In the United States these last few weeks, the race for the nominations has reached peak media hype and looks to be in crisis. From the dynastic candidate to the Democratic dissenter, by way of the Republican defenders of the American dream and the extremist troublemaker of a billionaire, all are rebelling against the Obama era.
Despite the absence of any European issues in the American primary race, the election of Barack Obama’s successor is increasingly looking like a vote that concerns us. This proves that beneath the highly publicized clash of personalities, the candidates’ intense campaigning will not be able to obscure the underlying debate that has captured the nation.
In the Democratic camp, Hillary Clinton is struggling to escape the dynastic phenomenon that she embodies while remaining among the ranks of the right-minded elite: Bill, Hillary and soon, Chelsea — if she isn’t already. It is tempting to see a tendency like that of the Kennedys. This is surely not something the average voter appreciates the most. There is already a second aspect of continuity in Hillary’s candidacy — that of the Obama era, from which she must also differentiate herself by proposing a new revival. However, on this front, she is suffering an offensive “from the left” that her rival, Bernie Sanders, has carried to a sufficiently high level, such that the former secretary of state has been obliged to give him a small position in her final program.
The Anti-establishment Sanders against the Indecent Trump
Even if Sanders loses, he will leave his mark, which can be summarized by one of his own sentences, “The reality is that for the last 40 years the great middle class of this country has been in decline and faith in our political system is now extremely low.” The primary campaign has allowed him to expose another fact, which seems to increasingly resonate in the United States, “The rich get much richer. Almost everyone else gets poorer”: a theme that joins European anti-establishment movements.
This reality is what — in an almost homothetic manner — has in large part made the billionaire Donald Trump’s candidacy successful. Not only has he exploited his financial success with rare indecency, by offering its own example as a model — which frankly is hardly to be recommended — but he also proposes to make it an outright political line. This places him directly in opposition to the classic meritocracy of the American dream illustrated by his two main Republican adversaries, Marco Rubio, whose parents were Catholic Cubans who immigrated to the United States in 1956, and Ted Cruz, whose Cuban father is a Protestant pastor. Neither of these two candidates for the Republican nomination shows the least inclination to be “Social Democrats,” so they must be fought differently.
Republicans in Full Identity Crisis
It could be said that Trump’s flagship proposal, the construction of a Mexico-financed (if you believe his promises, although Mexico has said it will not pay) wall between Mexico and the United States, has not ceased to cause a stir.
This subject, along with many others, has caused a serious identity crisis at the heart of the Republican Party. On the other hand, through the illusion of collective pride, his simplistic slogan “Make America great again” is supposed to respond to the frustrations of voters panicked by their country’s loss of influence in the world — which is reminiscent of certain populist leaders in Europe.
For both parties, the 2016 presidential election appears to be a deep-seated reaction to a post-Obama era society. Democrats admit impoverishment; Republicans propose enrichment. The model is clearly in crisis, a bit like in Europe.
A l'aube de la présidentielle, coup de fatigue sur l'Amérique
Depuis ces dernières semaines aux Etats-Unis, la course à l'investiture est à son apogée médiatique et dénote une crise du modèle. De la candidate de dynastie, au démocrate contestataire en passant par les républicains défenseurs de l'American dream et le milliardaire extrême et trublion, tous se rebiffent contre l'ère Obama.
Malgré l'absence de tout enjeu européen dans la course des primaires américaines, l'élection du successeur de Barack Obamaprend de plus en plus les allures d'un scrutin qui nous concerne. C'est la démonstration que, sous le choc très médiatique des personnalités, le marketing intense des candidats ne parvient pas à occulter le débat de fond qui s'est emparé du pays.
Dans le camp démocrate, Hillary Clinton a du mal à se départir du phénomène dynastique qu'elle incarne en restant perchée sur les bancs de l'élite bien pensante. Bill, Hillary, bientôt ou déjà Chelsea... il est tentant de voir un penchant Kennedy dans ce lignage. Ce n'est sûrement pas ce que l'électeur moyen apprécie le plus. En effet, il existe déjà une seconde forme de continuité dans la candidature de Hillary: celle de l'ère Obama, dont elle doit aussi se différencier, en proposant un second souffle. Or, sur ce front, elle subit l'offensive "de gauche" que son concurrent Bernie Sanders a su porter suffisamment haut pour que l'ancienne secrétaire d'Etat soit obligée de lui faire une petite place dans son programme final.
Le Sanders contestataire contre l'indécent Trump
Sanders aura beau perdre, il laissera une trace, que l'on peut résumer par une de ses phrases: "La réalité est que, ces quarante dernières années, la grande classe moyenne de ce pays a décliné et que la foi dans notre système politique est aujourd'hui extrêmement faible (1)". La campagne des primaires lui aura permis de dénoncer ce fait, qui rencontre à l'évidence un écho grandissant aux Etats-Unis: "Les riches deviennent beaucoup plus riches... et presque tous les autres s'appauvrissent." Une thématique qui rejoint celle des mouvements contestataires européens...
Cette vérité est, de manière presque homothétique, celle qui fait en grande partie le succès de la candidature du milliardaire Donald Trump. Non seulement ce dernier exploite sa réussite financière avec une rare indécence, en offrant en modèle son propre exemple (franchement peu recommandable), mais il propose d'en faire carrément une ligne politique. Ce qui l'oppose frontalement à la méritocratie classique de l'American dream, illustrée par ses deux principaux adversaires républicains, Marco Rubio - né de parents cubains catholiques immigrés aux Etats-Unis en 1956 - et Ted Cruz - de père cubain aussi, pasteur protestant. Aucun de ces deux postulants à l'investiture républicaine n'affiche la moindre inclination "sociale-démocrate"; il faut donc les combattre autrement.
Les Républicains en pleine crise identitaire
Autant dire que la proposition "phare" de Trump, à savoir la construction d'un mur entre le Mexique et les Etats-Unis (financée, si l'on en croit ses promesses, par le Mexique, lequel a répliqué qu'il ne paierait pas), n'a pas fini de provoquer des remous.
Sur ce sujet, comme sur bien d'autres, Trump provoque une grave crise identitaire au sein du Parti républicain. Par ailleurs, son slogan simpliste, "Make America great again" (Rendre sa grandeur à l'Amérique), est censé répondre, par l'illusion de la fierté collective, aux frustrations des électeurs paniqués par le recul de leur pays dans le monde. Ce qui évoque les accents de certains leaders populistes européens...
D'un parti à l'autre, la présidentielle de 2016 apparaît comme une réaction profonde de la société après l'ère Obama. Les démocrates confessent l'appauvrissement; les républicains proposent l'enrichissement. La crise du modèle est patente. Un peu comme en Europe...
(1) Discours prononcé à l'université de Georgetown, à Washington, le 19 novembre 2015.
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