It’s not just nice stories that have an ending. The most morbid ones do too, and in this saga, death has always played the main role. The American television channel CBS recently announced the end of its cult series “CSI.” So, after 15 seasons and more than 330 episodes, “CSI: Crime Scene Investigation” (its original name) will come to an end on Sept. 27 in the U.S. after the two-hour TV movie, which will conclude the epic story. “It’s great to give the series’ fans a real ending, it’s a gift,” rejoiced TF1, which will soon broadcast the final season. “It’s a way of saying goodbye.”
The Gun Replaced by the Cotton Bud
Launched in October 2000 in the U.S. — and in 2001 on France’s leading channel — “CSI” has been the world’s most watched series for several years. Some 63 million viewers across five continents — including almost 30 million Americans — have followed the weekly adventures of the enigmatic Gil Grissom (William Petersen) and his night-shift team made up of Las Vegas criminal identification technicians. “When ‘CSI’ started, it was an event because the hero wasn’t a police officer, lawyer or doctor, but a scientist,” William Peterson told Le Monde in 2010.
This series is nothing like a classic “made in the USA” crime story. The traces of a suspect’s DNA are much more important than an inspector’s innate hunch. For these “experts” (as the series is known in French-speaking countries), all that counts are the clues left at the crime scene, which may or may not corroborate the conclusions of the local police, who are more attached to older methods, like surveillance or slightly too-aggressive interrogations. For these white-overall-clad scientists, a confession is not a complete guarantee of truth since, as boss Gil Grissom hammers home, “human beings make mistakes. The evidence never lies.” You still need to know how to interpret it. Death always tells … the truth.
The most important scenes of the series play out in a laboratory over a range of wide and narrow work surfaces filmed predominantly in blue (for the Las Vegas version of “CSI;” it’s yellow in Miami and green in New York), where we watch the protagonists trying to make hidden clues on corpses or objects “speak.” “Crime literature normally takes the action route: high-speed chases, investigations, the relationship with evil. In ‘CSI,’ nothing of the sort happens,” laughs Gérard Wajcman, a psychoanalyst and author of “Les Experts: La Police des Morts" (“CSI: Policing the Dead”, ed. PUF, 2012). “The gun has been replaced by the cotton bud.”
And believe it or not, “CSI” almost never existed. In the late 1990s, its creator, Anthony E. Zuiker, who dreamed of writing for Hollywood, was a simple tram driver at the Mirage Hotel in Las Vegas. One evening, while watching “The New Detective,” a program dealing with death and science, his wife asked him: “Why don’t you draw some inspiration from this?” recalls Gérard Wajcman. So, he wrote a script, which appealed straightaway to Jerry Bruckheimer, the great film producer, who was under contract with Walt Disney Pictures and was looking to conquer the small screen. “CSI was an ‘ill-fated’ series that Disney didn’t want, and which was then taken up by an unknown Canadian company,” he told TF1.
“When we pitched the series to CBS, they were a bit skeptical: ‘You want to make a series with a focus on people who analyze fingerprints?’” William Petersen, who acted in the series, as well as being its executive producer, explains. “But the interest was in showing what they saw through the microscope and their varied experiences in the lab, and popularizing forensic science. People like solving mysteries. We knew there would be an audience, but no one expected so much success.”
This worldwide success is above all due to the ultra-realistic scenes accurately depicting the work of police scientists. Proud of this triumph, CBS didn’t hesitate to create three more series, each of whose soundtracks have been written by the legendary rock band, The Who, for “CSI: New York” (which ended in 2013 after nine seasons), “CSI: Miami” (which ended in 2012 after 10 seasons), and most recently, “CSI: Cyber” (which launched in 2015 and has been renewed for a second season, and has not yet been aired in France).
These franchises have brought “billions of dollars to the business,”* acknowledges Nina Tassler, president of CBS Entertainment.
TF1 has been screening the series regularly since its first episode on Sunday, Nov. 25, 2001 at 3:15 p.m. It moved to an 8:55 p.m. slot four years later. The saga guaranteed its strong audience figures (between 4 million and 11.1 million viewers) and was a lot more lucrative than a major soccer match.
*Editor’s note: This quotation, although accurately translated, could not be independently verified.
