The horror of the familiar: A 20-year-old man forcefully enters an elementary school in Newtown, Connecticut and kills 26 people, 20 of which were children of six or seven years old, all hit with several bullets from a semi-automatic weapon. Just like some parents and grandparents, I thought right away of my children and my two granddaughters. What a tragedy! Such pain!
This tragedy made me think of another event that took place on Dec. 6, 1989 at Polytechnique Montréal. Some months prior, I had met one of the 14 victims, the smiling Anne St-Arneault of La Tuque, the sister of my African missionary friend, Serge.
Already 23 years, and we still remember. The commemorations continue, like this Night of Poetry held at La Tuque on Dec. 6 in memory of Annie. How do you forget the unforgettable? The trauma does not go away easily from the hearts of those close to the victims, the friends and family. This obligation of memory is vital; it doesn’t allow one to forget and pushes for actions like the Coalition for Gun Control.
In facing certain tragedies, one question spontaneously rolls off the lips: Why? Remember the earthquake that rocked Haiti in the beginning of 2010. We ceaselessly search for meaning in what we are experiencing. Catastrophes stop us because they deal with innocents like children. We look then within our hearts, which also have their reasons, always providing the impetus for generosity and solidarity. If we must talk about God, it’s in that giving and life impulse that we have to acknowledge.
On the very night of the Newtown tragedy, I was touched by seeing people come together in Catholic and Protestant churches to pray and engage in a moment. Admittedly, recent polls highlight over 92 percent of Americans who identify themselves as believers, with over 60 percent who pray daily. But outside of those statistics, humans need rituals in order to deal with mourning: flowers, candles, letters, prayers, silence, songs. Faith becomes a source of consolation and comfort. When we lose a lot, what often remains is the light brightened by love.
Incarnation of Christ
We have the right to fight against evil and not relent until justice triumphs, like Albert Camus highlighted so well in stating these words to believers at a conference: “Like you, I share in the same horror of evil. But I do not share your hope, and I will continue to fight against this universe where children suffer and die.”
My faith in the Incarnation of Christ tells me that the only place where God makes sense is when man lives and dies. He does not stay above, but down here with the community of Newtown that mourns its children who have left far too soon. Claudel writes that God does not come to wipe away suffering nor explain it, but to fill it with his presence in Christ.
Life is a fragile gift that can be torn apart anytime, even in the days before Christmas. We would certainly want to welcome joy and flee hardship. After tragedies like Polytechnique and Newtown, we continually have to relearn how to live. Those who died from the bullets were probably happy down here. But by dying, it says to us that this happiness does not continue elsewhere. For me, it continues that only God is love. And love doesn’t die; it survives, like these words on a poster in front of a boutique in Newtown: “Love will allow us to leave early.”
L'horreur. Du déjà vu. Un homme de 20 ans entre de force dans une école primaire de Newtown, au Connecticut, et tue vingt-six personnes, dont vingt enfants de six ou sept ans, tous atteints de plusieurs balles d’un fusil semi-automatique. Comme bien des parents et grands-parents, j’ai pensé tout de suite à mes enfants et à mes deux petites-filles. Quel drame ! Quelle douleur !
Cette tragédie m’en a rappelé une autre, celle de la Polytechnique de Montréal, survenue le 6 décembre 1989. J’avais rencontré l’une des quatorze victimes quelques mois auparavant, la souriante Annie St-Arneault de La Tuque, soeur de mon ami Serge, missionnaire d’Afrique.
Vingt-trois années déjà, et on se souvient toujours. Les commémorations continuent, comme cette Soirée de poésie tenue le 6 décembre à La Tuque en mémoire d’Annie. Comment oublier l’inoubliable ? Le traumatisme ne s’efface pas facilement du coeur des amis et des familles qui sont proches des victimes. Ce devoir de mémoire est vital ; il permet de ne pas oublier et il suscite des engagements comme la Coalition pour le contrôle des armes.
Devant de telles tragédies, une question monte spontanément aux lèvres : pourquoi ? Rappelons-nous le tremblement de terre qui frappa Haïti au début de 2010. Nous cherchons sans cesse du sens dans ce que nous vivons. Les catastrophes nous interpellent parce que ça concerne des gens innocents, dont les enfants. Nous nous tournons alors vers notre coeur, qui lui aussi a ses raisons. Ce qui donne toujours un élan de générosité et de solidarité. S’il faut parler de Dieu, c’est dans cet élan de don et de vie qu’il faut le reconnaître.
Le soir même de la tragédie de Newtown, j’ai été touché de voir des personnes se réunir dans les églises catholique et protestante pour prier et se recueillir un moment. Certes, de récents sondages montrent que les Américains se disent croyants à 92 % et que 60 % prient quotidiennement. Mais au-delà de ces statistiques, les humains ont besoin de rituels pour vivre leur deuil : fleurs, bougies, lettres, prières, silence, chants. La foi devient ici source de consolation et de réconfort. Quand on a beaucoup perdu, il ne reste souvent que cela, la lumière de la foi, éclairée par l’amour.
Incarnation du Christ
Nous avons le droit de nous révolter devant le mal, de ne pas nous résigner pour que la justice triomphe, comme l’a si bien montré Albert Camus, qui adressait ces mots à des croyants lors d’une conférence : « Je partage avec vous la même horreur du mal. Mais je ne partage pas votre espérance et je continue de lutter contre cet univers où des enfants souffrent et meurent. »
Ma foi en l’Incarnation du Christ me dit que le seul lieu où Dieu se tient est là où l’homme vit et meurt. Il ne se tient pas en haut, mais en bas, avec la communauté de Newtown qui pleure ses enfants disparus trop tôt. Dieu n’est pas venu pour supprimer la souffrance, ni même l’expliquer, écrivait Claudel, mais il est venu la remplir de sa présence dans le Christ.
La vie est un cadeau bien fragile qui peut se briser n’importe quand, même quelques jours avant Noël. Nous voudrions tellement accueillir les joies et fuir les épreuves. Il faut sans cesse réapprendre à vivre après des drames comme ceux de la Polytechnique et de Newtown. Ceux et celles qui sont tombés sous les balles étaient probablement heureux ici-bas. Mais en mourant, qui nous dit que ce bonheur ne continue pas ailleurs. Pour moi, il se prolonge en Dieu qui n’est qu’amour. Et l’amour ne meurt pas, il nous survit, tels ces mots sur une affiche devant une boutique de Newtown : « L’amour nous permettra d’aller de l’avant. »
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It wouldn’t have cost Trump anything to show a clear intent to deter in a strategically crucial moment; it wouldn’t even have undermined his efforts in Ukraine.