Subject of an FBI investigation, the Democratic candidate has provided a personal hard drive and copies of her emails.
Paris — After lengthy hesitation, Hillary Clinton, topping polls for the Democratic nomination for the U.S. presidency, has finally agreed to furnish the hard drive of a personal computer that she used as an email server during her tenure as secretary of state (2009-2013).
Using her personal email account for work has made Mrs. Clinton the subject of an investigation by the Department of Justice. This investigation has undergone many unexpected developments and comprises a key element used by the candidate’s opponents in the campaign for the Democratic nomination.
The Law
In the U.S., elected [politicians] and senior officials are not allowed to use personal email boxes for activities related to their job responsibilities. This correspondence is considered an important part of their [professional] activity. American law, most notably the Federal Records Act, requires that one copy be kept for archiving. Unless they are classified as confidential or top-secret, these exchanges may be consulted by anyone who makes a request for them, through the Freedom of Information Act.
The 2008 Republican vice-presidential nominee, Sarah Palin, had experienced similar woes. After her personal Yahoo! account was hacked, the American press revealed that she had used that address to manage issues related to her term as Governor of Alaska. Before being turned against the Democratic Party, the case, in the midst of the presidential campaign, created a scandal that harmed Sarah Palin. The hacker, identified a few weeks later, was the son of an elected Democrat.
As head of American diplomacy, Hillary Clinton was sending and receiving a very large amount of confidential and sensitive information. Her email account should therefore have been subject to particularly substantial safeguards. But the personal account that she was using, and that worked with several servers — including the one located at her home — did not benefit from those measures, and was therefore easily vulnerable to a hack. Worse, certain basic protection measures seem not to have been followed — one of the domains linked to the account used an invalid security certificate.
Contents under Surveillance
These elements convey to Republicans — but also to many experts on computer security — that it is very likely that the messages passed through this account had at one time or another been read by hackers. For now, however, no proof of a sizable hack has been provided.
On Tuesday, investigators announced that among the 40 emails that they were able to examine, at least five contained classified information. Two of them contained information classified "top secret.” According to the State Department, "there are potentially hundreds of classified emails among the 30,000 that Mrs. Clinton provided to investigators."
Mrs. Clinton and her team basically played for time. It took five months for the Department of Justice to obtain access to the hard drive of the server in the Secretary of State’s home. Mrs. Clinton’s team had erased the contents of the hard drive at the end of 2014, after having sent investigators a file presented as containing all the emails appearing on it.
Although from the beginning of the investigation Mrs. Clinton acknowledged having used it, she always said that no confidential document had passed through this email. The initial findings of the investigation show otherwise, but also note that the documents reviewed, even if they did contain much classified information, were not identified as such — an argument that could be used by Mrs. Clinton to argue her good faith.
On the other hand, the government investigation into the attack on the U.S. consulate in Benghazi, Libya, which ended in 2012 with the death of the ambassador, discovered in June that the file sent by Mrs. Clinton was not complete. Fifteen emails sent by the head of American diplomacy to Sidney Blumenthal, an old friend and adviser to Mrs. Clinton, were not included in the file: Mr. Blumenthal forwarded copies of all his exchanges with Mrs. Clinton to the investigators, at their request.
Consequences?
Hillary Clinton is far from being the first American political leader accused of illegal use of emails. Legal convictions are extremely rare, but the political consequences can be weighty. Mrs. Clinton has already been the subject of attacks accusing her of endangering the lives of American soldiers, and her opponents denounce her lack of transparency — which the Obama administration had, however, made one of its priorities.
Another very concrete consequence: On July 17, the inspector general of the State Department launched an extensive internal investigation into "the use of personal communication tools by five Secretaries of State and their close advisors."
Le scandale des courriels, ombre sur la campagne
Faisant l’objet d’une enquête du FBI, la candidate démocrate a fourni disque dur personnel et copies de ses courriels
Paris — Après de longues hésitations, Hillary Clinton, en tête des sondages pour l’investiture démocrate à la présidentielle américaine, a finalement accepté de donner le disque dur d’un ordinateur personnel qu’elle a utilisé comme serveur de messagerie durant son mandat comme secrétaire au Département d’État (2009-2013).
L’utilisation par Mme Clinton de son compte courriel personnel dans le cadre de ses fonctions fait l’objet d’une enquête du ministère de la justice. Cette enquête a connu de multiples rebondissements, et constitue un élément clé utilisé par les adversaires de la candidate dans la campagne pour l’investiture démocrate.
