Almost nine years after it began, the American invasion of Iraq ends this week. This war has been a disaster.
The last soldiers to leave Iraq, those in the 1st Cavalry Division of the 3rd Brigade Special Troops Battalion, leave behind them a country in a sorry state. It will be years before Iraq finds stability again, and it will no doubt take many more before America's image in the region is truly restored.
Nobody will mourn Saddam Hussein, one of the most bloodthirsty tyrants of the Near East. The man, toppled by the U.S. invasion in 2003, is responsible for the deaths of hundreds of thousands of Iraqis, plunging them into years of civil war and foreign occupation. Here and there in Iraq, tens of thousands of bodies lie in mass graves, buried there during the terror and violence of Saddam's era.
But the Iraqis did not liberate themselves from this tyranny. The United States did not involve them in the invasion: There were no brigades of free Iraqis accompanying the American troops when they entered Baghdad in April 2003. It was a foreign force which invaded the country, and it was American proconsuls hidden in bunkers who proceeded to govern, depriving Iraq of a whole section of its own history.
It was all lies right from the very start of this tragedy. The motives cited by George W. Bush for embarking on this adventure: Iraq had nothing to do either with al-Qaida or the 9/11 attacks. The Hussein regime, bled dry after years of embargoes, held no weapons of mass destruction. Just as crazy was the Promethean delusion that America could export "Jeffersonian democracy" to the banks of the Tigris in Humvees.
Bush's war led to the deaths of around 100,000 Iraqis and 4,500 American soldiers. Iraq has become slightly more democratic. However, the country is more divided than ever between the three ethnic and religious factions. It is governed by a pro-Iranian party put into power by the Shiite majority, which marginalizes the Sunni minority, while the Iraqi Kurds live in a state of quasi-independence. Violence is endemic. One out of four Iraqis lives in poverty. The middle class has fled abroad. The status of women has regressed. Oil production is still below pre-war levels.
The war has cost the United States $750 billion, but Bush did not want to finance it with a special tax and instead, dug America deeper into debt. He provoked a destabilization of American public finances that was not unrelated to the financial crisis of 2008.
Finally, this war took away necessary resources from the U.S. commitment in Afghanistan, and is thus largely responsible for the deadlock in that conflict.
What an enormous waste.
Mauvaise fin pour une mauvaise guerre
Editorial 21.12.11
Près de neuf ans après son déclenchement, l'intervention américaine en Irak a pris fin cette semaine. Cette guerre a été un désastre.
Les derniers soldats à quitter l'Irak, les 500 hommes de la 1re division de cavalerie de la 3e brigade des forces spéciales, laissent un pays en piètre état. Il faudra des années avant que l'Irak retrouve la voie de la stabilité. Et sans doute beaucoup plus encore pour que l'image des Etats-Unis soit véritablement restaurée dans la région.
Personne ne regrettera Saddam Hussein, l'un des tyrans les plus sanguinaires du Proche-Orient. L'homme que l'intervention américaine chasse du pouvoir en 2003 est responsable de la mort de centaines de milliers d'Irakiens, plongés par sa faute dans des années de guerres civiles et étrangères. On retrouve, ici et là, en Irak, des fosses communes de plusieurs dizaines de milliers de cadavres, des charniers laissés par les années de plomb de l'ère Saddam.
Mais les Irakiens ne se sont pas libérés eux-mêmes de cette tyrannie. Les Etats-Unis ne les ont pas associés à leur intervention. Il n'y a pas de "brigades d'Irakiens libres" pour accompagner les troupes américaines quand elles entrent dans Bagdad en avril 2003. C'est une force étrangère qui envahit le pays et ce sont des proconsuls américains bunkérisés qui vont le gouverner ensuite. L'Irak a été privé d'une partie de son histoire.
Tout est faux depuis le début dans cette tragédie. Les motifs invoqués par George W. Bush pour se lancer dans l'aventure : l'Irak n'avait rien à voir ni avec Al-Qaida ni avec les attentats du 11 septembre 2001 ; le régime, exsangue après des années d'embargo, n'entretenait aucun arsenal d'armes de destruction massive. Folle aussi, cette prétention prométhéenne que l'Amérique pouvait exporter dans ses Humvee la démocratie jeffersonienne sur les bords du Tigre.
La guerre de Bush a provoqué la mort de quelque 100 000 Irakiens et de 4 500 soldats américains. L'Irak s'est un peu démocratisé, il est plus libre. Mais il est plus divisé que jamais entre ses trois composantes ethnico-religieuses. Il est gouverné par un parti pro-iranien issu de la majorité arabe chiite, qui marginalise la minorité sunnite, cependant que les Kurdes du pays vivent en quasi-indépendance. La violence est endémique. Un Irakien sur quatre vit dans la misère. La classe moyenne a fui à l'étranger. Le statut des femmes a régressé. La production pétrolière n'a pas retrouvé son niveau d'avant-guerre.
La guerre a coûté 750 milliards de dollars aux Etats-Unis. M. Bush n'a pas voulu lafinancer par un impôt spécial. Il a creusé un peu plus la dette des Etats-Unis. Il a provoqué une déstabilisation des finances publiques américaines qui n'est pas étrangère à la crise de 2008.
Enfin, cette guerre a été conduite en prélevant les ressources nécessaires à l'engagement en Afghanistan. Elle est ainsi largement responsable de l'impasse dans cet autre conflit.
Quel immense gâchis.
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