Adored by Democrats, scorned by Republicans, Justin Trudeau represents one of the rare subjects that cause our southern neighbors to take an interest in what is happening here.
American politics interest Canadians. The Donald Trump years have something to do with that, of course, but during the years before the 45th president took office, there were already signs that Canadians felt more passionate about their neighbors’ political scene than of their own.
Like so many other aspects of the Canada-America relationship, this is asymmetrical: Americans do not dwell much on Canadian politics. At the beginning of the 21st century, at the moment when the governments of the two countries did not agree on the possibility of invading (or not invading) Iraq, the Gallup poll asked Americans to name the Canadian prime minister. Barely 2% knew the answer. (It was Jean Chrétien.)
Yet, things have changed. And while the Canadian federal campaign is not the source of great excitement south of the border (naysayers would say that it isn’t to the north, either), it is not going entirely unnoticed.
So why is this? In two words: Justin Trudeau.
The American media began to show a special interest in Trudeau shortly after his election. Given the natural affinities between the new arrival and the president then in office, Barack Obama, the U.S. press drew easy comparisons between the two politicians.
Then, a year after Trudeau took office, Trump astonished everyone by capturing the White House, while the Republican Party retained its majority in both houses of Congress. From one day to the next, many Democratic supporters felt not only devastated, but disoriented and leaderless.
In this context, for many among them, the prime minister of the country next door became a cultural symbol. He represented, in practically every visible respect, a striking contrast with the new president.
During this period, profiles appeared in the major media and Trudeau’s image even graced American magazine covers, including Rolling Stone, a treatment normally reserved for a movie star … an American movie star.
In effect, Trudeau had become a kind of star; a cosmopolitan and multicultural symbol, green and feminist, pro-immigrant and pro-refugee. The American cultural left had found a source of inspiration … even if he was Canadian.
During Trump’s first year in office, the Ipsos Institute polled Americans on the Canadian prime minister. Not only did the majority of Americans acknowledge knowing who Trudeau was, but 40%, a plurality consisting of the Democratic supporter base, said they preferred Trudeau over Trump as president.
Tool of Polarization
Of course, since every action has an equal and opposite reaction, Trudeau’s stratospheric rise among the American Democratic intelligentsia left another impression on the opposite side of the American political spectrum.
It is, of course, with the most powerful Republican personality — Trump himself — that things began to turn sour, notably after the diplomatic fiasco of the Group of Seven summit in Charlevoix in 2018.
Among other headlines, the Republican camp’s criticism of Trudeau then came from some of the most important stars of the Fox News network. In particular, Sean Hannity went after Trudeau for his comments implying that the death of Canadians on board the flight attacked by Iran in 2020 had been caused by Iranian-American tension.
Earlier this year, Tucker Carlson, Fox’s most popular host, reserved a 10-minute segment of his broadcast to go after the COVID-19 policies of the Trudeau administration, comparing the Canadian prime minister to … Benito Mussolini.
Voters did not remain unaffected in the face all of that. Thus, whereas more than 60% of Democrats affirmed having a “very warm” view of Canada and of Trudeau, fewer than 40% of Republicans said the same.
In a country like the U.S. where vaccination and Olympic athletes become objects of political polarization, it would seem that Canada has, in turn, become one such object.
In the United States, the media have already begun to cover the Canadian election, and the pollsters have already begun to broadcast their results. And on Sept. 20, when Canadians watch the election results come in, they will do so without thinking that many Americans will also be eager to know if they have “won the election.”
L’intérêt des Américains pour l’élection canadienne a un nom : Trudeau
Adoré par les démocrates, méprisé par les républicains, Justin Trudeau représente l’un des rares sujets qui peuvent amener nos voisins du Sud à s’intéresser à ce qui se passe chez nous.
Rafael Jacob
2 septembre 2021
La politique américaine intéresse les Canadiens. Les années Trump y sont bien sûr pour quelque chose, mais il y avait déjà, des années avant l’arrivée du 45e président, des indices laissant croire que les Canadiens ressentaient plus d’engouement pour la scène politique de leurs voisins que pour la leur.
