In each of his films, Brad Pitt plays it too cool, too beautiful, too classy. Andrew Dominik’s "Killing Them Softly," in theaters this week, is a striking example. It’s annoying. Very annoying. Who does he think he is? This is a well-deserved letter.
Dear Brad Pitt,
No, I am not going to verify the facts. This is probably not very professional of me, I’ll give you that, but I like it that way, and I’m afraid that this might not be true. I read on imdb.com, which is hardly a forum for gossipmongers, that you had your teeth redone. At the very least, your dentist crowned your chompers with white paper wrapping, maintaining a long tradition of presenting a gleaming smile to the world in general, and girls in particular. Let me tell you that I don’t think that’s very fair play.
What is left for us poor, inglorious mortals, little boys neither handsome nor rich? You and your pal George Clooney, whose name, don’t forget, will forever look like a big red nose* — and don’t even start me on yours — frankly, you’re starting to annoy me. Pay attention. The red carpet at your feet will not last forever. And the fact that you are an excellent actor won’t change a thing, dear Brad Pitt. If no one else notices your little game, I do. Take "Killing Them Softly," by Andrew Dominik, for example.
Opposite James Gandolfini, who was drunk as a skunk, you played it a tad dismissive, haughty and ironically backhanded. Yeah, you think you’re hot stuff. Without an ounce of compassion. You are next to Tony Soprano in person, or virtually — the man capable of desoldering any pipe with a single raised eyebrow — and you find nothing better to do than to put on your Hollywood attitude. That will have to change. It will change. I had the kindness to warn you, so take it as you must. With modesty, please.
You will soon enter your 50th year, on Dec. 8, to be exact, and the plaster will start to crack. Your Dorian Gray attitude will last about five minutes and then the day will come when, behind the mask, we will finally see the true picture -- old, dull, and crusty. Yes, my young Brad, that will be you. A little gut, some dark circles, a bit of arthritis and the like.
No more casino robberies or Benjamin Button tricks, in which I’m sure you used Coué’s self-help methods. You are going to get old, and that’s that. And you don’t know how ugly it’s going to get. It’s a question of global balance, you see. Today you are too beautiful, too classy, too rich, too sexy, too cool, too married. Tomorrow, you will be all that but less so. Or not at all.
*Editor's Note: The French pronunciation of the word "clown," which is taken from the English, sounds like the first syllable of "Clooney."
"Cher Brad Pitt, je vous aime beaucoup mais vous voir à l'écran n'est pas facile à vivre"
Par Eric Libiot
Dans chacun de ses films, Brad Pitt se la joue trop cool, trop beau, trop classe. Cogan, d'Andrew Dominik, en salle cette semaine, en est un exemple frappant. C'est énervant. Très énervant. Mais pour qui se prend-il? Ce qui vaut bien une lettre.
BRAD PITT - Dans chacun de ses films, le comédien se la joue trop cool, trop beau, trop classe. Cogan, d'Andrew Dominik, en salle cette semaine, en est un exemple frappant.
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Cher Brad Pitt,
Non, je n'irai pas vérifier l'info. Ce n'est sans doute pas très professionnel de ma part, je vous l'accorde, mais elle me plaît ainsi et j'aurais peur qu'elle soit fausse. J'ai donc lu sur le site imdb.com, qui est loin d'être un machin de racontars racoleurs, que vous vous étiez fait refaire la dentition. À tout le moins, votre dentiste vous a couronné les ratiches et les a emballées de papier blanc, histoire de présenter un sourire dentifrice au monde en général et aux filles en particulier. Ce n'est pas très fair-play, permettez-moi de vous le dire comme je le pense.
Il nous reste quoi, à nous, pauvres mortels sans gloire, garçons de peu, ni beaux ni riches, et réciproquement? Vous et votre pote George Clooney, dont le patronyme le fait tout de même ressembler à un gros nez rouge, ne l'oubliez pas, et je ne parle pas du vôtre, vous commencez franchement à m'énerver. Mais faites attention. Le tapis rouge déroulé à vos pieds ne va pas durer éternellement. Et que vous soyez un excellent acteur ne changera rien à l'affaire, cher Brad Pitt. Si personne ne remarque votre petit manège, moi, si. Dans Cogan, d'Andrew Dominik, par exemple.
"Brad Pitt , votre dentiste vous a couronné les ratiches et les a emballées de papier blanc, histoire de présenter un sourire dentifrice au monde en général et aux filles en particulier. Ce n'est pas très fair-play, permettez-moi de vous le dire comme je le pense."
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Face à un James Gandolfini imbibé jusqu'à l'os, vous la jouez un chouïa méprisant. Regard hautain et revers de main ironique. Oui, vous vous la pétez grave. Sans le moindre gramme de compassion. Vous avez en face de vous Tony Soprano en personne, ou quasi, l'homme capable de dessouder n'importe quelle tuyauterie d'un simple haussement de sourcil, et vous ne trouvez rien de mieux que d'afficher votre humeur de star. Il va falloir que ça change. Et d'ailleurs, ça va changer. J'ai la gentillesse de vous prévenir, prenez-le comme il se doit. Avec modestie, s'il vous plaît.
Vous allez bientôt entrer dans votre cinquantième année, le 18 décembre pour être exact, et le crépi va commencer à se fissurer. Votre attitude à la Dorian Gray, ça va bien cinq minutes, et le jour viendra où, derrière le masque, on verra enfin le vrai tableau. Une vieille croûte aux couleurs ternes. Eh oui, mon petit Brad, il va falloir vous y faire. Une légère brioche, quelques cernes, un peu d'arthrose et compagnie.
Fini la cambriole de casinos et votre truc à la Benjamin Button dont je suppose qu'il vous servait de méthode Coué. Vous allez vieillir, un point c'est tout. Et vous ne savez pas à quel point ça va être moche. C'est une question d'équilibre mondial, voyez-vous. Aujourd'hui, vous êtes trop beau, trop doué, trop classe, trop riche, trop sexy, trop chou, trop crème, trop marié. Demain, vous serez tout ça aussi mais moins. Ou plus du tout.
J'entends d'ici vos fans me reprocher de ne pas rester sur le terrain qu'exige cette dernière page, le cinéma, et de m'attaquer au physique. Ça ne se fait pas. Ben si, ça se fait. Voilà. Surtout quand il ne me reste rien d'autre. Je vous aime beaucoup mais vous voir à l'écran n'est pas facile à vivre tous les jours. Arrêtez de sourire ou je porte plainte. Je ne le répéterai pas.
Bien à vous.
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It wouldn’t have cost Trump anything to show a clear intent to deter in a strategically crucial moment; it wouldn’t even have undermined his efforts in Ukraine.