“Sixteen shots,” thousands of demonstrators in Chicago chanted this week. They have been angry since the release of a video showing Laquan McDonald riddled with 16 bullets.
They could have just as well cried: “17 years.” That was the age of this black teen when he was killed by a white police officer.
It would not be surprising either to hear them chanting the number 20. Because at least 20 complaints have been filed against this police officer over his 14-year career. Ten times he was reproached for “excessive use of force.” But his superiors never cracked down on him.
One of these complaints was also filed because of insults of a racist or ethnic nature. All of the complaints seem to indicate this 37-year-old police officer was a ticking time bomb.
These protesters are understandably furious. Especially because the tragedy took place in October 2014, and the police officer’s indictment was only announced this week, when a court ordered the release of the video.
If these images hadn’t been revealed, would the officer have been accused?
The work of 680,000 police officers in the United States – a country where 300 million firearms circulate – is anything but child’s play. In Chicago, where violent crime is commonplace, it is certainly still more complex and dangerous.
But the fact remains that police misconduct on American soil occurs regularly (with alarming frequency) and follows a pattern. Confrontations too often take place between white officers and black victims. And after nearly two years, through the release of numerous videos and the mobilization of the black community, we are more aware of this appalling situation than ever before.
One of these confrontations resulted in the death of Michael Brown, in August 2014, in Ferguson. This Missouri city then became the site of violent demonstrations. President Barack Obama recognized this was not an “isolated incident.”
This is, indeed, a system in full force, manifesting remnants of the toxic legacy of institutionalized racism, and it must be reformed.
We can start with the attitude of the law enforcement officials who work on the ground. Both with respect to the – documented – discrimination they show when they challenge their fellow citizens, and in terms of their use of force. Not to mention the judicial authorities, which generally show more leniency toward whites than blacks.
It has been written repeatedly: The election of a black president in the United States seven years ago was, itself, a true revolution. Laquan McDonald’s death cruelly reminds us once more that the fight against racial inequality is still far, far from over.
L'héritage toxique
« Seize coups de feu », ont scandé des milliers de manifestants à Chicago ces derniers jours. Ils enragent depuis la diffusion d'une vidéo où l'on voit Laquan McDonald se faire cribler de 16 balles.
Ils pourraient tout aussi bien crier : « 17 ans ». C'est l'âge qu'avait cet adolescent noir lorsqu'il a été tué par un policier blanc.
On ne serait pas surpris non plus de les entendre scander le chiffre 20. Car au moins 20 plaintes ont été déposées contre ce policier en 14 ans de carrière. Dix fois, on lui reprochait un « usage excessif de la force ». Jamais ses supérieurs n'ont sévi.
Une de ces plaintes a été déposée, par ailleurs, en raison d'injures à caractère raciste ou ethnique. Tout semble donc indiquer que le policier de 37 ans était une bombe à retardement.
On comprend les manifestants d'être furieux. D'autant plus que le drame s'est déroulé en octobre 2014 et que l'inculpation du policier n'a été annoncée que cette semaine, quand un tribunal a ordonné la diffusion de la vidéo.
Si ces images n'avaient pas été dévoilées, le policier aurait-il été accusé ?
Le travail des 680 000 policiers aux États-Unis - un pays où circulent quelque 300 millions d'armes à feu - est tout sauf un jeu d'enfant. À Chicago, où les crimes violents sont monnaie courante, il est certainement encore plus complexe et dangereux.
Mais le fait est que les bavures policières en sol américain se suivent (avec une fréquence inquiétante) et se ressemblent. Elles mettent trop souvent en scène des policiers blancs et des victimes noires. Et depuis près de deux ans, en raison de la diffusion de nombreuses vidéos et de la mobilisation de la communauté noire, on prend conscience plus que jamais auparavant de cette situation consternante.
L'une de ces confrontations a mené à la mort de Michael Brown, en août 2014, à Ferguson. Cette ville du Missouri a par la suite été le théâtre de manifestations violentes. Le président Barack Obama avait alors reconnu qu'il ne s'agissait pas d'un « incident isolé ».
C'est en effet un système au grand complet, où se manifestent des relents de l'héritage toxique d'un racisme institutionnalisé, qu'il faut réformer.
À commencer par l'attitude des forces de l'ordre qui travaillent sur le terrain. Tant pour ce qui est de la discrimination - documentée - dont elles font preuve lorsqu'elles interpellent leurs concitoyens que sur le plan de l'utilisation de la force. Sans oublier les autorités judiciaires, qui font généralement preuve de plus de clémence à l'égard des Blancs que des Noirs.
On l'a maintes fois écrit : l'élection d'un président noir aux États-Unis il y a sept ans était, en soi, une véritable révolution. La mort de Laquan McDonald vient cruellement nous rappeler une fois de plus que la lutte contre les inégalités raciales est néanmoins loin, bien loin d'être terminée.
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