In the United States, universities introduce good practice codes for students who want to initiate a romantic or sexual relationship, in order to halt the increase of rapes and sexual attacks.
Have these elegant American universities, which produce world leaders that are featured at the top of Chinese (Shanghai) and Swedish (Nobel) rankings, become dangerous places for girls? At these universities they practice science, they want to change the world, like at Stanford, preparing students to invent bio foods, unprecedented modes of transport and unheard of telecom services. However, in this politically correct country — currently experiencing a prohibitionist age in which a majority gets their fix from soda — isolated youth living on campus have turned to festive and inappropriate use of alcohol. There are parties of a fairly brutal nature that promote binge drinking, a crude practice of violently consuming alcohol in order to become drunk very quickly. Those girls who succumb to this often wake up having been violated.
Feminists are astonished that these sexual assaults are trivialized in what we call “frats,” more or less secret types of organizations made up of students and alumni who generally welcome new members. In “I Am Charlotte Simmons,” Tom Wolfe recounts the rape of a young girl who has come to study and finds herself involved in the Dantesque hell of the “parties” on the beaches of Palm Beach, Florida. One in five girls are raped there, a figure which should be viewed with care, but one which is sufficiently worrying to alert the police, the Department of Education and Obama himself. Doesn’t Woodstock seem long ago?
Feminists and the left have seized the subject, condemning “male psychology” and the “rape culture” from which women have to be protected, particularly those who visit the frats, and who are suspected of hiding the truth. This is an outlook which these girls condemn just like some students from Cornell and Harvard, who condemn this Puritanism and the various approaches taken by different establishments. It is true that the geography of binge drinking shows that they are unequally affected by the scourge. Today it is the students who contest the legal proceedings to which they are subject. In retaliation, they take the university to court seeking millions of dollars in damages.
This sort of behavior has deteriorated throughout the year to the point that Philip Hanlon, president of Dartmouth College, sounded the alarm against the “sexual assaults on campus and dangerous drinking that have become more the rule than the exception.” On the universities’ side, psychologists accuse parents of having overprotected their children and having promised them total freedom. To “have a great time,” young people leave the family nest at 18 and throw themselves into unrestrained drunkenness. They are exploited. Date rape introduces a situation where the line is blurred between what appears to be consent and what isn’t.
On the right, moralists condemn the loosening of male traditions, distinguishing between Rousseau’s vision of the good individual, guided by the weight of religion, and fundamentally weak beings who do not manage to control themselves if they lack faith (St. Augustine). How can we restrain this violence? Without a doubt, preventing this situation is not simple. Laure Mandeville, who led an inquiry at the University of Virginia, states that seminars teaching consensual sex are taking place at the university, which has introduced a strict rule to standardize the stages of a relationship. The rule requires one to ask such things as, “Do I have your permission? Can I kiss you, put my hand here …” Apple even thought up an app “Good2Go” for seeking "digital" consent. But in the end, it was perceived to be too crude!
Americans believe that they are sexually liberated. Perhaps. But relationships between men and women are comparable to a minefield. Well noted.
Es-tu d'accord pour que je t'embrasse? Coche la case...
GILLES FUMEY 13 JUIN 2015
Aux Etats-Unis, des universités édictent des codes de bonnes pratiques à l'adresse des étudiants désirant entamer une relation amoureuse ou avoir des rapports sexuels, pour enrayer la multiplication des viols et des agressions sexuelles.
Les élégantes universités américaines, modèles mondiaux qui paradent au top des classements chinois (Shanghai) et suédois (Nobel) sont-elles devenues des lieux dangereux pour les filles ? On y fait de la science, on veut y changer le monde comme à Stanford, préparer les cerveaux à imaginer des bio-nourritures, des modes de déplacement inédits, des services de télécoms impensés. Mais dans ce pays du politiquement correct qui passe par un prohibitionnisme où la majorité se shoote aux sodas, les jeunes logés à l’écart sur les campus y pratiquent l’alcoolisme festif et intempestif. Des fêtes d’un genre assez brutal qui promeut la biture express ( binge drinking ), pratique barbare de violente consommation d’alcool pour atteindre l’ivresse très vite. Celles qui y succombent se réveillent souvent violées.
Les féministes s’étonnent que ces agressions sexuelles soient banalisées dans ce qu’on appelle les « frats », espèces de sociétés plus ou moins secrètes d’étudiants et d’anciens élèves, qui généralement s’occupent de l’accueil des nouveaux. Dans Moi Charlotte Simmons, Tom Wolfe raconte le viol d’une jeune fille venue étudier et se trouvant embarquée dans un enfer dantesque de « fêtes » sur les plages de Floride à Palm Beach. Une fille sur cinq s’y ferait violer, chiffre à manier avec précaution mais suffisamment inquiétant pour alerter la police, le ministère de l’Education et Obama lui-même. Que Woodstock paraît loin…
Les féministes et la gauche se sont emparés du sujet. Dénonçant la « psychologie des mâles » et « la culture du viol » dont il faudrait garder les femmes, tout particulièrement celles fréquentant les frats soupçonnées de maquiller la réalité. Une vision qu’elles contestent tout comme certains universitaires de Cornell et Harvard dénonçant ce puritanisme et l’amalgame entre les établissements. Il est vrai qu’une géographie du binge drinking montrerait qu’ils sont touchés inégalement par le fléau. Aujourd’hui, ce sont des étudiants qui contestent les poursuites dont ils sont l’objet. En représailles, ils assignent les universités en justice, espérant récolter des millions de dollars de dommages…
Les comportements se sont dégradés à ce point toute l’année que Philippe Hanlon, président du Dartmouth College (université privée du New Hampshire) a sonné le tocsin contre « les attaques sexuelles et une culture du boire de manière dangereuse est devenue la norme, pas l’exception ». De leur côté, les psychologues accusent les parents d’avoir surprotégé leurs enfants et de leur avoir promis la liberté totale. Pour « s’éclater », les jeunes qui sortent du cocon familial à 18 ans, se jettent dans l’ivresse sans retenue. On y abuse d’eux. Le date rape (viol pendant un flirt) introduit une frontière floue entre ce qui paraissait relever du consentement et ce qui ne l’est pas.
A droite, les moralistes dénoncent le relâchement des mœurs masculines, dressant une frontière entre la vision rousseauiste d’un individu bon, lesté du poids de la religion et un être foncièrement faible qui ne parvient pas à se dominer s’il n’a pas la foi (Saint Augustin). Comment endiguer cette violence ? Sans doute pas, par une simple prévention… Laure Mandeville ( Le Figaro 16-17 mars 2015) qui a enquêté à l’université de Virginie raconte que se pratiquent des séminaires d’enseignement du « sexe par consentement » : un règlement est appliqué à la lettre pour codifier les étapes d’une relation (Es-tu d’accord ? Pour que je t’embrasse, que je pose ma main…) Apple avait même imaginé une application Good2Go pour un consentement « digital » jugé, au final, trop cru !
Les Américains croient qu’ils ont libéré la sexualité. C’est possible. Mais les relations entre hommes et femmes sont parfois comparées à un champ de mines ( minefield). Bien vu.
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