Republicans in the South: A Different Kind of Supremacy

Published in La Presse
(Canada) on 8 December 2014
by Richard Hétu (link to originallink to original)
Translated from by Adam Yeomans. Edited by Nicholas Eckart.
"We just lost the South for a generation," Johnson is reported to have confided in his aide, Bill Moyers, on the evening of July 2, 1964. John F. Kennedy's successor had just approved the historic Civil Rights Act, calling on his countrymen to "close the springs of racial poison" during a televised speech.

At that time, the Democratic Party controlled all governmental orders in the Southern states, adhering to the almost total unanimity of whites opposed to repealing the segregationist laws. Since the abolition of slavery, these laws had guaranteed their supremacy over black people.

Their elected officials fought tooth and nail to defend this institutionalized racism. No less than 20 of the 21 Democratic senators in the South voted against the law that Martin Luther King and other civil rights activists desired. Shortly after the adoption of the Civil Rights Act, Democratic Senator Strom Thurmond from South Carolina left the party to join the Republicans. This began a realignment of regional politics similar to that which has recently happened in Louisiana.

On Saturday, in the second round of Louisiana's elections to the Senate, Democrat Mary Landrieu suffered an irrevocable defeat at the hands of Republican Bill Cassidy. This setback, which was expected, means that starting in January 2015 the Republicans will have the majority of Senate and gubernatorial posts in every state in the Deep South — Louisiana, Mississippi, Alabama, Georgia and South Carolina — as well as in three neighboring states — Texas, Tennessee and North Carolina.

The Republicans' political supremacy will be equally heard in the legislative assemblies in all the former confederate states, including Arkansas, Florida and Virginia.

The massive shift white people in the South have made toward the Republican Party is not solely due to the racial question. Far from it. The Democrats in this region have always been more conservative compared to the average party member. Moreover, a lot of them no longer identify with their party's position on issues such as abortion, gun control and other social questions.

Elected Officials of Color

For some years now, the Republicans in some states in the Deep South have shown themselves to be otherwise willing to vote for black candidates.

On Nov. 4 last year, Republicans in South Carolina made history by electing Tim Scott, the first ever black senator in a Southern state. They had already elected Nikki Haley, a woman from an Indian family, to the post of governor in 2010. Three years earlier, the Republicans in Louisiana had equally placed their trust in Bobby Jindal, the son of Indian immigrants, to occupy the post of their state's governor.

However, these elected officials of color do have one thing in common. They are die-hard conservatives who, notably, are opposed to the measures taken by the federal government to reduce socioeconomic inequality.

Just like all the Republicans elected in the South, they refused to extend Medicaid coverage to millions of people with low income. Medicaid is Barack Obama's public medical insurance program and a key aspect of America's health care laws.

The majority of those who would have benefited from Medicaid, in which the state funds 100 percent of medical costs for the first three years and then 90 percent for each subsequent year, would have been black people working as cooks, nursing assistants, cashiers or janitors. Such peoples' salaries would not be high enough for them to afford private medical insurance.

They must continue to rely upon God for such things.

A Longer Term

In Louisiana, Senator Mary Landrieu will have survived longer than other Democrats in her region by counting on an electorate composed, for the most part, of African-Americans and Cajuns whose religion and culture has long set them apart from the white Protestants living in their state. The election of Barack Obama as president, however, only served to accelerate a mass exodus of white Democrats from the party, leaving to join the Republicans.

On the eve of the midterm elections, Landrieu attributed a portion of her problems to Mr. Obama, whose very name is mentioned in every Republican speech and advertising campaign.

In a conversation with Chuck Todd, from the NBC television channel, Landrieu declared that "the South has not always been the friendliest place for African-Americans."

Republicans were up in arms, rejecting this allusion to the South's racist heritage. What effect, however, will their political supremacy have in the region?


Républicains dans le Sud: une autre sorte de suprématie

(New York) Cinquante ans plus tard, et au moment même où ressurgit la fracture raciale américaine, la prédiction de Lyndon Johnson se réalise pour de bon.


«Je pense que nous venons tout juste de céder le Sud au Parti républicain pour une longue période», confia le président démocrate à son porte-parole, Bill Moyers, le soir du 2 juillet 1964. Le successeur de John Kennedy venait tout juste de promulguer la loi historique sur les droits civiques et d'appeler ses concitoyens à tarir «la source du poison raciale» dans un discours télévisé.

