Donald Trump Frightens Schoolchildren

Published in Le Devoir
(Canada) on 19 April 2016
by Coraline Kaempf (link to originallink to original)
Translated from by Katherine Rutter. Edited by Elizabeth Cosgriff.
Intimidation, mounting fear, and anxiety: The U.S. presidential campaign is having a direct influence on the ambiance in classrooms around the country. A study has criticized the so-called "Trump effect."

Previously, the presidential election every four years was a time when American schoolteachers took advantage of the opportunity to give their pupils lessons in democracy and citizenship. This year, however, they are walking on eggshells. And the reason for this is the "Trump effect."

“The word ‘Trump’ is enough to derail a class," notes a teacher in a survey conducted by Teaching Tolerance, a branch of the active civil rights organization Southern Poverty Law Center, which is based in Alabama. Their study, dubbed the "Trump Effect," is based on an online questionnaire that was completed on a voluntary basis by 2,000 primary and secondary teachers. Thus, it does not claim to be representative.

Nevertheless, more than two-thirds of the teachers said that their pupils have doubts or fears about what might happen to them or their families after the election, and more than a third have seen a rise in anti-Muslim and anti-immigrant sentiments in their classrooms.

Tormented Students

"Students are hearing more hate language than ever before," explained a teacher from Montana. “They think everyone hates them,” added one of his colleagues.

According to the report, the most common question is, "Is the wall [that Donald Trump plans to have built between Mexico and the United States] there yet?" Children often express the fear that they will be deported or that their families will be separated. Some are afraid of losing their homes, having to live in hiding, or even of being sent to detention camps.

Students from Latin American and Muslim backgrounds are especially worried. According to the study, the atmosphere in classrooms has changed. Many of these children are not only scared, but also "hurt" and "depressed." These second-generation immigrants feel that they no longer belong in this country and have no value.

African-American pupils also feel that they are being targeted. The report mentions that some of them have asked their teachers if they will be deported to Africa, or even if slavery will be restored.

Other children take sides, creating tension within the classroom. “Some children tell others that they will be thrown out soon,” said a teacher, who described how children are bullying their classmates by saying, "When Trump wins, you and your family will be sent back home." According to a high school teacher, “One child said that he supported Donald Trump because he would kill all Muslims if he became president."

"Hearing ‘dirty Mexican’ has become a regular occurrence in the school where I teach. Prior to the campaign, I had never heard this insult," said a teacher from Wisconsin. In many of the schools whose teachers were on the panel, negative remarks, disparaging comments and intimidation have become commonplace. More than half of the teachers surveyed noted a rise in racist remarks, derived from political speeches.

Hostility and Anger

If the echoes of the political campaign can be heard in the classroom, it is not because they have given rise to a debate. "Students have become very hostile to opinions that differ from their own, regardless of the subject being discussed. Now, any division leads to anger and personal attacks," said a teacher from Georgia. Another teacher from New York said that, as soon as Trump's name is mentioned, “students on both sides get upset."

Faced with this poisonous atmosphere, two-thirds of the teachers who were interviewed have decided to depart from their usual program, and are no longer content with merely discussing civil rights and democracy. This year, the majority of them have chosen to discuss the election with their pupils from a different perspective. Some of them have set aside neutrality. "I have said loud and clear what I think about certain candidates - this is something that I have never done before. But I feel that it is my duty to act against ignorance,” explained one teacher. Others have chosen to focus on specific aspects of the campaign, such as the rhetoric. "My pupils should know that what they are witnessing is not acceptable," said a teacher from Washington. Others, feeling helpless, have decided to omit the electoral campaign from their lessons entirely. Claiming that the subject causes too much controversy, 50 teachers in the sample admit that they have given up, saying that they will do their best to avoid this subject, which, nevertheless, remains ubiquitous.


Donald Trump fait trembler les écoliers
Intimidation, montée de la peur et de l’anxiété : la campagne présidentielle américaine a des effets directs sur l’ambiance des classes du pays. Une étude dénonce l'« effet Trump ».


Alors que tous les quatre ans, à l’occasion de l’élection présidentielle, les professeurs des écoles américaines avaient pris l’habitude de dispenser à leurs élèves des cours de démocratie et de citoyenneté, cette année ils marchent sur des oeufs. En cause : l’« effet Trump ».

