PRISM Scandal: The NSA Would Have Also Spied on the European Union

Published in Le Figaro
(France) on 29 June 2013
by Laure Mandeville (link to originallink to original)
Translated from by Courtney Olsen. Edited by Gillian Palmer.
The revelation by the German weekly Der Spiegel that the European Union is among the targets that the U.S. National Security Agency (NSA) listened to casts a chill.

Do Americans spy on European allies, and if so, is it something new? Grave? Or rather trivial? Could it have unacceptable consequences for transatlantic relations, just when crucial negotiations between the EU and the United States for the creation of an ambitious free trade area should be beginning? Questions multiply through an indignant and bewildered Europe after Spiegel’s revelations on the existence of an NSA spying program which would have aimed for, among other targets, the EU’s diplomatic representatives in Washington. The Brussels Commission requested explanations from its American partner, which kept a disconcerting silence on Sunday. From all corners of the European political spectrum came reactions competing in virulence, calling for retaliation against Washington.

The German weekly is said to base its charges on confidential documents it learned about thanks to former NSA consultant Edward Snowden, now held in transit at the Moscow airport. The former CIA agent’s revelations had already brought to light the existence of PRISM, a surveillance program of major U.S. computer companies’ foreign clients. This program, conducted on behalf of the fight against terrorism, meant that American Big Brother had scrutinized millions of European citizens. Last Thursday in Washington, French Minister of the Interior Manuel Valls put the tensions into perspective, insisting on “excellent cooperation” between Americans and the French and an implicit understanding that the Europeans took advantage of PRISM. He recognized that Europeans have their own surveillance programs, "on a smaller scale," without giving details. "The massive nature of the NSA program is assessing the challenges of our societies’ connected networks, and therefore is extremely fragile," he said.

But the fact that the European embassy in Washington has been the subject of wiretapping and surveillance targeting its diplomats is "different and very disturbing" information, noted a European diplomatic source on Sunday. "If confirmed, it would mean that the Americans acted in open violation of the Vienna Convention, which defends the inviolability of embassies."

“If the reports are true, it resembles the methods used by our enemies during the Cold War,” noted the German Minister of Justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger. “It defies the imagination.” Clarifications by Der Spiegel revealed that the NSA classified Germany as a “third-class partner,” with 500 million daily intercepted communications. In comparison, France appears almost untouched, with some 2 million connections monitored. Britain is not a target. On Sunday evening, The Guardian’s website even added to the agitation, saying that the embassies of France, Italy and Greece in Washington, among others, were among the NSA’s 38 targets. According to documents Snowden submitted to the British newspaper, U.N. representatives in these countries were also targeted.

These new revelations do not bode well for Washington, which is already facing tensions with Moscow and Beijing on the Snowden case. "If these revelations are true, we will have weeks of difficult European rhetoric, but I cannot imagine that it could derail the negotiations on the free trade agreement that Europe needs more than us," says Sean West of the Eurasia Group. Republican lobbyist Bruce Jackson, an expert on transatlantic relations, played down the controversy, considering European’s excitement “ridiculous” and reckoning that "every marriage that works needs intelligence. Everyone spies on everyone," he said; however, he doubts the European diplomatic delegations were really tapped, seeing the "little interest" it would represent in terms of intelligence.

By weakening the U.S. diplomatic position, these new European developments are in any case a welcome diversion for Edward Snowden. Some analysts question whether virtual consultant Julian Assange, head of WikiLeaks, which is in an ideological war against America, inspired the Spiegel leaks. Others point out that the transatlantic turmoil suits Russia well at a time when it needs to adopt a more open position on the Snowden case. On an application for asylum, Ecuador, which is under diplomatic pressure from the United States, has returned the ball to the Russians, explaining the need for a request from the ex-agent on the run in proper form in order to decide. This implies that Moscow let him into its territory instead of washing its hands of the matter. "The Russians are having a good laugh. This transatlantic crisis is good for them," Jackson told us this Sunday.


La révélation, par l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, que l'Union européenne fait partie des cibles écoutées par l'agence de sécurité américaine jette plus qu'un froid.

Les Américains espionnent-ils leurs alliés européens, et si oui, est-ce nouveau? Grave? Ou au contraire anodin? Cela pourrait-il avoir des conséquences rédhibitoires pour la relation transatlantique, au moment précis où doivent s'ouvrir des négociations commerciales cruciales entre l'UE et les États-Unis visant à la création d'une ambitieuse zone de libre-échange? Les questions se multiplient à travers une Europe indignée et perplexe, après les révélations du Spiegel sur l'existence d'un programme d'espionnage de la NSA qui aurait visé entre autres cibles, la représentation diplomatique de l'Union européenne à Washington. La Commission de Bruxelles a demandé des explications à son partenaire américain, qui gardait ce dimanche un silence embarrassé. De tous les coins du spectre politique européen, les réactions rivalisent de virulence, appelant à une riposte contre Washington.

