This Friday, the Newtown school massacre, that claimed the lives of 27 people, 20 children between the ages of 6 and 7 and 7 adults (teachers and the shooter’s mother who had gone home to get something), disturbed America as well as other countries around the world. Nevertheless, Le Monde’s headline was titled “Obama’s tears are not enough.”
Indeed, the American president — with tears in his eyes — immediately announced, “We have to come together and take meaningful action to prevent more tragedies like this. Regardless of the politics." He just asked Vice-President Joe Biden to lead a task group at the White House that will have the duty of proposing further action.
Not easy! In an America that exalts in violence and in which violence has been one of its trademarks, from Westerns to films that are barely watchable due to the brutality of some scenes, carrying firearms is still regarded by many as a fact of civilization.
Barack Obama knows that fundamentally, he must not touch that. But this time, the legislation could change. Because for the first time, the polls show that more than half of Americans consider that this massacre reflects a serious societal problem.
It’s in this context that he must rectify the inaccuracies of the press on the impact of the U.S. Supreme Court’s decisions on the right to keep and bear arms.
While exploring what can be done during Obama’s presidency, it is time to take stock of the harmful influence of the all-powerful firearms group — the National Rifle Association (NRA) – on American democracy.
The U.S. Supreme Court by no means rules out the regulation of the right to keep and bear arms.
It is true that the U.S. Supreme Court extensively interprets the Second Amendment of the U.S. Constitution. It states that, “A well regulated militia, being necessary to the security of a free State, the right of the people to keep and bear Arms, shall not be infringed.” The Second Amendment clearly limits its dedication to the fact that in the absence of a professional army, it falls to armed citizens organized by the State to defend the nation. Nothing to do with the rhetoric of widespread arms defenders who believe it is a right for decent people to defend themselves against criminals and bandits.
In two notable decisions, in 2008 and 2010, the Supreme Court —ruling 5 against 4 — truly adhered to this dangerous rhetoric. It is not the least bit absurd to deduce from these judgments that the Court had agreed to forbid regulating the acquisition or the bearing of firearms. According to a well-known constitutional principle, “no freedom is general and absolute.”
All things considered, regulations on firearms already exist in the United States.
Several states and major cities envisage that no firearm be sold without authorities first verifying whether the potential buyer has a criminal record, is a drug addict or is mentally ill. Along the same lines, at the federal level, the FBI has a database — certainly non-comprehensive —which records, all the same, the data on the type of individual to which the selling of firearms is discouraged.
Over-the-counter sales of assault weapons were forbidden until 2004, when the ban was lifted.
What choices does Obama have? Theoretically, he has three.
Change the Constitution? Forget it. He doesn’t have a majority.
Take an executive order (a presidential decree). Of course. Incidentally, the Department of Justice wants to require that the FBI database be strengthened and that the inquiries on firearms purchasers be more systematic.
Vote on a law? Why not? New York’s mayor, Michael Bloomberg, leads a group of Democratic senators who were formerly defenders of arms manufacturers but are now demanding rigorous regulation. Yes, but... the Republican Party remains speechless and one can reasonably imagine that this discretion has to do with the group that may have financed their campaign. And particularly, the famous group — the NRA —which remains very strong in the American political class even after reluctantly expressing its sadness a week later.
The consultation of its site has many people worried.
First, from this site, one sees that a few clicks are sufficient to order a weapon from the catalogue of allied businesses, which shows the organization’s interests.
Then —by giving A pluses to supporters in Congress — the NRA doesn’t hesitate to point a finger at the enemies of its cause: Barack Obama, whom the group did not endorse in the last presidential election, the recalcitrant elected, like California Sen. Dianne Feinstein, who is going to propose a law to forbid over-the-counter sales of assault weapons and weapons with multiple cartridges. It has even seen two liberal judges named to the Supreme Court by Obama: Sonia Sotomayor and Elena Kagan.
It will be tough and victory is not guaranteed. But Feinstein’s proposition will be winnable because the lives of many young Americans are at stake. The image of American democracy in the rest of the world is at stake as well.
La tuerie de vendredi dernier qui a fait à l’école de Newtown (Connecticut) 27 victimes dont 20 enfants de 6/7 ans et 7 adultes (leurs enseignants plus la mère du tueur qu’il était allé quérir chez elle) a ébranlé l’Amérique, et bien d’autres pays autour de la planète. Le journal Le Monde a néanmoins titré « Les larmes d’Obama ne suffisent pas ».
Et effectivement le Président américain – en s’adressant à la Nation les larmes aux yeux – a d’emblée annoncé : « Nous allons nous réunir tous ensemble pour prendre, sans considération partisane, des mesures significatives pour éviter que d’autres tragédies de ce genre ne se répète dans l’avenir ». Il vient de demander à Joe Biden ,vice-Président, d’animer un groupe de travail à la Maison Blanche qui doit lui faire des propositions sur les mesures à prendre.
Pas facile ! Dans une Amérique qui a fait de l’exaltation de la violence, l’une de ses marques de fabrique, depuis les Westerns jusqu’à certains films actuels à peine visibles de par la brutalité de certaines scènes, le port d’armes à feu est en effet encore regardé par beaucoup comme un fait de civilisation.
