What a sad melodrama has developed from Tiger Woods’ contrite confession of infidelity. Where else but within our southern neighbor could such a psychodrama unfold so “decently”? Beside his wife, who the devil needed to know the champion’s relationships? What was it about his “performances” off the field that would lead one to question his athletic ability or personal integrity? Did he commit acts of pedophilia, rob a bank, assault the homeless, defraud investors or participate in terrorist activities? No… so?
Did comedian Charlie Sheen, known for his romps with prostitutes, ever feel the need to publicly express the pangs of guilt he felt for his notorious behavior? The highest paid actor in American television doesn’t care and he’s right not to. A drama, as optional as it is laughable, involving a champion admitting to actions unpopular in the public eye, raises the issue of competence threatened by image problems.
Consider this hypothesis: your child suffers from a life-threatening brain disease that requires the intervention of a highly-skilled neurologist. There are two in the world that could save his life. You have the choice between the best, with a 90 percent chance of success but a reputed womanizer, and the second best, unfailingly faithful but with only a 65 percent chance of success. Would you pick Mr. Faithful? Me neither.
Before Woods, only Bill Clinton had received so much media attention when he apologized for his infidelity. It was a good long while that Bill and Hillary had led separate private lives. The real humiliation for the First Lady had more to do with the fact that her husband was caught. It was a better time then, when the worst threat that the country faced was called Lewinsky. The inappropriate disclosure of a private matter had nevertheless almost led to the impeachment of one of the otherwise most respected American presidents, all because he initially denied the facts. Ridiculous.
His successor, George W. Bush, who, by comparison, evoked a lame ugly duckling, was, on the other hand, never recognized for any of his infidelities. Instead, he and his administration lied about Iraq possessing weapons of mass destruction, and the supposed links between Saddam Hussein and Osama bin Laden, before launching an illegal and murderous war, all without anyone seeking his impeachment. Morality outweighed the national interest.
Barack Obama, whose Senate supermajority would have called for inquiry commissions in order to shed light on eight disastrous years, has been maneuvering for the mid-term elections. Charging his predecessor runs the risk of inciting Republicans. In seeking Bush’s aid in reconstructing Haiti, the Democratic president even gave him a shot at redemption. You have to hand it to the Republicans when it comes to the art of fundraising…
Should we conclude that it’s better to be corrupt and faithful than constructive and flighty? Even if Clinton’s image suffered in the short-term, his popularity since then has never been stronger. As for Bush, even if he avoids being held accountable, his image will forever be tarnished, even in the eyes of most Americans. With him gone, the Republicans still remain. Who will take charge? Sarah Palin, Fox’s newest recruit? Despite nearly 20 lawsuits for breaches of ethics and abuses of power, no revelations of adultery hold her back. If she’s simple-minded, then there is still hope…
Quel triste mélo que les aveux contrits d'infidélité de Tiger Woods. Il n'y a vraiment que chez nos voisins du Sud qu'un tel psychodrame pouvait «décemment» se dérouler. Hormis son épouse, qui diable avait à être informé des liaisons du champion? En quoi ses «performances» hors terrain devaient-elles remettre en cause ses compétences sportives ou son intégrité en tant que personne? A-t-il commis des actes de pédophilie, un vol de banque, des voies de faits sur des itinérants, escroqué des petits épargnants, participé à des activités terroristes? Non, alors ?
Le comédien Charlie Sheen, connu pour ses incartades avec des prostituées, a-t-il jamais ressenti la nécessité d'expier publiquement les tourments d'une culpabilité sulfureuse? L'acteur le mieux payé de la télé américaine s'en fiche, et il a raison. Le drame aussi facultatif que risible d'un champion avouant des gestes qui ne regardent en rien le public pose le problème de la compétence menacée par l'image.
Examinons cette hypothèse: votre enfant souffre d'une maladie cérébrale mortelle nécessitant l'intervention d'un neurologue de haut niveau. Il en existe deux au monde à pouvoir sauver sa vie. Vous avez le choix entre le meilleur, cumulant 90% de chances de réussite, mais coureur de jupons réputé, et le deuxième meilleur, aussi fidèle qu'une pierre tombale, mais dont les probabilités de succès tombent à 65%. Choisirez-vous monsieur haute-fidélité? Moi non plus.
Avant Woods, seul Bill Clinton avait exprimé des excuses aussi médiatisées pour son infidélité. Il y avait pourtant belle lurette que Bill et Hillary menaient une vie privée indépendante l'un de l'autre. La vraie humiliation, pour la première dame, tenait plutôt à ce que son mari s'était fait pincer. C'était une époque bénie, où la pire menace étatique s'appelait Lewinsky. La divulgation inappropriée d'une situation privée a cependant failli entraîner la destitution de l'un des présidents américains les plus respectés, parce qu'il avait d'abord nié les faits. Ridicule.
Son successeur, George W Bush qui, en comparaison, évoquait un vilain petit canard boiteux, ne s'est vu reconnaître en revanche aucune infidélité. Son administration et lui ont pourtant menti sur la possession d'armes de destruction massive par l'Irak, des liens supposés entre Saddam Hussein et Ben Laden, avant d'entamer une guerre illégale et meurtrière, sans qu'aucune procédure de destitution ne soit sollicitée. Une morale de bénitier l'emporta sur la raison d'état.
Barack Obama, dont la super majorité au sénat, désormais envolée, aurait permis des commissions d'enquête en vue de faire la lumière sur huit années désastreuses, n'a su placer ses pions en vue des élections de mi-mandat. L'imputation de son prédécesseur aurait rappelé le risque républicain. En sollicitant Bush pour la reconstruction d'Haïti, le président démocrate lui donnait même une chance de rédemption. Concédons au républicain l'art de lever des fonds...
Faut-il conclure qu'il est plus avantageux d'être corrompu et fidèle que constructif et volage? Si à court terme, l'image de Clinton a souffert, sa popularité depuis n'a jamais été aussi forte. Quant à Bush, même, s'il parvient à se soustraire à une éventuelle reddition de compte, son image restera à jamais entachée, même aux yeux d'une majorité d'Américains. Lui parti, les républicains subsistent cependant. Qui prendra la relève? Sarah Palin, nouvelle recrue à Fox? Malgré près de 20 poursuites pour manquement à l'éthique et abus de pouvoir, aucune révélation d'adultère ne pèse encore contre elle. Si balourde soit-elle, tous les espoirs lui restent permis...
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