La loi
Aux États-Unis, les élus et hauts fonctionnaires ne sont pas autorisés à utiliser des boîtes de messagerie personnelles pour des activités liées à leur mandat. Ces correspondances sont considérées comme faisant partie des documents importants de leur activité : la loi américaine, et notamment le Federal Records Act, impose d’en conserver une copie pour archivage. À moins d’être classés confidentiels ou secret-défense, ces échanges peuvent être consultés par toute personne qui en fait la demande au nom de la Loi sur la liberté d’information (Freedom of Information Act).
Sarah Palin, candidate à la vice-présidence pour les républicains en 2008, avait connu des déboires similaires. Après un piratage de son compte Yahoo ! personnel, la presse américaine avait révélé qu’elle avait utilisé cette adresse pour gérer des dossiers liés à son mandat, en tant que gouverneure de l’Alaska. L’affaire avait créé un scandale qui avait causé du tort à Sarah Palin, en pleine campagne présidentielle, avant de se retourner contre le parti démocrate : le pirate, identifié quelques semaines plus tard, était le fils d’un élu démocrate.
En tant que responsable de la diplomatie américaine, Hillary Clinton envoyait et recevait une très grande quantité d’informations confidentielles et sensibles. Son compte courriel aurait donc dû faire l’objet de mesures de protection particulièrement importantes. Mais le compte personnel qu’elle utilisait, et qui fonctionnait avec plusieurs serveurs — dont l’un situé à son domicile —, ne bénéficiait pas de ces mesures, et était donc aisément vulnérable à un piratage. Plus grave, certaines mesures élémentaires de protection n’étaient semble-t-il pas respectées — l’un des domaines liés au compte utilisait un certificat de sécurité invalide.
Contenu sous surveillance
Ces éléments font dire aux républicains — mais aussi à de nombreux experts en sécurité informatique — qu’il est très probable que les messages ayant transité par ce compte aient été, à un moment ou un autre, consultés par des pirates. Aucune preuve d’un piratage d’ampleur n’a cependant été apportée pour l’instant.
Ce mardi, la commission d’enquête a annoncé que parmi les quarante courriels qu’elle a pu examiner, au moins cinq contenaient des informations classifiées. Deux d’entre eux contenaient des informations classées « top secret ». Selon le département d’État, « il y a potentiellement plusieurs centaines de courriels classifiés parmi les 30 000 remis par Mme Clinton aux enquêteurs ».
Mme Clinton et son équipe ont essentiellement joué la montre. Il a fallu cinq mois pour que le ministère de la justice obtienne l’accès au disque dur du serveur situé au domicile de la secrétaire d’État. L’équipe de Mme Clinton avait effacé le contenu du disque dur fin 2014, après avoir transmis aux enquêteurs un fichier présenté comme contenant l’intégralité des courriels y figurant.
Si depuis le début de l’enquête Mme Clinton a reconnu l’avoir utilisé, elle a toujours affirmé qu’aucun document confidentiel n’avait transité par cette messagerie. Les premières conclusions de l’enquête montrent le contraire, mais notent également que les documents examinés, s’ils contenaient bien des informations classifiées, n’étaient pas identifiés comme tels. Un argument qui pourrait être utilisé par Mme Clinton pour arguer de sa bonne foi.
En revanche, la commission parlementaire d’enquête sur l’attaque du consulat américain de Benghazi, en Libye, qui s’était soldée en 2012 par la mort de l’ambassadeur, a découvert en juin que le fichier transmis par Mme Clinton n’était pas complet. Quinze courriels envoyés par la responsable de la diplomatie américaine à Sidney Blumenthal, vieil ami et conseiller de Mme Clinton, ne figuraient pas dans le fichier — M. Blumenthal avait transmis des copies de tous ses échanges avec Mme Clinton à la commission d’enquête, à sa demande.
Conséquences ?
Hillary Clinton est loin d’être la première responsable politique américaine accusée d’une utilisation illégale de courriels. Les condamnations judiciaires sont extrêmement rares, mais les conséquences politiques peuvent être lourdes. Mme Clinton fait déjà l’objet d’attaques l’accusant d’avoir mis en danger la vie des soldats américains, et ses adversaires dénoncent son manque de transparence — dont le gouvernement Obama avait pourtant fait l’une de ses priorités.
Autre conséquence très concrète : l’inspection générale du département d’État a lancé le 17 juillet une vaste enquête interne sur « l’utilisation d’outils de communication personnels par cinq secrétaires d’État et leurs équipes proches ».
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