Obama Defeated by Mosque?

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Obama battu par la mosquée ?

Barack Obama vient de poser le pied sur une mine. En approuvant, vendredi, lors d'un dîner à la Maison-Blanche en l'honneur de la communauté musulmane, au moment où débute le ramadan, la construction d'une mosquée juste à côté de Ground Zero, 44th a soudain soulevé une question qui pourrait faire beaucoup de dégâts et pour beaucoup de raisons. C'est même sur cette question de l'islam dans la société américaine que les Démocrates pourraient perdre les élections de novembre prochain. Obama a donné à ses adversaires un sujet qui va mobiliser le camp Républicain.

Karl Rove, l'ancien conseiller de George W. Bush, doit s'amuser. Sans le vouloir, Obama a utilisé une page du livre de recettes de Rove : lancer des grands débats qui polarisent l'électorat et comme, traditionnellement, les Républicains votent en plus grand nombre que les Démocrates, assurer ainsi les victoires conservatrices. S'ils gagnent les élections en novembre prochain, les conservateurs pourront remercier Barack Obama qui leur aura donné un bon coup de main.

Même s'il a nuancé ses propos 24 heures après ses déclarations devant ses invités musulmans, Obama a déclenché une tempête qui n'est pas prêt de s'éteindre parce qu'elle touche trois points sensibles dans la société américaine actuelle.

1. Barack Obama prend la parole alors que 68% des Américains sont hostiles à la construction de mosquées et de lieux de prière aux États-Unis et que des manifestations sont organisées depuis plusieurs semaines à travers le pays. Même si le président a voulu rappeler la tradition de liberté religieuse qui a fondé les États-Unis, il le fait au mauvais moment et de la mauvaise manière. Obama aurait en effet pu se contenter de rappeler ce principe de liberté religieuse. Mais, au lieu de cela, il a apporté son soutien à la construction de cet énorme lieu de culte musulman de 15 étages au 45 Park Place.

2. Or, qu'ils soient Démocrates ou Républicains, Ground Zero est devenu pour les Américains un lieu sacré, celui où 3.000 personnes sont mortes dans la pire attaque contre le pays depuis Pearl Harbour, attaque menée par des musulmans. Qu'ils soient fanatiques ou pas n'entre pas dans l'équation. Que l'imam de cette mosquée ne comprenne pas la signification de son geste, qu'il affirme être une signe de réconciliation, mais qui est en réalité vu comme une provocation, est insupportable à de nombreux Américains. Avec raison. Mais c'est la technique que l'on connaît en Europe qui consiste sans cesse à pousser les limites en jouant sur la mauvaise conscience des citoyens et en appelant à la liberté religieuse.

3. Même si ses intentions sont bonnes bien que naïves, la question de l'islam est un sujet hyper sensible pour Barack Hussein Obama. Un nombre relativement élevé d'Américains est convaincu que 44th est, de manière secrète, musulman (ce qui n'est pas le cas) et qu'il n'est pas assez agressif dans la lutte contre le terrorisme. «Ces propos ne font que renforcer les peurs de ceux qui lui sont hostiles», notait un important consultant Républicain. Dans cette affaire, Barack Obama est vu comme ayant pris parti et non comme un arbitre impartial de la liberté de religion.

Comme si cela ne suffisait pas, le Département d'État a envoyé le promoteur de la mosquée de Ground Zero, Feisal Abdul Rauf, en mission dans les pays du Golfe Persique. Ce n'est pas la première mission de l'imam, censé parler avec ses interlocuteurs de la qualité de vie des musulmans aux États-Unis.

L'affaire ne fait que commencer.