The Moon is Dead, Long Live Mars!

Published in La Tribune
(France) on 18 April 2010
by Jacques Villain (link to originallink to original)
Translated from by Anh-Thu Luu. Edited by Catherine Harrington.
The various announcements of President Barack Obama on the conquest of space are disconcerting. One objective remains: a major launch for the U.S. in the next ten years to replace the last shuttle flight planned for this fall. One thing is certain ─ America can no longer afford to pay on its own for a space exploration program.

In February, President Barack Obama put an end to plans to go back to the Moon with the Constellation Program. The reasons for this abandonment are many: cost, inadequate financing, lack of innovation but especially the economic crisis. And unlike Apollo, Constellation did not enjoy broad support from the public. As if to console NASA for the loss of Constellation, or to reassure elected officials from Florida and Texas, Obama has pledged to increase its budget by $6 billion over the next five years! Is this a statement meant to shock, as has often been done in the past by his predecessors, or a real desire to move forward? Only time will tell.

If a return to the moon is no longer under consideration, the overall objective for further human exploration of the solar system remains and would be accomplished in stages: by 2025, vessels would be sent around the Moon and land on an asteroid, and by the mid-2030s, men would be sent around Mars and then on the red planet itself. This does not exclude a return to the moon, but Obama points out that “Buzz (Aldrin) has already been there.” While in 2004 NASA had come up with 200 good reasons to return to the moon, six years later the Moon has become devoid of interest. A manned U.S. spaceflight finds it difficult to set a long-term and steady course.

For the next fifteen years, the new president’s new vision of space essentially boils down to a return to the drawing board and maintaining the International Space Station while encouraging the private sector to invest in manned flights. Putting the emphasis on research and the development of technology, particularly for future heavy launchers, is nothing new. This is the umpteenth time in the last twenty-five years that we have witnessed the establishment of such a strategy, which has never produced convincing results. This also creates a debate regarding the president’s desire to see private companies in partnership with NASA in manned spaceflight. Again, this is not new. In 2006, the Bush administration launched the Commercial Orbital Transportation Services (COTS) with the private sector serving the ISS. In fact, this was primarily meant to relieve NASA's finances so more funds would be available for Constellation. However there is a prevailing skepticism in the United States on the ability of the private sector to replace, at least in part, NASA in the field of manned spaceflight.

However, one goal remains. While the shuttle will be withdrawn from service, Americans will be able to go into space solely through the Russian Soyuz. Therefore, the goal is to minimize this dependence by developing a new spacecraft that will probably not see the light of day for ten years. Russians already raised their prices. Until May 2009, the cost per astronaut was $26 million. Since April 2010, the price of a seat on Soyuz has climbed to $51 million, and in 2013 and 2014, the cost of flights will be $56 million. However, as the result of a compromise, Obama conceded to NASA a simplified version of the Orion Constellation Program which could be used as a lifeline for the ISS.

It is not clear that private investment can take over NASA in the near-term. Today, no one ─ even companies like Lockheed Martin, Boeing and EADS ─ can afford the development of a space ship, or a launch vehicle at the tune of 10 to 15 billion euros, much less the development of space infrastructure, on the Moon or Mars. At any rate, one thing is certain: the shortage of funds should increase international cooperation. Perhaps this is the best wish one can make when if comes to the conquest of space. Obama’s decision clearly shows that even the U.S. can no longer afford to solely finance a program of human space exploration. U.S. space conquest is at a turning point in its history. It will take a decade of reflection to provide the means to go further. Let’s hope, in any case, that President Obama’s new goal will be shared and respected.


La lune est morte, vive Mars! Jacques Villain member of the academie de l’air et de lespace

