Wage Increases: Wal-Mart Gets the Ball Rolling

Published in Le Soleil
(Canada) on 2 March 2015
by Sylvain Charlebois (link to originallink to original)
Translated from by Elona Ritchie. Edited by Bora Mici.
While austerity measures are being applied all over the West, in the United States, Wal-Mart is breaking ranks by offering 500,000 of its employees a wage increase. Over 40 percent of the American giant's employees will see their minimum hourly wages increase to $9 in April, and they will increase to $10 on Feb. 1, 2016. For the concerned workers, many of whom are women, this potentially means a salary increase of more than 37 percent over two years. Although the announcement was not received warmly by company stockholders, Wal-Mart's decision to invest an additional $1 billion in its human capital should be celebrated.

By increasing wages, Wal-Mart is not only being altruistic. This decision is part of a very strategic growth plan. To increase its sales, Wal-Mart needs to retain its most qualified employees so it can serve its increasingly demanding clientele. The company knows that its customer service could use some fine-tuning, and that it is extremely hard to improve customer experience when employee turnover is high. By improving its employee training, Wal-Mart is trying to satisfy customers who are looking for more than just low prices.

More importantly, since it came from the world's largest employer, this decision has sent a clear message to retailers who pay their employees the legal minimum wage. Thus, more than ever, eyes are being turned toward the fast food industry.

For the past few years, some groups have been demanding fast food restaurants pay their employees a $15 minimum wage. Several demonstrations across the world have advocated for the same thing, although in vain. This sector was once considered an ideal entryway into the workforce, but the demographic composition of these employees has greatly changed over time. Even though many teenagers still work in the industry, the average age of fast food employees is now well over 25 years old in many places. More and more, low-income retirees are returning to the workforce to make ends meet. These employees have different expectations than younger, less experienced workers.

This shift toward wage increases comes at a bad time for the industry, and especially for McDonald's, which has recently published worrying financial numbers. And since royalties are increasing while profits are decreasing, many McDonald's franchisees are increasingly voicing their displeasure with the fast food giant. With profit margins of a mere 3 to 5 percent, many restaurant owners are wondering how they will be able to pay their employees more. In light of Wal-Mart's decision, the sector may have no other choice than to follow the retail giant’s lead, if only to show that its social conscience is greater than its desire for profit.

From a macroeconomic perspective, social inequality is greater than ever, according to some analysts. While salaries stagnate in the West, stock prices are rising, while market indexes are shattering records. It goes without saying that large companies have access to an incredible amount of cash assets that would better serve employees than stockholders. Our economic system seems to have excluded many people for some time now, and a lot of workers are realizing this.

Unfortunately, Wal-Mart Canada employees will not be affected by this strategy and must wait. However, the decision of a large company to pay its employees without having the government impose a higher minimum wage demonstrates that human capital has an increasingly important place in the private sector's corporate strategy. And since the fast food sector includes many individuals whose annual salary is below the poverty line, McDonald's and other chains may have no other choice than to follow suit. And if that is the case, they will have to seriously rethink their business model.


Pendant que le vent d'austérité souffle partout en Occident, Walmart aux États-Unis fait bande à part et offre à 500 000 de ses employés une augmentation de salaire. Plus de 40 % des employés du géant américain recevront dès avril cette année une rémunération horaire minimum de 9 $, puis elle passera à 10 $, à partir du 1er février 2016. Pour le groupe de travailleurs affectés, dont plusieurs sont des femmes, cette mesure représente une augmentation salariale probable de plus de 37 % sur deux ans. Bien que l'annonce ait été accueillie froidement par les actionnaires de l'entreprise, la décision de Walmart d'investir un milliard de dollars de plus annuellement sur son capital humain mérite d'être encensée.

Bien sûr, en augmentant ses salaires, Walmart ne fait pas seulement preuve d'altruisme. Cette décision émane d'une stratégie de croissance bien calculée. Pour augmenter son chiffre d'affaires, Walmart se doit de garder des employés plus qualifiés, en mesure de bien servir une clientèle de plus en plus exigeante. L'entreprise est bien consciente que son service à la clientèle manque de raffinement et il est extrêmement difficile d'améliorer l'expérience client si le roulement d'employés est élevé. Avec une meilleure formation offerte aux employés, Walmart tente de mieux s'outiller pour plaire aux clients qui recherchent davantage que des bas prix.

Plus important encore, étant le plus grand employeur privé au monde, cette décision envoie un message clair aux entreprises de détail qui rémunèrent leurs travailleurs au salaire fixé par la loi. Plus que jamais, le domaine de la restauration rapide est ainsi pointé du doigt.

Depuis quelques années, certains groupes demandent à ce secteur de payer ses salariés à un taux horaire minimum de 15 $. Plusieurs manifestations à travers le monde ont déjà revendiqué la même chose, mais en vain. Ce secteur était jadis reconnu comme la porte d'entrée idéale pour les jeunes sur le marché du travail, mais la démographie des employés a bien changé depuis quelques années. Même si plusieurs adolescents y travaillent encore, la moyenne d'âge des employés en restauration rapide dépasse désormais largement les 25 ans dans plusieurs établissements. De plus en plus, certains retraités moins nantis, retournent sur le marché du travail afin de s'offrir un revenu d'appoint. Ces employés ont des attentes qui diffèrent des jeunes, moins expérimentés.

Cette mouvance vers des hausses salariales arrive à un bien mauvais moment pour cette industrie, surtout pour McDonald's qui enregistre dernièrement des résultats financiers inquiétants. Et puisque les royautés augmentent et les profits diminuent, plusieurs franchisés de McDonald's expriment de plus en plus leur mécontentement à l'égard du géant de la restauration rapide. En ayant des marges bénéficiaires d'à peine 3 à 5 %, plusieurs restaurateurs se demandent comment ils pourront mieux rémunérer leurs employés. À la lumière de la décision de Walmart, le secteur n'aura peut-être pas le choix de suivre la cadence, ne serait-ce que pour démontrer que leur conscience sociale outrepasse leur volonté d'afficher de meilleurs profits.

Au point de vue macroéconomique, à en croire certains analystes, les iniquités sociales sont plus importantes que jamais. Pendant que les salaires stagnent en Occident, la valeur des actions augmente et les indices boursiers battent des records. En effet, il va sans dire que l'ensemble des grandes entreprises a plus que jamais accès à une liquidité inouïe qui servirait mieux les salariés que les actionnaires. Notre système économique semble en exclure plusieurs depuis quelque temps, et de nombreux travailleurs s'en rendent compte.

À regret, les employés de Walmart Canada ne sont pas affectés par cette stratégie et devront attendre. Par contre, la décision d'une grande entreprise de rémunérer ses employés sans que le gouvernement impose un salaire minimum plus élevé nous indique que le secteur privé valorise plus que jamais le capital humain dans l'exécution de sa stratégie. Et puisque le secteur de la restauration rapide emploie plusieurs personnes dont le salaire annuel ne dépasse pas le seuil de la pauvreté, McDonald's et d'autres chaînes n'auront peut-être d'autre choix que d'emboîter le même pas. Et si c'est le cas, ces derniers vont devoir sérieusement remanier leur modèle d'affaires.
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