How to Make a Large Merchant Bank Vanish in a Matter of Days

Published in Les Echos
(France) on September 18, 2008
by Nicolas Madelaine (link to originallink to original)
Translated from by Louis Standish. Edited by .
The decision of American authorities during the weekend of September 13th not to rescue the investment bank Lehman Brothers and allow it to declare bankruptcy could prove fatal to Morgan Stanley and even to Goldman Sachs, market experts speculate.

The two sole remaining Wall Street investment banks are gripped in a fight for survival. Their stock dipped Wednesday. The famous “default credit swaps” (dcs) that insures against a default of their debt costs more and more.

Unlike a normal bank, an investment bank does not have the resources to draw upon personal deposits to shore up short-term funds. It’s necessary to put forth some certificates of deposit to bankroll its activity. And that’s even if the majority of investment banks have extended the maturity of their debt in the past few months to safeguard themselves from the effects of the crisis.

The problem is that these financial establishments to whom the investment banks have funded now refuse to loan out that money, because they are either saving it for themselves, or that they no longer trust the banks’ ability to reimburse them. They are now less inclined to lend to those still risky banks because they borrowed a lot to invest and that very financial environment invites caution. In the United States, the banks must register their assets to their cash value, or lower it , thus cheapening their balance sheets, then the invoices from the scoring agencies, etc.

Investment banks like Morgan Stanley and Goldman Sachs could just as well no longer be able to honor their financial commitments. This is what happened to Lehman Brothers last week. This is why central banks again shot liquid assets into the market today.

The fact that the government didn’t save Lehman has a downward effect, certain analysts speculate, even if this factor causes debate. Many Lehman Brothers clients, notably ‘hedge fund,’ are going to take some junk funds in that bank. They don’t want that to happen again and are taking their money out of Morgan Stanley, and into a smaller firm as Goldman Sachs, in order to dump it elsewhere: UBS, JP Morgan Chase, banks that are have little chance of going bankrupt.

All of which explains why investors are selling- defenseless or not- the stocks of Morgan Stanley, and in a lesser degree, Goldman Sachs. “If Morgan Stanley hadn’t successfully leaned back before the weekend, it would suffer like Lehman Brothers," one financier explains. "The defiance phenomenon heals itself very quickly," he remarked.

An effective investment technique, notably used by hedge funds, accelerates the drop of investment banks, certainly speculating, even if that causes struggle.

Today, a lot of investors buy debt back from investment banks (or sell the insurance against a default on that debt, which is similar) in the same time that it sells to discover its stock, meaning that it bets on a drop since the corporation is considered close to bankruptcy.

In the instance when a bank pulls through, those investors equally pull up the value of the debt before that stock (regardless whether they lost money).

In the instance when the bank doesn’t pull through, the bet on the stock’s drop wins. And that is partly on the debt since, in bankruptcy, the shareholders of debts are served first when a corporation gets liquidated.

Of course some risks still exists : a harsh bankruptcy that even makes the debt’s shareholders lose everything. An off stability between product’s acquisitions of debts and stocks or a massive recapitalization that makes the bet on the declining stock so wasteful that the debt is no longer a winning deal.


La décision des autorités américaines de ne pas avoir sauvé Lehman Brothers pourrait précipiter la chute de Morgan Stanley et peut-être même de Goldman Sachs, les deux derniers géants de la banque d'investissement américaine encore indépendants.

La décision des autorités américaines, le week-end du 13 septembre, de ne pas venir à la rescousse de la banque d'affaires Lehman Brothers et de la laisser faire faillite pourrait bien être fatale à Morgan Stanley, et peut-être même à Goldman Sachs, estiment certains spécialistes des marchés.

Les deux dernières banques d'affaires de Wall Street encore indépendantes sont en tous cas engagées dans une course pour leur survie. Leurs actions ont plongé mercredi. Les fameux "crédits default swaps" (CDS) qui assurent contre un défaut de leur dette coûtent de plus en plus cher.

Contrairement à une banque universelle, une banque d'affaires n'a pas la possibilité de s'appuyer sur les dépôts de particuliers pour lever des fonds sur le court terme. Elle doit impérativement émettre des certificats de dépôt pour financer son activité. Et ce, même si la plupart des banques d'affaires ont allongé la maturité de leur dette ces derniers mois pour se protéger des effets de la crise.

Le problème est que les établissements financiers auprès desquels les banques d'affaires se refinançaient refusent aujourd'hui de prêter cet argent, soit qu'ils le gardent pour eux, soit qu'ils n'aient plus confiance dans la capacité de remboursement de ces banques. Ils sont d'autant moins enclins à prêter que ces banques sont encore très risquées car elles ont beaucoup emprunté pour investir et que même l'environnement comptable incite à la prudence. Aux Etats-Unis, les banques doivent inscrire leurs actifs à leur valeur comptable, or ceux-ci baissent, donc dégradent les bilans, donc les notes des agences de notation, etc.

Les banques d'affaires comme Morgan Stanley et Goldman Sachs pourraient donc très vite ne plus pouvoir honorer leurs échéances. C'est ce qui est arrivé à Lehman Brothers la semaine dernière. C'est pourquoi les banques centrales injectent à nouveau aujourd'hui des liquidités sur le marché.

Le fait que le gouvernement américain n'ait pas sauvé Lehman a un effet démultiplicateur, estiment certains financiers, même si ce facteur fait débat. Beaucoup de clients de Lehman Brothers, notamment les "hedge funds", vont perdre des fonds déposés dans cette banque. Ils ne veulent pas que cela se reproduise et retirent leur argent chez Morgan Stanley, et dans une moindre mesure chez Goldman Sachs, pour le déposer ailleurs : chez UBS, JPMorgan Chase..., des banques qui ont moins de chances de faire faillite.

Tout cela explique pourquoi les investisseurs vendent - à découvert ou non - les actions Morgan Stanley et, dans une moindre mesure, Goldman Sachs. "Si Morgan Stanley n'a pas réussi à s'adosser avant ce week-end, il subira le sort de Lehman Brothers", explique un financier. Le phénomène de défiance s'auto-alimente très vite, fait-il remarquer.

Une technique d'investissement efficace, utilisée notamment par les "hedge funds", accélère la chute des banques d'investissement, estiment certains, même si cela fait débat.

Aujourd'hui, beaucoup d'investisseurs achètent de la dette d'une banque d'investissement (ou vendent de l'assurance contre un défaut de cette dette, ce qui revient à peu près au même) en même temps qu'ils vendent à découvert (*) son action, c'est-à-dire parient sur une baisse puisqu'ils considèrent que la société court à la faillite.

Dans le cas où la banque s'en sort, ces investisseurs s'en sortent également parce que la valeur de la dette remonte avant celle de son action (sur laquelle ils perdent quand même de l'argent).

Dans le cas où la banque ne parvient pas à se tirer d'affaire, le pari sur la baisse de l'action est gagnant. Et celui sur la dette en partie aussi puisque, dans une faillite, les détenteurs de dettes sont servis en premier lorsqu'on liquide une société.

Bien sûr il y a quand même des risques : une faillite violente qui fait que même les détenteurs de dettes perdent tout. Un mauvais équilibre des achats de produits de dettes et d'actions ou une recapitalisation massive qui rend le pari sur la baisse de l'action beaucoup plus perdant que n'est rémunérateur le pari gagnant sur la dette.

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