Obama, the American president, has spoken to Muslims. Salam alaikum! Ave, Caesar! Since the days of Rome – the Eternal City, which turned out not to be so eternal after all – it has been traditional for the emperor to send a message to the barbarian provinces and even beyond, far out to those wild lands, beyond horizons that no human would dare to cross, inhabited by creatures whose nature can only be as monstrous as it is unknown.
How far the world has evolved since then! But the spirit remains the same. On one side there is the civilized world, and on the other the barbarians who burn their identity papers before illegally crossing the borders, reigniting fears of a Vandal invasion. Remember how Rome fell beneath the barbarians’ onslaught before it even knew what was happening.
Now at last comes a new emperor who greets us in Arabic, whose skin is brown like ours, to whom Islam is not a completely alien thing, and whose origins are similar to our own. He is certainly no Muslim, but he was one once. His history is strange, and his destiny extraordinary. He is a god among us – but let’s not break our faith. He is sure to come to a tragic end. But in the meantime he gives us a wink, with neither meaning, malice, commitments nor consequences. Salam alaikum, a little wink that will do nothing to repair the damage wreaked by his predecessor, the horrendous Dubya, and will do nothing to protect us against further damage in the future. Obama represents neither our own evils nor those of the world at large. His speech in Cairo is of the same nature as his pilgrimage to Kenya, or at any rate bears the same symbolism.
This man will certainly inspire new perspectives on some things – we are not too sure which – but by himself he will change nothing. And yet he will try to do so all the same, because he is not at liberty to do otherwise. Everything will lead him to a confrontation with forces more powerful than himself – such as those whose existence is closely tied to Israeli interests as expressed and understood by the majority of Israelis and doubtless by many Jews.
Obama will not be able to change the world, any more than he will be able to change the country he leads. But he will not be able to stop trying. Everything rests on that contradiction, which in the end will prove fatal on all sides. Only when today’s power relations have been completely swept away will we see the beginning of a new set of relations whose form as yet is hardly perceptible. Obama will be remembered as a prophet who winked at Muslims and America as a country that was slightly insane. And the Muslims themselves will be remembered as a community of people who loved heaven so much that they never understood what was happening down here on earth. Salam alaikum! Peace be upon you, good people! Perhaps that was the meaning of the wink in question.
Obama, le président américain, s'est adressé aux Musulmans. Salam alikoum ! Ave, Cesar ! Depuis Rome, la cité éternelle (qui ne l'était pas tant que ça), l'empereur a envoyé un message aux provinces barbares et même au-delà des limes, dans ces contrées sauvages, derrière ces frontières que l'humain ne songe pas à franchir et où vivent des espèces inconnues dont la forme, pour inconnue qu'elle soit, ne peut être que monstrueuse. Le monde a tant évolué depuis lors ! Mais l'esprit reste le même. Il y a d'un côté les civilisés, et de l'autre, les barbares avec leurs harraga qui brûlent les frontières établies et nourrissent les fantasmes des invasions vandales. Qu'on se le dise : Rome est tombée sous leur poussée sans même s'en apercevoir. Voici enfin le nouvel empereur qui nous salue d'un mot en arabe, qui est brun comme nous, pour qui l'islam n'est pas forcément une étrangeté définitive, et dont l'origine est semblable à la nôtre. S'il n'est certes pas musulman, c'est qu'il le fut. Son histoire est étrange. Son destin extraordinaire. C'est un dieu parmi nous, mais ne nous parjurons pas. Il est forcément promis à un sort tragique. En attendant, il nous adresse un clin d'œil sans signification, sans malice, sans complicité et sans conséquences. Salam alikoum, juste un clin d'œil qui ne réparera pas les dégâts déjà causés par son prédécesseur, l'horrible monsieur WW junior. Qui ne nous épargnera pas ceux à venir. Obama n'est ni le mal qui est en nous ni celui qui est dans le monde. Son discours du Caire est de la même nature que son pèlerinage au Kenya, ou du moins porte en lui la même symbolique. Cet homme insufflera sans doute de nouvelles perspectives aux choses, on ne sait pas trop lesquelles, mais ne changera rien par lui-même. Il tentera pourtant de le faire, parce qu'il n'a pas la liberté d'agir autrement. Tout l'entraînera vers la confrontation avec plus puissants que lui. A commencer par ceux dont l'existence s'imbrique étroitement avec les intérêts israéliens, tels qu'ils sont formulés et perçus par la majorité des Israéliens et sans doute beaucoup de juifs. Obama, pas plus que la puissante Amérique dont il est le chef, ne pourra changer le monde. Ni renoncer à le changer. Tout est dans cette contradiction qui leur sera fatale, chacun à son terme, au bout du compte. Ce n'est qu'avec la fin de ce qui est aujourd'hui, de ceux qui le dominent, que commencera ce qui n'est pas encore, ce qui sera forcément, dans ce qui se préfigure maintenant. On se souviendra de Obama comme d'un prophète qui fait des clins d'œil aux Musulmans. De l'Amérique comme d'un pays un peu fou. Et des Musulmans comme d'une communauté de peuples tellement amoureuse du ciel qu'elle n'a jamais rien compris à ce qui se passait au- dessous. Salam alikoum. La paix sur vous, braves gens ! C'était peut-être ce que le clin d'œil en question voulait leur dire.
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U.S. companies, importers and retailers will bear the initial costs which most economists expect to filter through the supply chain as a cost-push inflation.