Elephant in the Room

Published in La Presse
(Canada) on 9 May 2016
by Alexandre Sirois (link to originallink to original)
Translated from by Kathryn Manz. Edited by Laurence Bouvard.
The Republican Party was "killed by epidemic of Trump." That's what the New York Daily News, well-known for its hard-hitting front pages, maintains in its headline. To illustrate its assertion, a caricature: an elephant (symbol of the political party) in a coffin.

Since the withdrawal of his last two rivals, Donald Trump is finally finding himself alone in the race for the nomination for his party. There doesn't seem to be anything or anyone else who can stop him. His coronation will be a formality.

Trump, the presumed Republican nominee for the presidential election in November... Abraham Lincoln, one of the most illustrious representatives of the party, is probably turning over in his grave.

But, to paraphrase Mark Twain, a contemporary of that president, reports of the death of the Republican Party have been greatly exaggerated.

Trump knew how to make all of his Republican rivals bite the dust while there were still a few weeks left in the primary and caucus season. It's a blessing for him, for three reasons:

- Contrary to what many have predicted, there will be no fratricide during the Republican convention in July. Trump should therefore come out of it without too many scars and will be able to use the event as a springboard to the White House.

-His clean and clear victory — he will be able to gather the 1,237 delegates necessary to win decisively — gives him a legitimacy that he didn't have before, and comes to prove that he has what it takes to be a winner in politics and not just in the world of business. All of that is going to change the perception of the voters on his behalf.

- Hillary Clinton does not have free rein. She still has to spend her time and money fighting against Bernie Sanders.

Most polls currently show Clinton as the winner in a duel against Trump. But there are still six months before the presidential election. She must certainly not underestimate her adversary.

It's not just by denouncing him that she will win. Nor by maintaining that Americans cannot take the risk of voting for him. Incidentally, certain polls already show that he has convinced a good number of voters that he will be better than she will for reviving the country's economy.

Clinton must instead pull herself together. Since the start of the campaign, she has too often been in the shadows. She hasn't known how to inspire or respond in an original and passionate way to the fear and aspirations of the voters.

She must quickly give young people — who vote en masse for Bernie Sanders — reasons to rally behind her candidacy. She must also find ways to appeal to independent voters and the Republicans irritated by Trump's attitude and remarks.

Getting elected therefore won't necessarily be child's play for her. Yes, she can potentially give the Republican Party a beating. But the race could also be very tight if her rival continues to successfully set fire to the rules of the American political game.

We will have a front row seat to this potential clash of the titans. All we have left is the hope that Clinton and her team will find the way to beat a candidate who banks on intolerance and whose foreign policy and protectionist penchants are enough to worry us Canadians as the Americans’ neighbors.


Le Parti républicain a été « tué par une épidémie de Trump ». C'est ce qu'a soutenu, à la une, le New York Daily News, bien connu pour ses pages frontispices coups-de-poing. Pour illustrer son propos, une caricature : un éléphant (symbole de la formation politique) dans un cercueil.

C'est que depuis le retrait de ses deux derniers rivaux, Donald Trump se retrouve fin seul dans la course à l'investiture de son parti. Plus rien ni personne ne semble pouvoir l'arrêter. Son couronnement sera une formalité.

Donald Trump, candidat républicain présumé à l'élection présidentielle de novembre... Abraham Lincoln, l'un des plus illustres représentants du parti, doit probablement se retourner dans sa tombe.

Mais, pour paraphraser l'un des contemporains de ce président marquant, Mark Twain, l'annonce de la mort du Parti républicain est grandement exagérée.

Donald Trump a su faire mordre la poussière à tous ses rivaux républicains alors qu'il reste encore quelques semaines à la saison des primaires et caucus. C'est pour lui une bénédiction, pour trois raisons.

- Contrairement à ce que plusieurs avaient prédit, il n'y aura pas de guerre fratricide lors de la convention républicaine de juillet. Donald Trump devrait donc s'en sortir sans trop de cicatrices et pourra se servir de l'événement comme un tremplin vers la Maison-Blanche.

- Sa victoire claire et nette (il pourra récolter les 1237 délégués nécessaires pour triompher) lui accorde une légitimité qu'il n'avait pas auparavant et vient prouver qu'il a l'étoffe d'un gagnant en politique et pas seulement dans le monde des affaires. Tout ça va modifier la perception de l'électorat à son égard.

