Secretary of State John Kerry arrived in Kiev today and he will probably not have any good news if we can believe one of the U.S. president's own advisers. "We don't think the answer to the crisis in Ukraine is simply to inject more weapons," Deputy White House National Security Adviser Ben Rhodes stated Tuesday evening. "We still think that the best way to influence Russia's calculus is through those economic sanctions that are biting deep into the Russian economy," he declared on CNN.
The issue here is that Russian President Vladimir Putin is clearly not strategizing the way Westerners are. Not only has Russia had to deal with the sanctions imposed by Europe and North America, but its oil revenues have dropped by 50 percent since prices collapsed. Though the combined effect of these blows to the Russian economy has been harsh, as the new offensive by pro-Russian rebels has demonstrated, Putin continues to resist.
Since then, several former American and European officials have declared that now is the time to increase pressure on Moscow by supplying arms to the government in Kiev. Massive military aid has not been discussed yet. What is being discussed is sending defensive equipment that would help meet military and political objectives.
In an interview with the French daily Libération, France’s former Foreign Affairs Minister Hubert Védrine stated that "helping legal authorities to defend themselves is a conservative measure that can be used to reestablish the balance of power on the ground and force Russia to accept a compromise without humiliating it."
Western Doubts
Since the beginning of the conflict in 2014, the West has been reluctant about arming Ukraine because it wants to avoid adding fuel to the fire. Europe in particular fears escalating the situation or worse, being considered "indirect co-belligerents" like Védrine hypothesizes. In fact, for the past few years, Putin has regularly accused NATO of wanting to weaken his country by integrating former Soviet republics within the Western military alliance. For him, last year's Ukrainian "revolution" is nothing but a veiled coup d'état designed to bring Ukraine into the Western sphere of influence.
Arms shipments would reinforce Moscow's opinion about Western intentions toward Russia, and even more so now that eight former American officials called on NATO, and on Eastern European republics that still possess Soviet weapons particularly, to provide military aid to Ukraine.
Instead of dissuading Putin or even equalizing the balance of power on the ground, arming Ukraine would likely turn the situation into a lengthy conflict. It is a completely plausible scenario. A small amount of arms would arrive. Then once the Ukrainian army found itself incapable of resisting Russia, more arms would be sent and the cycle would quickly perpetuate itself. Within two or three years, the front would expand and Moscow would fan the flames in Baltic countries with minority Russian populations. The West would find itself in an indirect war with Russia. And for what purpose?
Ukraine has the right to defend itself and receive arms from whomever wants to provide them. However, considering the hundreds of thousands of casualties caused by intervening in Iraq, Afghanistan, Libya and Syria, it would be wise to think carefully about the consequences that arming Ukraine would have in the heart of Europe.
Faut-il fournir des armes à l'Ukraine afin de l'aider à combattre l'agression russe ? La question est maintenant ouvertement posée à Washington comme à Paris, et il semble que la réponse est non, du moins pour le moment.
Le secrétaire d'État américain John Kerry arrive aujourd'hui à Kiev et il n'aura pas une bonne nouvelle à annoncer aux Ukrainiens si l'on en croit un conseiller du président américain. « Fournir davantage d'armes n'est pas une réponse à la crise en Ukraine », a déclaré mardi soir Ben Rhodes, le conseiller adjoint à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche. « Nous pensons toujours que la meilleure façon d'exercer une influence sur les calculs de la Russie passe par les sanctions économiques qui frappent profondément l'économie russe », a-t-il dit sur CNN.
Le problème ici est que le président russe Vladimir Poutine ne calcule visiblement pas de la même façon que les Occidentaux. Non seulement la Russie subit-elle les sanctions imposées par les Européens et les Nord-Américains, mais ses revenus pétroliers ont chuté de moitié depuis l'effondrement des cours. Si l'effet combiné de ces coups portés à l'économie russe se fait bien sentir, Poutine résiste toujours, comme en témoigne la nouvelle offensive des rebelles prorusses dans l'est de l'Ukraine.
Dès lors, plusieurs anciens responsables américains et européens estiment le temps venu de faire monter la pression sur Moscou en livrant des armes au gouvernement de Kiev. On ne parle pas encore d'une aide massive. Il s'agit plutôt de matériel défensif dont le déploiement permettrait d'atteindre des objectifs militaires et politiques.
Selon l'ancien ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, « aider les autorités légales à se défendre est une mesure conservatoire et un moyen de rétablir le rapport de forces sur le terrain afin de contraindre la Russie à un compromis sans pour autant l'humilier », a-t-il dit au quotidien Libération.
Hésitations occidentales
Depuis le début du conflit en février 2014, les Occidentaux hésitent à fournir des armes à l'Ukraine pour ne pas ajouter de la guerre à la guerre. Les Européens en particulier redoutent l'escalade ou, pire, d'être considérés comme des « cobelligérants indirects » selon la formule de Védrine. En effet, depuis quelques années, Poutine accuse régulièrement les membres de l'OTAN de vouloir affaiblir son pays en intégrant d'anciennes républiques soviétiques dans le système militaire occidental. Pour lui, la « révolution » ukrainienne de l'an dernier n'est rien d'autre qu'un coup d'État déguisé visant à faire basculer l'Ukraine à l'Ouest.
Des livraisons d'armes confirmeraient la lecture que fait Moscou des intentions occidentales envers la Russie, d'autant plus que huit anciens responsables américains viennent de lancer un appel aux pays de l'OTAN, et en particulier à d'ex-républiques de l'Est toujours en possession d'armes soviétiques, leur demandant de porter secours militairement à l'Ukraine.
Au lieu de dissuader Poutine ou même d'équilibrer les forces sur le terrain, fournir des armes à l'Ukraine risquerait fort d'alimenter le conflit, et pour longtemps. C'est là un scénario tout à fait plausible. Une petite quantité d'armes arrive, puis, devant l'incapacité de l'armée ukrainienne à résister, d'autres livraisons d'armes arrivent, et le rythme s'accélère. En deux ou trois ans, le front s'élargit, et Moscou allume même des feux dans les pays baltes où sont établies des minorités russes. L'Occident se retrouve engagé dans une confrontation indirecte avec la Russie. Et pour quels résultats ?
L'Ukraine a le droit de se défendre et de recevoir des armes de qui voudra bien lui en livrer. Toutefois, au vu des centaines de milliers de morts causés par les interventions en Irak, en Afghanistan, en Libye et en Syrie, il serait judicieux de bien réfléchir aux conséquences que la livraison d'armes pourrait avoir au coeur de l'Europe.
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