If, at the time, all international relations experts had entertained any doubt, they would have swept it away: The failure of the Copenhagen climate summit in December 2009 will remain a highlight in the political history of the European Union. Snubbed in the final negotiations, it then entered a period of crisis. It had witnessed the specter of its own marginalization.
Following the Danish episode, Europeans have begun to question Barack Obama. The challenges facing the “trans-Atlantic relationship” have been put on public display, and the E.U.’s exercise in illusion, where it publicly stresses its integration, while being restricted by national interests on a daily basis, has seen its limits. Copenhagen has effectively illustrated the fact that, when divided, the E.U.’s weight grows increasingly relative and, when united — as was generally the case in the climate talks — it does little to reaffirm their influence …
With regards to E.U.-U.S. divergence, it’s no longer a matter of blaming the Republican administration: a Democrat — popular, universally lauded, and apparently willing to invest time in his relationship with the E.U. — has called into question the results of a policy described in Washington as “unproductive.”
This is largely due to the fact that today there is a long list of troublesome issues that can no longer be blamed on the natural targets, the “neocons” of the Bush era. We recently polemicized on the troop reinforcement in Afghanistan, on trading bank data in the name of the fight against terrorism (the SWIFT agreement, rejected by the European Parliament), on the reinforcement of cooperation between NATO and the European Union that was rendered impossible by a dispute between Turkey and Cyprus, but also, and most importantly, by the competition between the two sides and the absence of any common strategic thinking.
The desire in Europe to establish an international framework to fight global warming is at odds with U.S. anxieties over the constraints of multilateralism. This serves to paralyze a possible joint initiative on technology transfers to developing countries, and reinforces the unwillingness of the emerging powers to budge on the issue.
Ultimately, the U.S. administration can no longer hide its incomprehension regarding the European decision-making process. The Lisbon Treaty was meant to establish structural changes and position the E.U. as a genuine “global actor,” with coherent political, economic and security plans. Washington swiftly concluded that, due to its political divisions, the E.U. would not succeed.
In a scathing article published in the March issue of Europe’s World, Kurt Volker, former ambassador to NATO, summarizes: “ … on the most important and difficult challenges, E.U. governments will still hold strongly to their national prerogatives and positions.” Regarding the key functions of the President of the European Council and the High Representative for Foreign Affairs, he notes, “E.U. heads of government instead chose lower key consensus-builders whose role is likely to be that of coordinating member states.”
In short, it is difficult to prioritize a relationship with a Europe that is divided and parochial, even for the most Atlanticist of American leaders.
The future? “Potentially dramatic,” forecasts the think tank Notre Europe, which includes as members Jacques Delors, Joschka Fischer, Romano Prodi, and Guy Verhofstadt. The think tank has just published proposals for a new Euro-American partnership. It diagnosed a double risk: an America in search of new global partners, but weakened by the loss of its European alliance and by the Asian dynamic of globalization; a “pre-Maastricht” Europe obsessed with its national rivalries and its alleged “special relationship” with Washington, increasingly relegated to the role of marginal player in history and in globalization.
The United States, the authors note, may have reasons to doubt that Europe will become a “Switzerland of the world,” but it has to admit that, even while responsible for half of global arms expenditures, it has not managed to eradicate terrorism, emerge from Afghanistan in victory or reverse the dynamics at play in the Middle East. Given its composition, the think tank sees no solution other than wider integration. They consider as evidence the powerlessness of nation-states, as well as the need to generate a “European national interest,” while the Americans give up their illusions of imperial hegemony.
On both sides of the Atlantic, in any case, it may be time to recognize that a new partnership is essential and that, in any event, it should not restore Western leadership, but rather, give rise to new global partners capable of negotiating as equals with all the major players on the international stage.
S'ils avaient, à l'époque, pu nourrir un doute, tous les spécialistes des relations internationales l'ont balayé : l'échec du sommet de Copenhague sur le climat, en décembre 2009, restera bel et bien comme un moment fort de l'histoire politique de l'Union européenne. Mise à l'écart de la négociation finale, celle-ci est entrée, ensuite, dans une phase de crise : elle a vu se matérialiser le spectre de sa marginalisation.
Après l'épisode danois, les Européens ont commencé à s'interroger sur Barack Obama, les difficultés de la "relation transatlantique" ont été étalées au grand jour, et l'exercice d'illusionnisme de l'Union, qui affirme publiquement son intégration mais s'astreint chaque jour au respect des prérogatives nationales, a montré ses limites. Copenhague a, en fait, illustré le fait que, lorsqu'ils sont désunis, les Vingt-Sept ne pèsent que d'un poids de plus en plus relatif, et que, lorsqu'ils sont unis, comme ce fut globalement le cas lors de ces discussions climatiques, cela ne suffit plus à assurer leur influence...