À l'époque, le Parti démocrate contrôlait tous les ordres de gouvernement dans les États du Sud. Y adhéraient à la quasi-unanimité les Blancs opposés au démantèlement des lois ségrégationnistes qui assuraient leur suprématie sur les Noirs depuis la fin du système esclavagiste.

Et leurs élus luttaient bec et ongles pour défendre ce racisme institutionnalisé: pas moins de 20 des 21 sénateurs démocrates du Sud votèrent contre la loi voulue par Martin Luther King et les autres apôtres de l'égalité des Noirs et des Blancs. Peu après l'adoption du Civil Rights Act, l'un de ces sénateurs, Strom Thurmond, de Caroline-du-Sud, abandonna le Parti démocrate pour rejoindre le Parti républicain, amorçant un réalignement politique régional qui vient de se compléter en Louisiane.

Samedi, au deuxième tour de l'élection sénatoriale de cet État, la démocrate Mary Landrieu a subi une défaite sans appel face au républicain Bill Cassidy. Ce revers attendu signifie que les républicains auront, à partir de janvier, la mainmise sur les postes de sénateur et de gouverneur dans tous les États du Sud profond - Louisiane, Mississippi, Alabama, Georgie et Caroline-du-Sud -, ainsi que dans trois États avoisinants - Texas, Tennessee et Caroline-du-Nord.

La suprématie politique des républicains s'étendra également aux assemblées législatives de tous les anciens États sécessionnistes, y compris l'Arkansas, la Floride et la Virginie.

Le mouvement massif des Blancs du Sud vers le Parti républicain ne tient pas seulement à la question raciale, loin de là. Les démocrates de cette région ont toujours été plus conservateurs que la moyenne des membres de leur parti. Et plusieurs d'entre eux en sont venus à ne plus se reconnaître dans les positions démocrates sur l'avortement et les armes à feu, entre autres questions de société.

Des élus de couleur

Depuis quelques années, les républicains de certains États du Sud profond se sont par ailleurs montrés disposés à voter pour des candidats de couleur.

Le 4 novembre dernier, ceux de la Caroline-du-Sud ont écrit une page d'histoire en élisant le premier sénateur noir d'un État du Sud, en l'occurrence Tim Scott. En 2010, ils avaient déjà élu Nikki Haley, une femme issue d'une famille indienne, au poste de gouverneure. Trois ans plus tôt, les républicains de Louisiane avaient également fait confiance à un fils d'immigrants indiens, Bobby Jindal, pour occuper le poste de gouverneur de leur État.

Mais ces élus de couleur ont en commun d'être des conservateurs purs et durs qui s'opposent notamment aux interventions du gouvernement fédéral pour réduire les inégalités socioéconomiques.

Ainsi, comme tous les élus républicains du Sud, ils ont refusé d'étendre à des millions de personnes à faible revenu la couverture de Medicaid, programme d'assurance-maladie public et volet clé de la loi sur la santé de Barack Obama.

La plupart des bénéficiaires de cette initiative financée à 100% par l'État fédéral pendant les trois premières années et à 90% pendant les années subséquentes auraient été des Noirs. Ils travaillent comme cuisiniers, aide-infirmières, caissières ou concierges, mais ne gagnent pas assez d'argent pour souscrire une assurance-maladie privée.

Ils doivent aujourd'hui continuer à s'en remettre à Dieu.

Un plus long mandat

En Louisiane, la sénatrice Mary Landrieu aura survécu plus longtemps que d'autres démocrates de la région en misant sur un électorat composé en grande partie d'Afro-Américains et de Cajuns dont la culture et la religion les ont longtemps mis à l'écart des protestants blancs de leur État. Mais l'élection de Barack Obama à la présidence a contribué à accélérer le mouvement de ces démocrates blancs vers le Parti républicain.

À la veille des élections de mi-mandat, Mary Landrieu avait attribué une part de ses difficultés au président, dont le nom était associé au sien dans les discours et publicités de ses adversaires républicains.

«Le Sud n'a pas toujours été l'endroit le plus amical pour les Afro-Américains», a-t-elle déclaré au journaliste Chick Todd, de la chaîne NBC.

Les républicains ont jeté les hauts cris, rejetant cette allusion à l'héritage raciste du Sud. Mais quel effet aura leur suprématie politique dans la région?
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