Why the Dollar Isn’t Benefiting from the Arab Revolutions

Published in Le Figaro
(France) on 1 March 2011
by Pierre-Yves Dugua (link to originallink to original)
Translated from by Laura Napoli. Edited by Nathan Ladd.
The dollar has lost ground against all major currencies (except the New Zealand dollar) since Jan. 24, the beginning of the revolution in Egypt. In February, gold rebounded to 57 percent. The Swiss franc, the yen, the pound sterling and the euro have all benefited from events affecting the dollar.

Nevertheless, Europe is geographically much more exposed to the risk of destabilization in the Arab world; besides the fact that the Euro governance crisis is not completely settled; and the fact that the economic situation in Greece, Ireland and Portugal is pretty bad and casts doubt on the success of the policies of the International Monetary Fund and the European Union.

Why isn’t the dollar playing its role of a safe haven? I see three explanations for this phenomenon.

1)The anticipation of rising interest rates unfavorable to the dollar

Wrong or right, investors give more credit to the European Central Bank than to the Federal Reserve in the fight against inflation. They see the Fed tolerating a temporary rise in prices induced by higher commodity prices. They believe that the European Central Bank will be the first to raise interest rates if inflation worsens in Europe.

The Fed has repeated so much that it will keep rates very low for a very long time that everyone everywhere believes them.

2)The absence of ideas from Obama to reduce the U.S. budget deficit

Barack Obama continues to let Republicans propose public spending cuts. His budget plan announced in mid-February was criticized by the ordinarily pro-Democrat press; in the short term the White House doesn’t want to seriously reduce public spending.

In the medium term, the White House says that it wants to negotiate a package of spending cuts, along with tax reforms and income increases. But mainly it is letting Congress figure out the details. Without direct involvement from the president, nothing is going to happen.

This fiscal laissez-faire contrasts with the austerity that many European countries have implemented, in the short term and especially in the medium term.

3)The Fed’s flexible monetary policy is considered inflationary

Ben Bernanke’s “quantitative easing,” launched in November, hasn’t convinced anyone but the Fed chief’s friends. We see a program of printing $600 billion in greenbacks at a time when the U.S. economy is accelerating. It is no longer certain that this project will be discontinued as the Fed suggested in June.

4) The dollar’s decline is approvingly watched by the White House

The dollar is rarely discussed in Washington. The Obama administration’s desire to stimulate exports and reduce imports is aided by a slow erosion of the greenback.

5) Rising oil prices threaten the U.S. economy more than Europe

The U.S. economy is more sensitive to rising energy prices than the European economy. First, it consumes more energy. Second, the energy is not taxed as much, and therefore the price volatility is higher for the U.S. consumer.

Conclusion

These votes of no confidence against the dollar may reverse in the coming weeks if … a) the European economy slows more than expected … while at the same time b) the U.S. economy’s momentum proves stronger than expected, especially in the case of job creation … c) serious discussions begin for reducing the budget deficit … d) the public debt crisis and the weak governance in the eurozone quickly return to the forefront … and turn against those who sold dollar futures …


Pourquoi le dollar ne profite pas des révolutions arabes

Le dollar a cédé du terrain face à toutes les principales devises (sauf le dollar néo-zélandais) depuis le 24 janvier, date du début de la révolution en Egypte. L'or en février a rebondi de 5, 7%. Le Franc suisse, le yen, la livre sterling et l'euro ont profité de sorties affectant le dollar.

L'Europe est pourtant géographiquement bien plus exposée au risque de déstabilisation du monde arabe. Sans compter que la crise de gouvernance de l'euro n'est pas du tout réglée. Et que la situation économique en Grèce, en Irlande et au Portugal est assez mauvaise et fait douter du succès de la politique du FMI et de l'Union Européenne.

Pourquoi le dollar ne joue-t-il pas son rôle de valeur refuge ?

Je vois trois explications à ce phénomène.

1) Des anticipations de hausses de taux d'intérêt défavorables au dollar.

À tort ou à raison, les investisseurs attribuent plus de crédit à la BCE qu'à la Fed en matière de lutte contre l'inflation. Ils voient la Fed tolérer une hausse temporaire des prix induite par la hausse des cours des matières premières. Ils jugent que la BCE sera la première à relever ses taux directeurs si l'inflation s'aggrave en Europe.

La Fed a tellement répété qu'elle maintiendra ses taux très bas très longtemps, qu'on le croit partout.

2) L'absence de propositions d'Obama pour réduire le déficit budgétaire américain

Barack Obama continue de laisser les républicains proposer des réductions de dépenses publiques. Son projet de budget annoncé mi-février a été critiqué par la presse d'ordinaire pro-démocrate: à court terme la Maison blanche ne veut pas réduire sérieusement les dépenses publiques.

À moyen terme, la Maison blanche affirme vouloir négocier un paquet de réduction de dépenses, assortie de réformes fiscales et de hausses de revenus. Mais concrètement elle laisse le Congrès en imaginer le détail. Sans implication directe du Président, rien ne se fera.

Ce laissez-faire fiscal contraste avec l'austérité mise en oeuvre par de nombreux pays européens, à court et surtout à moyen terme.

3) La politique d'assouplissement monétaire de la Fed est jugée inflationiste

Le "quantitative easing" lancé par Ben Bernanke en novembre n'a convaincu personne, en dehors des amis du patron de la Fed. On y voit un programme de 600 milliards de dollars d'impression de billets verts à un moment où l'économie américaine accélère. On n'est pas certain non plus que l'expérience sera abandonnée comme prévu en juin.

4) La baisse du dollar est bien vue par la Maison blanche

La parité du dollar est rarement discutée à Washington. Le désir de l'administration Obama de stimuler les exportations et de réduire les importations est servie par une lente érosion du billet vert.

5) La hausse du pétrole menace plus l'économie américaine que l'Europe

L'économie américaine est plus sensible aux hausses de prix de l'énergie que l'économie européenne. D'abord parcequ'elle consomme plus d'énergie. Ensuite par que l'énergie y est moins taxée et que par conséquent la volatilité des prix est plus forte pour le consommateur américain.

Conclusion:

Ces mouvements de défiance à l'égard du dollar peuvent se retourner dans le prochaines semaines si...a) l'économie européenne ralentit plus que prévu...alors que dans le même temps b) l'élan de l'économie américaine se révèle plus fort que prévu, surtout dans le cas de créations importantes d'emplois...c) des discussions sérieuses s'engagent pour réduire le déficit budgétaire...

d) la crise de l'endettement public et les carences de gouvernance dans la zone euro peuvent vite revenir au premier plan...et prendre à contre pied ceux qui ont vendu le dollar à terme...
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