- Hillary Clinton, elle, n'a pas le champ libre. Elle doit encore consacrer temps et argent à lutter contre Bernie Sanders.

La plupart des sondages donnent actuellement Hillary Clinton gagnante d'un duel contre Donald Trump. Mais il reste encore six mois avant la présidentielle. Elle ne doit surtout pas sous-estimer son adversaire.

Ce n'est pas seulement en le dénonçant qu'elle va triompher. Ni en affirmant que les Américains ne peuvent pas prendre le risque de voter pour lui. D'ailleurs, certains sondages montrent déjà qu'il a convaincu bon nombre d'électeurs qu'il sera meilleur qu'elle pour relancer l'économie du pays.

Hillary Clinton doit plutôt se ressaisir. Depuis le début de la campagne, elle a trop souvent été dans l'ombre. Elle n'a pas su inspirer ni répondre de façon originale et passionnée aux craintes et aspirations des électeurs.

Rapidement, elle doit donner aux jeunes - qui votent en masse pour Bernie Sanders - des raisons de se rallier derrière sa candidature. Elle doit aussi trouver des façons de séduire les électeurs indépendants et les républicains irrités par l'attitude et les propos de Donald Trump.

Être élue ne sera donc pas nécessairement, pour elle, un jeu d'enfant. Oui, elle peut, potentiellement, faire subir une raclée au Parti républicain. Mais la course pourrait aussi être très serrée si son rival continue à mettre le feu avec succès aux règles du jeu de la politique américaine.

Nous serons aux premières loges de ce choc des titans potentiel. Il nous reste à espérer que Hillary Clinton et son équipe trouveront les moyens de vaincre un candidat qui mise sur l'intolérance et le mensonge, dont la politique étrangère et les penchants protectionnistes ont de quoi, en tant que voisins des Américains, nous inquiéter.








C'est que depuis le retrait de ses deux derniers rivaux, Donald Trump se retrouve fin seul dans la course à l'investiture de son parti. Plus rien ni personne ne semble pouvoir l'arrêter. Son couronnement sera une formalité.

Donald Trump, candidat républicain présumé à l'élection présidentielle de novembre... Abraham Lincoln, l'un des plus illustres représentants du parti, doit probablement se retourner dans sa tombe.

Mais, pour paraphraser l'un des contemporains de ce président marquant, Mark Twain, l'annonce de la mort du Parti républicain est grandement exagérée.




Donald Trump a su faire mordre la poussière à tous ses rivaux républicains alors qu'il reste encore quelques semaines à la saison des primaires et caucus. C'est pour lui une bénédiction, pour trois raisons.





- Contrairement à ce que plusieurs avaient prédit, il n'y aura pas de guerre fratricide lors de la convention républicaine de juillet. Donald Trump devrait donc s'en sortir sans trop de cicatrices et pourra se servir de l'événement comme un tremplin vers la Maison-Blanche.

- Sa victoire claire et nette (il pourra récolter les 1237 délégués nécessaires pour triompher) lui accorde une légitimité qu'il n'avait pas auparavant et vient prouver qu'il a l'étoffe d'un gagnant en politique et pas seulement dans le monde des affaires. Tout ça va modifier la perception de l'électorat à son égard.

- Hillary Clinton, elle, n'a pas le champ libre. Elle doit encore consacrer temps et argent à lutter contre Bernie Sanders.

La plupart des sondages donnent actuellement Hillary Clinton gagnante d'un duel contre Donald Trump. Mais il reste encore six mois avant la présidentielle. Elle ne doit surtout pas sous-estimer son adversaire.

Ce n'est pas seulement en le dénonçant qu'elle va triompher. Ni en affirmant que les Américains ne peuvent pas prendre le risque de voter pour lui. D'ailleurs, certains sondages montrent déjà qu'il a convaincu bon nombre d'électeurs qu'il sera meilleur qu'elle pour relancer l'économie du pays.

Hillary Clinton doit plutôt se ressaisir. Depuis le début de la campagne, elle a trop souvent été dans l'ombre. Elle n'a pas su inspirer ni répondre de façon originale et passionnée aux craintes et aspirations des électeurs.

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