Après quinze saisons, la série « Les Experts » s’arrête
Il n’y a pas que les belles histoires qui ont une fin, les plus morbides aussi. Et dans cette saga, la mort a toujours tenu le premier rôle. La chaîne américaine CBS a récemment annoncé la fin de sa série phénomène « Les Experts ». Après quinze saisons, et plus de 330 épisodes, « CSI : Crime Scene Investigation » (son nom originel) va donc s’arrêter le 27 septembre outre-Atlantique, après la diffusion d’un téléfilm de deux heures qui conclura l’épopée. « C’est formidable d’offrir aux fans de la série une véritable fin, c’est un cadeau, se réjouit-on du côté de TF1, qui diffusera prochainement l’ultime saison. C’est une manière de dire au revoir. »
Le flingue remplacé par le coton tige
Lancée en octobre 2000 aux Etats-Unis – en 2001 en France sur la première chaîne –, « CSI » a été pendant plusieurs années la série la plus regardée au monde. Ce sont quelque 63 millions de téléspectateurs à travers les cinq continents – dont près de 30 millions d’Américains – qui ont suivi chaque semaine les aventures de l’énigmatique Gil Grissom (William Petersen) et de son équipe de nuit, composée de techniciens d’identification criminelle de Las Vegas. « Quand “Les Experts” sont arrivés, cela a créé l’événement, car le héros n’était ni un policier, ni un avocat, ni un médecin, mais un scientifique », avait raconté au Monde, en 2010, William Petersen.
Cette série ne ressemble en rien à un polar « made in USA » classique. La trace d’ADN d’un suspect est bien plus importante que l’intime conviction d’un inspecteur. Pour ces « Experts », seuls comptent les indices laissés sur la scène de crime, qui corroborent ou pas les conclusions des flics de terrain, plus attachés aux vieilles méthodes comme les filatures ou les interrogatoires un peu trop musclés. Pour ces scientifiques en blouse blanche, l’aveu n’est pas un gage de vérité absolue car, comme le martèle le patron, Gil Grissom, « les hommes se trompent. Les preuves, elles, ne mentent jamais ». Encore faut-il savoir bien les interpréter. Un mort dira toujours la… vérité.
L’essentiel de la série se déroule dans un laboratoire – avec des successions de plans larges et resserrés – filmé avec une dominante de bleu (pour « Les Experts » Las Vegas ; jaune pour Miami et vert pour New York), où l’on voit les protagonistes tentant de faire « parler » les indices dissimulés sur des cadavres ou des objets. « La littérature policière passe par une action : les courses-poursuites, les enquêtes, le rapport avec le mal. Dans “Les Experts”, il ne se passe rien de ce genre, sourit Gérard Wajcman, psychanalyste, auteur de Les Experts. La police des morts (PUF, 2012). Le flingue a été remplacé par le Coton-Tige. »
Et dire que « Les Experts » a failli ne jamais exister. A la fin des années 1990, son créateur, Anthony E. Zuiker, qui rêve d’écrire pour Hollywood, n’est encore qu’un simple chauffeur de tramway de l’Hôtel Mirage à Las Vegas. Un soir, sa femme, regardant « The New Detective », une émission qui parle de meurtre et de science, lui dit : « Pourquoi ne t’inspires-tu pas de ça ? », raconte Gérard Wajcman. Il rédige un script qui séduit aussitôt le grand producteur de cinéma, qui veut désormais conquérir le petit écran, Jerry Bruckheimer, sous contrat avec Walt Disney Pictures. « “Les Experts” est une série “maudite” dont Disney ne voulait pas et qui a été récupérée ensuite par une boîte canadienne inconnue », raconte-t-on à TF1.
« Quand on a présenté la série à CBS, elle était un peu sceptique : vous voulez faire une série mettant en scène des gens qui analysent des empreintes digitales ?, expliquait en 2009 William Petersen, à la fois acteur et producteur exécutif de la série. Mais l’intérêt était de montrer à l’image ce qu’ils voyaient à travers les microscopes, leurs diverses expériences de laboratoire, et de vulgariser la science médico-légale. Les gens aiment résoudre les énigmes. On savait qu’il y aurait de l’audience, mais personne ne s’attendait à un tel succès. »
Ce succès mondial repose surtout sur l’hyperréalisme des scènes qui montrent avec justesse le travail de la police scientifique. Fort de ce triomphe, CBS n’a pas hésité à donner naissance à trois séries dérivées dont la bande-son a été, à chaque fois, confiée au légendaire groupe de rock The Who : « Les Experts Manhattan » (arrêtée en 2013 après neuf saisons), « Les Experts Miami » (arrêtée en 2012 après dix saisons) et, plus récemment, « Les Experts Cyber » (lancée en 2015 et renouvelée pour une deuxième saison, elle est inédite en France).
Ces franchises ont rapporté des « milliards de dollars à l’entreprise », a reconnu Nina Tassler, la présidente de CBS Entertainment.
TF1 a, quant à elle, retransmis à profusion cette série depuis sa première diffusion le dimanche 25 novembre 2001 à 15 h 15, avant de passer à 20 h 55 quatre ans plus tard. La saga lui a assuré des audiences confortables (entre 4 millions et 11,1 millions de téléspectateurs) et fut bien plus rentable qu’une belle affiche de football.
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