L'hebdomadaire allemand dit fonder ses accusations sur des documents confidentiels dont il a pris connaissance grâce à l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden, aujourd'hui retenu en transit à l'aéroport de Moscou. Les révélations de l'ex-agent de la CIA avaient déjà mis à jour l'existence de Prism, programme de surveillance des clients étrangers des grandes compagnies informatiques américaines. Ce programme, mené au nom de la lutte antiterroriste, signifiait que des millions de ressortissants européens étaient scrutés par le Big Brother américain dans le cadre de la lutte antiterroriste. Jeudi dernier à Washington, le ministre de l'Intérieur français, Manuel Valls, avait relativisé les tensions, insistant sur «l'excellente coopération» entre Américains et Français et faisant comprendre implicitement que les Européens profitaient de Prism. Il avait reconnu que les Européens avaient eux aussi leurs programmes de surveillance, «de moindre ampleur», sans donner de détails. «Le caractère massif du programme de la NSA est à la mesure des défis de nos sociétés connectées en réseaux, et donc d'une extrême fragilité», avait-il dit.

«Si les rapports sont vrais, cela rappelle les méthodes utilisées par nos ennemis pendant la guerre froide»
Sabine Leutheusser-Schnarrenberger, ministre de la Justice allemande

Mais, le fait que l'ambassade européenne à Washington ait pu faire l'objet d'écoutes téléphoniques et de surveillance ciblées sur ses diplomates, constitue une information «différente et très troublante», notait dimanche une source diplomatique européenne. «Si elle se confirmait, elle signifierait que les Américains ont agi en violation ouverte de la Convention de Vienne qui défend l'inviolabilité des ambassades.»«Si les rapports sont vrais, cela rappelle les méthodes utilisées par nos ennemis pendant la guerre froide, a noté la ministre de la Justice allemande, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger. Cela défie l'imagination.» Les précisions données par le Spiegel révèlent que l'Allemagne serait classée par la NSA comme «un partenaire de troisième classe», avec 500 millions de communications interceptées par jour. En comparaison, la France apparaît presque épargnée avec quelque deux millions de connexions surveillées. La Grande-Bretagne ne ferait pas partie des cibles. Dimanche soir, le site Internet du Guardian ajoutait pourtant au trouble, affirmant que les ambassades de France, d'Italie et Grèce à Washington, entre autres, faisaient partie des 38 cibles de la NSA. Selon des documents communiqués au quotidien britannique par Snowden, les représentations à l'ONU de ces pays étaient également visées.

Ces nouvelles révélations ne tombent pas bien pour Washington, confronté, sur le dossier Snowden, à des tensions avec Moscou et Pékin. «Si ces révélations sont vraies, nous allons avoir des semaines de rhétorique européenne dure, mais j'ai du mal à imaginer que cela puisse faire dérailler les négociations sur l'accord de libre-échange dont l'Europe a plus besoin que nous», commente Sean West, de l'Eurasia Group. Le lobbyiste républicain Bruce Jackson, expert des relations transatlantiques, a relativisé la polémique, jugeant «ridicule» l'émoi des Européens et estimant «que tout mariage qui marche a besoin de renseignements». «Tout le monde espionne tout le monde», a-t-il dit, doutant en revanche de la réalité des écoutes de la délégation diplomatique européenne, vu le «peu d'intérêt» qu'elle représenterait en termes de renseignement.

En affaiblissant la position diplomatique américaine, ces rebondissements européens constituent en tout cas une diversion bienvenue pour Edward Snowden. Certains analystes se demandent si les fuites d'informations vers le Spiegel ont pu être inspirées par son «conseiller» virtuel Julian Assange, le patron de WikiLeaks, qui est en guerre idéologique contre l'Amérique. D'autres soulignent que la tourmente transatlantique arrange bien la Russie, au moment où celle-ci doit adopter une position plus franche sur l'affaire Snowden. Saisi d'une demande d'asile, l'Équateur, qui est sous pression diplomatique des États-Unis, a en effet renvoyé la balle aux Russes, en expliquant avoir besoin d'une requête formulée en bonne et due forme de l'ex-agent en fuite, pour pouvoir décider. Cela implique que Moscou le laisse entrer sur son territoire au lieu de se laver les mains de l'affaire. «Les Russes doivent bien rigoler. Cette crise transatlantique est bonne pour eux», confiait ce dimanche Jackson.
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