Les différentes annonces du président Barack Obama sur la conquête spatiale déconcertent. Un objectif toutefois demeure : permettre aux États-Unis de disposer d'un lancer lourd d'ici dix ans pour remplacer la navette dont le dernier vol est prévu cet automne. Mais, une chose est certaine, l'Amérique n'a plus les moyens de se payer seule un programme d'exploration spatiale.
En février, le président Barack Obama mettait un terme au programme Constellation de retour sur la Lune. Les raisons de cet abandon sont multiples : coûts, financement insuffisant, manque d'innovation mais surtout crise économique. Et contrairement à Apollo, Constellation ne bénéficiait pas d'un grand soutien du public. Mais, comme pour consoler la Nasa de la perte de Constellation, ou rassurer les élus de Floride ou du Texas, Obama s'est engagé à augmenter son budget de 6 milliards de dollars sur cinq ans ! Effet d'annonce comme souvent dans le passé pour ses prédécesseurs ou volonté réelle d'aller de l'avant ? L'avenir le dira.
Si le retour sur la Lune n'est plus considéré, l'objectif général reste bien de poursuivre l'exploration humaine du système solaire qui se ferait alors par étapes successives : vers 2025, envoi de vaisseaux autour de la Lune puis débarquement sur un astéroïde et, vers le milieu des années 2030, envoi d'hommes autour de Mars puis sur la planète rouge. Il n'exclut pas le retour sur la Lune mais indique que « Buzz (Aldrin) y est déjà allé ». Alors qu'en 2004 la Nasa avait avancé 200 bonnes raisons de retourner sur la Lune, six années plus tard, la Lune est devenue sans intérêt. Le vol habité américain a bien du mal à se fixer un cap à long terme et à s'y tenir.
Mais pour les quinze ans à venir, la vision spatiale du nouveau président se résume, pour l'essentiel, à retourner aux études et à exploiter la Station spatiale internationale tout en incitant le secteur privé à investir dans les vols habités. Mettre l'accent sur la recherche et le développement de technologies, notamment pour de futurs lanceurs lourds, n'est pas nouveau. C'est la énième fois depuis vingt-cinq ans que l'on assiste à la mise en place d'une telle stratégie qui n'a d'ailleurs jamais permis d'aboutir à des résultats probants. Ce qui fait aussi débat est la volonté du président de voir des sociétés privées s'engager en partenariat avec la Nasa dans les vols habités. Là encore, ce n'est pas nouveau. En 2006, l'administration Bush avait lancé le programme Commercial Orbital Transportation Services (Cots) impliquant l'industrie privée pour desservir l'ISS. En fait, il s'agissait essentiellement de soulager les finances de la Nasa qui comptait dégager, de la sorte, plus de crédits pour Constellation. Mais, le scepticisme règne actuellement aux États-Unis sur la capacité de l'industrie privée à se substituer, au moins en partie, à la Nasa dans le domaine des vols habités.
Toutefois, un objectif demeure. Alors que la navette sera retirée du service, les Américains ne pourront aller dans l'espace que grâce au Soyouz russe. Il s'agit donc de limiter cette dépendance au minimum en développant un nouveau vaisseau qui ne verra probablement pas le jour avant dix ans. Déjà, les Russes augmentent les prix. Facturé 26 millions de dollars par astronaute, jusqu'en mai 2009, le prix d'un siège de Soyouz a grimpé à 51 millions et depuis avril 2010, il est de 56 millions pour les vols de 2013 et 2014. Cependant, résultat d'un compromis, Obama concède à la Nasa la réalisation d'une version simplifiée de la capsule Orion du programme Constellation pouvant servir de vaisseau de sauvetage de l'ISS.
Il n'est donc pas évident que l'investissement privé puisse prendre le relais de celui de la Nasa avant longtemps. Aujourd'hui, personne, pas même des sociétés comme Lockheed Martin, Boeing ou EADS, ne peut se payer le développement d'un vaisseau, d'un lanceur spatial à hauteur de 10 à 15 milliards d'euros et encore moins la réalisation d'une infrastructure dans l'espace ou sur la Lune ou Mars. En tout cas, une chose est sûre : la pénurie des crédits devrait accroître la coopération internationale. Et c'est peut-être ce que l'on pouvait souhaiter de mieux à la conquête spatiale. La décision d'Obama montre à l'évidence que même les États-Unis n'ont plus les moyens de se payer, seuls, un programme d'exploration humaine de l'espace. La conquête spatiale américaine est donc à un nouveau tournant de son histoire. Elle va prendre une dizaine d'années de réflexion pour se donner les moyens d'aller plus loin. Souhaitons, en tout cas, que ce nouvel objectif visé par le président Obama soit partagé et que l'on s'y tienne.