Barack Obama sait bien qu’il ne doit pas y toucher fondamentalement. Mais cette fois-ci, l’état de la législation pourrait changer. Car pour la première fois, les sondages montrent que plus de la moitié des Américains considèrent que cette tuerie renvoie à un problème sérieux de la société toute entière.
C’est dans ce contexte qu’il faut rectifier les inexactitudes de la presse sur la portée des décisions de la Cour Suprême des Etats-Unis sur le droit de détenir et porter des armes à feu.
Puis, tout en explorant ce qui peut être fait sous la Présidence Obama à cet égard, il est temps de prendre la mesure de l’influence délétère qu’exerce le tout puissant lobby des armes à feu - la National Rifle Association (NRA) sur la démocratie américaine.
La Cour suprême des Etats-Unis n’exclut nullement qu’on règlemente le droit de détenir et de porter des armes
Il est vrai que cette Cour interprète d’une manière très extensive le 2ème amendement de la Constitution américaine[1]. Que dit-il : il énonce que « une milice bien contrôlée, étant nécessaire à la sécurité d’un Etat libre, le droit du peuple de posséder et de porter des armes, ne doit pas mis en cause »,
Tel qu’il est rédigé, le 2ème amendement se borne, c’est clair, à consacrer le fait qu’en l’absence d’armée professionnelle, il appartient aux citoyens organisés en armes sous le contrôle de l’Etat de défendre la Nation. Rien à voir avec la rhétorique des défenseurs du port d’armes généralisé pour qui ce dernier est un droit qu’ont les honnêtes gens de se défendre eux-mêmes contre bandits et criminels.
Dans deux arrêts remarqués de 2008 et 2010, la Cour Suprême – par 5 contre 4 – a il est vrai adhéré à cette dangereuse rhétorique. Déduire de ces jugements que la Cour a entendu interdire de règlementer l’acquisition ou le port d’armes à feu n’en est pas moins absurde. Selon un principe constitutionnel bien connu, « aucune liberté n’est générale et absolue ».
Au demeurant, il existe déjà aux Etats-Unis des règlementations sur les armes à feu.
Plusieurs Etats et grandes villes prévoient qu’aucune arme à feu ne peut être vendue sans qu’auparavant, les autorités aient pu faire une enquête pour vérifier si l’acheteur potentiel n’a pas un passé criminel ou n’est pas drogué ou malade mental. Dans le même sens, au niveau fédéral, le FBI a un fichier – certes très lacunaire – mais qui enregistre tout de même les données sur ce type d’individu auquel la vente d’armes est décommandée.
Les fusils d’assaut ont été interdits à la vente libre jusqu’à ce qu’en 2004, cette interdiction soit levée.
Quelles sont les voies qui s’offrent aujourd’hui à Obama ? Il y en a théoriquement trois.
Changer la Constitution ? Forget it. Il n’y a pas de majorité.
Prendre un executive order » (un décret présidentiel). Of course. D’ailleurs le département de la Justice américain veut imposer que le fichier du FBI soit mieux alimenté et que les enquêtes sur les acheteurs d’armes à feu soient plus systématiques.
Obtenir le vote d’une loi ? Why not ? Le maire de New-York Michael Bloomberg a pris la tête de ce combat et des sénateurs démocrates autrefois défenseurs des fabricants d’armes réclament maintenant une règlementation rigoureuse. Oui, mais… Chez les Républicains, on reste coi, et l’on peut raisonnablement imaginer que cette discrétion a à voir avec le lobby qui pourrait avoir financé leur campagne. Et surtout ce fameux lobby – la NRA – même si elle a après une semaine, exprimé du bout des lèvres sa tristesse, reste très puissant dans la classe politique américaine.
La consultation de son site a de quoi inquiéter à cet égard.
D’abord, à partir de ce site, on voit que quelques clics suffisent pour commander une arme à partir du catalogue des entreprises adhérentes, ce qui montre bien les intérêts en jeu.
Ensuite, – tout en attribuant des A+ à ses supporters du Congrès (sic !) – le NRA n’hésite pas à pointer du doigt les ennemis de sa cause : Barack Obama contre lequel elle a appelé à voter aux dernières élections présidentielles, les élus récalcitrants comme cette sénatrice de Californie Dianne Feinstein qui va proposer une loi pour interdire la vente libre des fusils d’assaut et des armes à chargeurs multiples, voire même les deux juges aux idées libérales nommées à la Cour suprême par Obama, Sonia Sotomayor et Elena Kagan.
La partie n’est donc pas gagnée et elle sera rude. Mais elle est gagnable, au moins s’agissant de la proposition Feinstein, car il y va de la vie de trop de jeunes Américains. Il y va aussi de l’image de la démocratie américaine dans le reste du monde.
[1] “A well regulated militia, being necessary to the security of a free state, the right of the people to keep and bear arms, shall not be infringed.”,
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The economic liberalism that the world took for granted has given way to the White House’s attempt to gain sectarian control over institutions, as well as government intervention into private companies,
The economic liberalism that the world took for granted has given way to the White House’s attempt to gain sectarian control over institutions, as well as government intervention into private companies,