Cet aspect de la relation canado-américaine est, comme tant d’autres, asymétrique : les Américains ne se sont jamais beaucoup attardés à la politique canadienne. Au tournant du XXIe siècle, au moment où les gouvernements des deux pays ne s’entendaient pas au sujet de la possibilité d’envahir (ou non) l’Irak, la maison Gallup a demandé aux Américains de nommer le premier ministre du Canada (Jean Chrétien). À peine 2 % d’entre eux connaissaient la réponse.
Or, les choses ont changé. Et bien que la campagne fédérale canadienne ne soit pas source de grande excitation au sud de la frontière (les mauvaises langues diraient qu’elle ne l’est pas non plus au nord…), elle ne passe pas entièrement inaperçue non plus.
Peu de temps après l’élection de Trudeau, les médias américains ont commencé à lui porter un intérêt particulier. Remarquant les affinités naturelles entre le nouveau venu et le président alors en fonction, Barack Obama, ils ont pu établir des comparaisons faciles entre les deux hommes politiques.
Puis, un an après l’arrivée au pouvoir de Trudeau au Canada, Donald Trump créait la stupéfaction en remportant la Maison-Blanche, alors que le Parti républicain conservait ses majorités dans les deux chambres du Congrès. Du jour au lendemain, bon nombre de sympathisants démocrates se trouvaient non seulement dévastés, mais déboussolés, sans leader.
Dans ce contexte, pour beaucoup d’entre eux, le premier ministre du pays voisin est devenu un symbole culturel. Il représentait, en pratiquement tout point visible, un contraste frappant avec le nouveau président.
Pendant cette période se sont succédé des profils dans les médias majeurs et même des couvertures de magazines américains, y compris celle de Rolling Stone — un traitement qui aurait normalement été réservé à une vedette… américaine.
Dans les faits, Justin Trudeau était devenu une sorte de vedette : un symbole cosmopolite et multiculturaliste, vert et féministe, pro-immigrants et pro-réfugiés. La gauche culturelle américaine s’était trouvé une source d’inspiration… même si celle-ci était canadienne.
Dans la première année de Trump à la Maison-Blanche, l’institut Ipsos a sondé les Américains au sujet du premier ministre canadien. Non seulement la majorité des Américains affirmaient connaître Trudeau, mais 40 %, une pluralité constituée du noyau dur d’électeurs démocrates, disaient ouvertement préférer avoir Trudeau comme président que Trump.
… et outil de polarisation
Évidemment, puisque chaque action entraîne aussi une réaction, la montée stratosphérique de Trudeau auprès de l’intelligentsia démocrate américaine a fini par se faire sentir… du côté opposé du spectre politique américain.
C’est bien sûr avec la plus puissante personnalité républicaine — Trump lui-même — que les choses ont commencé à tourner au vinaigre, notamment après le fiasco diplomatique du sommet du G7 à Charlevoix en 2018.
Les critiques du camp républicain envers Trudeau se sont ensuite enchaînées, entre autres de la part de certaines des plus importantes têtes d’affiche du réseau Fox News. Sean Hannity s’en est notamment pris à Trudeau pour ses propos ayant laissé sous-entendre que la mort de Canadiens à bord de l’avion abattu par l’Iran en 2020 avait été causée par les tensions irano-américaines.
Puis, plus tôt cette année, Tucker Carlson, plus populaire animateur de la chaîne, a réservé un segment d’une dizaine de minutes à son émission pour s’en prendre à la politique du gouvernement Trudeau concernant la COVID–19, en comparant le premier ministre canadien… à Benito Mussolini.
Devant tout cela, les électeurs ne sont pas restés insensibles. Ainsi, si plus de 60 % des démocrates affirment avoir une vision « très chaleureuse » du Canada à l’ère Trudeau… c’est moins de 40 % des républicains qui en disent autant.
Dans un pays où la vaccination et les athlètes olympiques peuvent devenir des objets de polarisation politique… il semblerait que le Canada en soit devenu un à son tour.
Aux États-Unis, les médias ont déjà commencé à couvrir la campagne électorale canadienne et les sondeurs ont déjà commencé à diffuser les résultats de sondages. Et le 20 septembre venu, lorsque les Canadiens regarderont les résultats électoraux entrer, ils le feront sans penser que de nombreux Américains auront eux aussi hâte de savoir s’ils ont « gagné leurs élections ».
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It is doubtful that the Trump administration faces a greater danger than that of dealing with the Jeffrey Epstein files, because this is a danger that grew from within.