It’s hard to imagine a more bucolic scene. Under a blue sky and frosty winter sun, with huge fir trees and lovely homes lit up by garlands and holly, Newtown looks like a Christmas card. It’s a peaceful little town where everything seems to center around children, their activities and their games, with ads for summer camp and kindergarten pre-enrollment, toy stores and children’s clothing stores decorated for the holiday season...
It is impossible not to yield to emotion before the memorials that litter the area, the bouquets, the white balloons and half-mast flags. It is also difficult not to feel uneasy in light of the media assault — the battalions of journalists and cameras and microphones which seem, at first glance, 10 times more numerous than the locals who come to pay their respects.
Armchairs, Thermoses, and Tweets
How many are there? It’s hard to say — certainly at least 2,000. The school street is closed to car traffic by police; reporters pace in an unending line in one direction, then the other. All the major television networks are there, accompanied by their usual circus. In front of the school, they set up chairs, editing tables and coffee thermoses. The anchors pace to and fro to stay warm before going on air. To occupy themselves, they tweet compulsively. “We hope that the families of the victims will come,” reads a passing photograph. The bodies are still inside the school. Many stores have closed and others have taped up signs indicating that they decline interviews. There is no aggressiveness anywhere, but instead restraint and dignity. Is it ethical to stretch the microphone toward this red-eyed teen or this mother who has just left a bouquet with her daughter? Many ask themselves this question in their search for the perfect witness.
“There Are No Words”
Japanese and Dutch journalists requested an interview with me — and vice versa. We felt foolish. As soon as a true local agrees to be interviewed, he is immediately circled by a host of cameras that jostle to get the best angle. And what do these locals say? Not much, actually — the same words over and over. “There are no words to describe how we feel,” and, “This is such a peaceful community. Everyone knows each other.” A waitress at a small deli, which looks like a dollhouse and has become media headquarters since yesterday, says, “The principal would often come here for coffee in the morning.” Before turning away, she adds, “We don’t know the names of the victims, but someone told me that my neighbors’ son, maybe...” We mutter a few words of comfort between hugs. What can be said in the face of the unspeakable? “All the same, why did a 50-something have such an arsenal in her home?” interjects a 60-something, referring to the weapons purchased legally by the murderer’s mother. “It’s time this country starts asking itself the real questions.”*
*Editor’s Note: The quotations in this article, while accurately translated, cannot be verified.
Difficile d’imaginer tableau plus bucolique. Sous le ciel bleu et ce soleil d’hiver givrant, Newtown, son immense sapin, ses jolies maisons illuminées de guirlandes et de branches de houx est un décor de carte de Noël. Une paisible petite ville où tout semble tourner autour des enfants, de leurs activités, de leurs jeux. Pub pour le camp aventure, préinscription au jardin d’enfants, boutiques de jouets et de petits vêtements enrubannés à l’approche des fêtes…
Impossible de ne pas céder à l’émotion, devant ces hommages, disposés un peu partout, ces bouquets, ces ballons blancs, ces drapeaux en berne. Difficile, aussi de ne pas éprouver un sentiment de malaise devant ce débarquement médiatique, ces bataillons de journalistes, de caméras et de micros qui semblent, à vue de nez, dix fois plus nombreux que les autochtones qui viennent rendre hommage aux victimes.
Fauteuils, thermos et tweets
Combien sont-ils ? Difficile à dire. 2000 sans doute, au bas mot. Une file ininterrompue de reporters arpente dans un sens puis dans l’autre la rue de l’école, barrée aux véhicules par la police. Toutes les grandes télés sont là, avec leur cirque habituel. Devant l’école, on a déployé les fauteuils, les tables de montages, les thermos de café. Les présentateurs battent la semelle pour se réchauffer avant le direct. Pour s’occuper, on tweete, compulsivement.
"On espère que les familles des victimes vont venir", glisse un photographe. Les corps seraient toujours à l’intérieur de l’école. De nombreuses boutiques ont fermé leurs portes. D’autres ont scotché un panneau indiquant qu’ils s’excusent de décliner les interviews. Aucune agressivité, jamais, nulle part. Retenue et dignité. N’empêche. Est-il déontologique de tendre ses micros à cet ado aux yeux rougis, à cette mère qui vient déposer, le regard fermé, un bouquet avec sa fille ? Beaucoup se posent la question, tout en cherchant le témoin idéal.
"Il n’y a pas de mots"
Des journalistes japonais, puis hollandais m’ont demandé une interview. L’inverse est arrivé. Sentiment de ridicule. Résultat : dès qu’un authentique habitant accepte de répondre, il est immédiatement cerné d’une multitude de caméras qui jouent des coudes pour avoir le meilleur angle. Et que disent-ils, ces habitants ? Pas grand chose, en vérité. Les mêmes mots, en boucle. "Il n’y a pas de mots pour dire ce qu’on ressent…" "C’est une communauté si paisible, ici. Tout le monde se connaît."
"La directrice de l’école venait souvent prendre un café ici le matin", dit la serveuse du petit déli aux allures de maison de poupée, devenu depuis hier le QG des médias. "On ne connaît pas le nom des victimes, mais on m’a dit que le fils de mes voisins, peut être… " ajoute-t-elle en se détournant. On se murmure des mots de réconforts, entre deux étreintes. Que dire devant l’indicible. "Quand même, pourquoi cette quinquagénaire avait elle un tel arsenal chez elle ?", glisse une sexagénaire, en évoquant les armes qui auraient été achetées tout à fait légalement par la mère du meurtrier. "Il est temps que ce pays se pose les vraies questions."
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[T]he letter’s inconsistent capitalization, randomly emphasizing words like “TRADE,” “Great Honor,” “Tariff,” and “Non Tariff”, undermines the formality expected in high-level diplomatic correspondence.