Pour ce qui est des divergences euro-américaines, plus question de blâmer l'administration républicaine : c'est bien un démocrate - populaire, unanimement applaudi et apparemment désireux d'investir du temps dans sa relation avec les Vingt-Sept -, qui s'interroge sur les résultats d'une politique décrite, à Washington, comme "peu productive".
C'est que, désormais, la liste est longue des sujets qui fâchent et ne peuvent plus être mis sur le compte des oppositions naturelles avec les "néocons" de l'ère Bush. On a polémiqué récemment sur le renforcement de la présence militaire en Afghanistan, sur les échanges de données bancaires au nom de la lutte antiterroriste (le dossier Swift, cassé par le Parlement européen), sur le renforcement de la coopération entre l'OTAN et l'Union européenne rendu impossible par un différend entre la Turquie et Chypre, mais aussi, plus fondamentalement, par la compétition entre les deux structures et l'absence d'une réflexion stratégique commune.
La volonté européenne d'instaurer un système international de lutte contre le réchauffement se heurte aux réticences américaines à l'égard des contraintes multilatérales. Cela paralyse une possible action commune sur les transferts de technologies propres vers les pays en développement et renforce les puissances émergentes dans leur immobilisme.
Enfin, l'administration américaine ne peut plus masquer son incompréhension quant au processus de décision européen. Le traité de Lisbonne devait instaurer des changements structurels et positionner l'UE comme un véritable "acteur global" et cohérent sur les plans politique, économique et sécuritaire. En raison de ses divisions politiques, elle n'y arrivera pas, a rapidement conclu Washington.
Dans un texte cinglant de la revue Europe's World (mars), Kurt Volker, ex-ambassadeur auprès de l'OTAN, résume : "Les gouvernements de l'Union s'accrocheront solidement à leurs prérogatives nationales face aux défis les plus importants." Pour les fonctions-clés de président du Conseil et de haut représentant pour la politique extérieure, note-t-il, "les dirigeants ont choisi des bâtisseurs de consensus de faible envergure, dont le rôle consistera essentiellement à coordonner les Etats membres".
En résumé, difficile de faire de la relation avec une Europe divisée et nombriliste une priorité, même pour les plus atlantistes des dirigeants américains.
L'avenir ? "Potentiellement dramatique", estime le groupe de réflexion Notre Europe, qui rassemble Jacques Delors, Joschka Fischer, Romano Prodi et Guy Verhofstadt. Ce think tank vient de publier des propositions pour un nouveau partenariat euro-américain. Il diagnostique un double risque : une Amérique à la recherche de nouveaux partenaires mondiaux, mais fragilisée par la perte de son alliance européenne et par la dynamique asiatique de la mondialisation ; une Europe "pré-Maastricht" obnubilée par ses rivalités nationales et sa prétendue "relation spéciale" avec Washington, peu à peu reléguée au rôle d'acteur marginal de l'histoire et de la mondialisation.
Les Etats-Unis, notent les auteurs, ont peut-être des raisons de douter d'une Europe qui deviendrait une "Suisse du monde", mais ils doivent admettre que, tout en concentrant la moitié des dépenses mondiales d'armement, ils ne sont pas parvenus à éradiquer le terrorisme, à sortir victorieux d'Afghanistan ou à renverser la dynamique à l'oeuvre au Moyen-Orient. Compte tenu de sa composition, le groupe ne voit de solution que dans une plus grande intégration. L'impuissance des Etats-nations lui semble une évidence, tout comme la nécessité de faire naître un "intérêt national européen", tandis que les Américains abandonneraient leur illusion de l'hégémonie impériale.
Des deux côtés de l'Atlantique, en tout cas, il est peut-être temps de prendre conscience qu'un nouveau partenariat est indispensable et, qu'en toute hypothèse, il ne devrait pas servir à restaurer le leadership occidental, mais plutôt à faire émerger de nouveaux partenaires globaux capables de négocier d'égal à égal, avec tous les grands acteurs de la scène internationale.
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[T]he letter’s inconsistent capitalization, randomly emphasizing words like “TRADE,” “Great Honor,” “Tariff,” and “Non Tariff”, undermines the formality expected in high-level diplomatic correspondence.