« Prononcer le nom "Trump" », c’est assez pour faire dérailler une classe », relève une enseignante, dans une étude menée par Teaching Tolerance, une section de l’organisation active pour les droits civiques Southern Poverty Law Center, basée en Alabama. Son étude, baptisée « Trump Effect », se fonde sur un questionnaire mis en ligne qui a été rempli sur une base volontaire par 2000 instituteurs de primaire et de secondaire, et ne prétend donc pas être représentative. Il n’empêche.

Selon plus des deux tiers des enseignants, les élèves ont des doutes ou des peurs quant à ce qui pourrait se passer pour eux ou leur famille après les élections, et plus d’un tiers ont constaté une montée du sentiment anti-musulmans et anti-immigrants dans leurs classes.

Élèves tourmentés

« Les élèves entendent plus de langage de haine que jamais auparavant », explique un professeur du Montana. « Ils pensent que tout le monde les déteste », souligne un de ses collègues.

« Est-ce que le mur [que Donald Trump projette de faire construire entre le Mexique et les États-Unis] est déjà là ? » : la question est fréquente, note le rapport. Les enfants expriment souvent l’angoisse d’être déportés ou que leur famille soit séparée. Certains ont peur de perdre leur maison, de devoir vivre cachés, ou même d’être envoyés dans des camps de détention.

Les élèves aux origines latines et musulmanes sont particulièrement tourmentés. L’ambiance a changé dans les classes, selon l’étude. Beaucoup de ces enfants sont effrayés, mais également « blessés » et « déprimés ». « Ces enfants d’immigrés ont l’impression de ne plus appartenir à ce pays, de ne pas avoir de valeur. »

Les écoliers noirs se sentent eux aussi visés. Certains d’entre eux demandent à leurs professeurs s’ils seront déportés en Afrique ou même si l’esclavage sera rétabli, comme le mentionne le rapport.

D’autres enfants prennent parti, créant de la tension dans les classes. « Des enfants disent aux autres qu’ils seront bientôt expulsés, relate un professeur, menaçant leurs camarades : « quand Trump gagnera, toi et ta famille, vous allez être renvoyés chez vous ». » « Un enfant a dit qu’il soutenait Donald Trump parce qu’il tuerait tous les musulmans s’il devenait président », rapporte une enseignante de secondaire.

« Entendre "sale Mexicain" est devenu commun dans l’école où j’enseigne. Avant la campagne, je n’avais jamais entendu cette insulte », explique un professeur du Wisconsin. Faire des commentaires négatifs, dénigrer et intimider est devenu habituel dans de nombreuses écoles du panel. Plus de la moitié des professeurs interrogés notent une montée de propos racistes, ressortis des discours politiques.

Hostilité et colère

Si la campagne politique a des échos dans les classes, la place n’est pas au débat. « Les élèves sont devenus très hostiles aux points de vue différents des leurs, peu importe le sujet traité. Toute division suscite désormais de la colère et des attaques personnelles », souligne un instituteur de l’État de Géorgie. Un de ses collègues de New York explique que dès que le nom de Trump apparaît, « les élèves des deux camps s’énervent ».

Face à cette ambiance délétère, deux tiers des professeurs interrogés ont décidé de changer leur programme habituel, ne se contentant plus de parler de droits civiques et de démocratie. Parmi eux, une majorité a choisi, cette année, de parler des élections avec leurs élèves en changeant d’optique. Certains d’entre eux ont mis de côté la neutralité : « J’ai clamé haut et fort ce que je pensais de certains candidats, ce que je n’avais jamais fait auparavant. Mais je sens que mon devoir est d’agir contre l’ignorance », explique un professeur. D’autres ont préféré cibler des aspects particuliers de la campagne, la rhétorique par exemple. « Mes élèvent doivent savoir que ce à quoi ils sont en train d’assister n’est pas acceptable », explique un professeur de Washington. Enfin, se sentant impuissants, d’autres professeurs ont décidé d’écarter totalement la campagne de leurs cours. Le sujet menant à des controverses trop importantes, cette cinquantaine de professeurs de l’échantillon a baissé les bras et avoue qu’ils tenteront, tant bien que mal, de fuir ce sujet pourtant omniprésent.
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