible de voter pour Barack Obama. C'est pourquoi le camp Romney y dépense beaucoup en spots publicitaires négatifs, pour discréditer le Président sortant. Ce dernier le lui rend bien. Résultat: je n'ose plus écouter la télé ou la radio. Certains spots sont financés directement par la campagne du candidat. D'autres sont financés par des groupes indépendants mais néanmoins très partisans. Le tir de barrage d'insultes qui en résulte est insupportable. 

Je suis du coup écoeuré des mensonges énormes diffusés par les deux camps. 

- Exemple de mensonge démocrate: 

Les démocrates font par exemple passer le candidat républicain pour l'homme qui va interdire la contraception. Or c'est absolument faux. J'ouvre une paranthèse: la promesse de la gratuité de la contraception et de l'avortement sont apparamment des thèmes qui vont faire voter certaines femmes pour Barack Obama. Il est curieux que ce sujet soit jugé plus important que tout par certaines personnes. Y compris plus important que l'emploi ou la dette publique.

Un mois de pillules contraceptives coûte 15 dollars. Est-ce une somme exhorbitante pour  30 jours de liberté sexuelle ? J'emploie ce mot à dessein. Les républicains pensent que l'individu doit être responsable de ses actes et que l'État ou les compagnies d'assurance maladie n'ont pas le devoir de payer la pillule. Ceux qui veulent pratiquer telle ou telle forme de contraception, sont libres de le faire pour un coût dérisoire, dixit les républicains. Être contre la gratuité de la contraception, ne veut pas dire que l'on veut interdire la contraception.

Je suis probablement naïf et mal informé, mais j'ai du mal à imaginer que des millions de femmes démocrates, ou républicaines, soient aussi irresponsables dans leur vie sexuelle et dans la gestion de leur budget, qu'elles vont se trouver régulièrement prises au dépourvu et à court de 15 dollars. Je n'aime pas non plus qu'un parti politique fasse passer les femmes pour des objets sexuels dépourvus de cervelle, de responsabilité affective et financière. Se faire élire en partie en promettant la déresponsabilisation maximale de l'individu en matière sexuelle me paraît déplorable. En outre le contrôle des naissances est aussi une affaire d'hommes. Je ferme la paranthèse. Et je sens que je vais me faire massacrer par des internautes outragés. 

- Exemple de mensonge républicain:

Dans un spot que je n'arrive pas à éviter quatre ou cinq fois par jour, Mitt Romney accuse Barack Obama de vouloir réduire automatiquement de centaines de milliards de dollars les dépenses militaires. C'est totalement faux.

Le candidat républicain fait croire que la Maison blanche a choisi de faire 1000 milliards de dollars de coupures automatiques pendant 10 ans dans les dépenses du Pentagone. En fait ces coupures ont été en principe acceptées par les deux partis comme moyen de les inciter à trouver un compromis plus souple en vue de réduire l'accroissement de la dette publique par d'autres moyens. 

Je trouve malhonnête de faire passer Barack Obama pour un Président qui aurait taillé dans le vif des dépenses militaires et aurait pour intention de désarmer l'Amérique. Les dépenses militaires sous Obama ont légèrement augmenté. Elles dépassent aujourd'hui 700 milliards de dollars, soit en gros 20% du budget fédéral, autant que le régime général de retraite "Social Security". Le premier Secrétaire à la Défense de Barack Obama était un républicain, Robert Gates, qui avait occupé ce poste sous George W. Bush. Il ne faut tout de même pas délirer.

L'objectif de ce mensonge: convaincre les électeurs virginiens qui souvent travaillent dans le secteur de l'armement, que la réélection d'Obama se traduirait par des coupures drastiques de contrats militaires. Mitt Romney chiffre entre 100.000 et 200.000 le nombre d'emplois qui disparaîtraient de Virginie, notamment dans la construction navale, si Barack Obama était réélu. Il s'agit d'une simplification malhonnête.

D'un côté on veut faire passer les républicains pour des fous qui veulent interdire le sexe. De l'autre on veut faire croire que les démocrates vont laisser l'armée rouge chinoise dominer le monde. C'est n'importe quoi.

Pauvres résidents de l'Ohio ! La guerre des spots publicitaires y est encore plus féroce. Chaque camp a compris que celui qui gagnerait dans l'Ohio, gagnerait probablement la présidence. On pourrait passer 80 jours, 24 heures sur 24, à écouter les 58.235 spots publicitaires différents qui ont été diffusés dans cet État depuis un mois. La démocratie ne sort pas gagnante de cette guerre de mensonges. Les seuls gagnants sont les agences qui produisent ces publicités et les chaînes de télé et radio qui les diffusent.
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