Les différentes annonces du président Barack Obama sur la conquête spatiale déconcertent. Un objectif toutefois demeure : permettre aux États-Unis de disposer d'un lancer lourd d'ici dix ans pour remplacer la navette dont le dernier vol est prévu cet automne. Mais, une chose est certaine, l'Amérique n'a plus les moyens de se payer seule un programme d'exploration spatiale.
En février, le président Barack Obama mettait un terme au programme Constellation de retour sur la Lune. Les raisons de cet abandon sont multiples : coûts, financement insuffisant, manque d'innovation mais surtout crise économique. Et contrairement à Apollo, Constellation ne bénéficiait pas d'un grand soutien du public. Mais, comme pour consoler la Nasa de la perte de Constellation, ou rassurer les élus de Floride ou du Texas, Obama s'est engagé à augmenter son budget de 6 milliards de dollars sur cinq ans ! Effet d'annonce comme souvent dans le passé pour ses prédécesseurs ou volonté réelle d'aller de l'avant ? L'avenir le dira.
Si le retour sur la Lune n'est plus considéré, l'objectif général reste bien de poursuivre l'exploration humaine du système solaire qui se ferait alors par étapes successives : vers 2025, envoi de vaisseaux autour de la Lune puis débarquement sur un astéroïde et, vers le milieu des années 2030, envoi d'hommes autour de Mars puis sur la planète rouge. Il n'exclut pas le retour sur la Lune mais indique que « Buzz (Aldrin) y est déjà allé ». Alors qu'en 2004 la Nasa avait avancé 200 bonnes raisons de retourner sur la Lune, six années plus tard, la Lune est devenue sans intérêt. Le vol habité américain a bien du mal à se fixer un cap à long terme et à s'y tenir.
Mais pour les quinze ans à venir, la vision spatiale du nouveau président se résume, pour l'essentiel, à retourner aux études et à exploiter la Station spatiale internationale tout en incitant le secteur privé à investir dans les vols habités. Mettre l'accent sur la recherche et le développement de technologies, notamment pour de futurs lanceurs lourds, n'est pas nouveau. C'est la énième fois depuis vingt-cinq ans que l'on assiste à la mise en place d'une telle stratégie qui n'a d'ailleurs jamais permis d'aboutir à des résultats probants. Ce qui fait aussi débat est la volonté du président de voir des sociétés privées s'engager en partenariat avec la Nasa dans les vols habités. Là encore, ce n'est pas nouveau. En 2006, l'administration Bush avait lancé le programme Commercial Orbital Transportation Services (Cots) impliquant l'industrie privée pour desservir l'ISS. En fait, il s'agissait essentiellement de soulager les finances de la Nasa qui comptait dégager, de la sorte, plus de crédits pour Constellation. Mais, le scepticisme règne actuellement aux États-Unis sur la capacité de l'industrie privée à se substituer, au moins en partie, à la Nasa dans le domaine des vols habités.
Toutefois, un objectif demeure. Alors que la navette sera retirée du service, les Américains ne pourront aller dans l'espace que grâce au Soyouz russe. Il s'agit donc de limiter cette dépendance au minimum en développant un nouveau vaisseau qui ne verra probablement pas le jour avant dix ans. Déjà, les Russes augmentent les prix. Facturé 26 millions de dollars par astronaute, jusqu'en mai 2009, le prix d'un siège de Soyouz a grimpé à 51 millions et depuis avril 2010, il est de 56 millions pour les vols de 2013 et 2014. Cependant, résultat d'un compromis, Obama concède à la Nasa la réalisation d'une version simplifiée de la capsule Orion du programme Constellation pouvant servir de vaisseau de sauvetage de l'ISS.
Il n'est donc pas évident que l'investissement privé puisse prendre le relais de celui de la Nasa avant longtemps. Aujourd'hui, personne, pas même des sociétés comme Lockheed Martin, Boeing ou EADS, ne peut se payer le développement d'un vaisseau, d'un lanceur spatial à hauteur de 10 à 15 milliards d'euros et encore moins la réalisation d'une infrastructure dans l'espace ou sur la Lune ou Mars. En tout cas, une chose est sûre : la pénurie des crédits devrait accroître la coopération internationale. Et c'est peut-être ce que l'on pouvait souhaiter de mieux à la conquête spatiale. La décision d'Obama montre à l'évidence que même les États-Unis n'ont plus les moyens de se payer, seuls, un programme d'exploration humaine de l'espace. La conquête spatiale américaine est donc à un nouveau tournant de son histoire. Elle va prendre une dizaine d'années de réflexion pour se donner les moyens d'aller plus loin. Souhaitons, en tout cas, que ce nouvel objectif visé par le président Obama soit partagé et que l'on s'y tienne.
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