A Serious Attack

Published in Le Devoir
(Canada) on 6 January 2017
by Brian Myles (link to originallink to original)
Translated from by Elona Ritchie. Edited by Bora Mici.
U.S. intelligence re-affirmed its accusation: Russia meddled in the presidential election. This serious charge stands in disappointing contrast to Donald Trump's flippancy.

It is the "dishonest media's" fault again. They supposedly exaggerated when they said that President-Elect Donald Trump was challenging the intelligence service. He is actually "a huge fan," according to a tweet.

This is U.S. politics under Donald Trump. He denies and then hams it up; he attacks and then laments; he shows contempt and then indifference toward the public institutions he is supposed to serve.

During a Senate committee hearing on Thursday morning, James Clapper, National Intelligence director, and Admiral Michael Rogers, director of the powerful National Security Agency, re-iterated that they strongly believed that "only Russia’s senior-most officials" could have authorized the hacking of the Democratic Party during the presidential race.

This story is even more worrying than it seemed at first glance, and it should serve as a warning for all Western democracies. Vladimir Putin's Russia allegedly ran a "multifaceted" campaign to interfere in the presidential election by disseminating propaganda, misinformation, and fake news (what else!) in electronic media.

These tactics were also allegedly used in Europe and Eurasia to "chip away at public trust and confidence in our information services and institutions," said Clapper.

Evidence will be presented any day now. To convince their number-one public detractor, Donald Trump himself, intelligence officials will write a report filled with as many details as possible.

Blaming Russia's sole shadowy influence for the rise of populism and worldwide resentment toward elites would be an oversimplification. The frustration of American voters, Brexit, and the rise of the Marine Le Pens of this world are not all Kremlin pipe dreams.

Regardless, Clapper and Rogers's statements are further proof of the Putin regime's mastery of the art of cyber-warfare and the destabilization of democratic states.

Elected Democrats and Republicans did not question any of it. Save a few exceptions, they understood that the attack on the Democratic Party's website was not a random occurrence. A foreign power interfered in the U.S. presidential election in an unprecedented way. Republican John McCain even asked if it was an "act of war."

Donald Trump has not reacted to the words of the two highest-ranking intelligence directors. His past statements teetered between denial and slander. Under the guise of validly criticizing institutions, he performed a hatchet job on his own intelligence service—an attack that will serve Moscow's interests more than Washington’s.

Trump's denials would be more plausible if they were based on an iota of proof. To the contrary, he believes Julian Assange, WikiLeaks founder and the man who released the Democratic Party emails, without question. Assange stated that his information did not come from Russia or a state organization. But WikiLeaks is known for not thoroughly checking the origins of their material.

The two men make for curious allies. For Republican hardliners, Julian Assange is a traitor who should be extradited and convicted for breaching national security. Still in hiding at Ecuador's embassy in London, Assange needs to rid himself of his ever-growing reputation as a Kremlin puppet. As for Donald Trump, he will be taken down a peg if it turns out that Russia really did help him beat Hillary Clinton.

The U.S. president will no longer be "the most powerful man on Earth" if he answers to a foreign power. There have been many signs that Trump does not have what it takes to be president—for starters, his inability to defend democratic institutions that were under heinous attack.


Le renseignement américain maintient ses accusations : la Russie s’est ingérée dans l’élection présidentielle. Une accusation grave, qui contraste avec la désolante légèreté de Donald Trump.


C'est encore la faute aux « médias malhonnêtes ». Ceux-ci auraient exagéré en affirmant que le président désigné, Donald Trump, défiait les services de renseignement. En réalité, il en est « un gros fan », gazouille le principal intéressé.

Ainsi va la politique américaine au temps de Donald Trump. Il passe du déni au cabotinage, de l’attaque à la complainte, du mépris à l’indifférence à l’égard des institutions publiques qu’il est censé servir.

Jeudi matin, lors d’une audition devant un comité du Sénat américain, James Clapper, directeur du renseignement, et l’amiral Michael Rogers, directeur de la puissante Agence de sécurité nationale (NSA), ont réitéré leur profonde conviction que « seuls les plus hauts responsables russes » ont pu autoriser le piratage du Parti démocrate durant la course à la présidentielle.

L’affaire est encore plus préoccupante qu’elle ne le semblait à première vue, et elle devrait alerter toutes les démocraties occidentales. La Russie de Vladimir Poutine aurait mené une campagne « aux multiples facettes » pour interférer dans l’élection présidentielle, en disséminant également dans les médias numériques de la propagande, de la désinformation et de fausses nouvelles (quoi d’autre !).

Ces tactiques seraient utilisées également en Europe et en Eurasie afin de « saper la confiance du public dans l’information, les services et les institutions », a dit M. Clapper.

Les preuves sont attendues d’une journée à l’autre. Sans doute pour convaincre leur détracteur public numéro un, Donald Trump lui-même, les responsables du renseignement ont l’intention de publier un rapport aussi détaillé que possible.

Il serait réducteur d’attribuer la montée du populisme et le ressentiment de peuples entiers à l’égard des élites à la seule influence obscure de la Russie. Le ras-le-bol des électeurs américains, le Brexit et la montée des Marine Le Pen de ce monde ne sont quand même pas tous des élucubrations du Kremlin.

Quoi qu’il en soit, les déclarations de MM. Clapper et Rogers amènent une preuve supplémentaire que le régime Poutine est passé maître dans l’art de la cyberguerre et la déstabilisation des régimes démocratiques.

D’ailleurs, les élus démocrates et républicains n’ont pas offert de résistance. À quelques exceptions près, ils ont rapidement compris que l’attaque contre le site du Parti démocrate ne relevait pas du simple fait divers. Il s’agit bien d’une interférence sans précédent d’une puissance étrangère dans l’élection présidentielle américaine. Le républicain John McCain a même demandé s’il ne s’agissait pas d’un « acte de guerre ».

Donald Trump n’a pas encore réagi à cette sortie commune des deux plus importants chefs du renseignement. Ses déclarations antérieures oscillaient entre le déni et la médisance. Sous le couvert d’une saine critique des institutions, il s’est lancé dans un travail de sape de ses propres services de renseignement qui servira davantage les intérêts de Moscou que ceux de Washington.

Les dénégations de M. Trump seraient plus plausibles s’il s’appuyait ne serait-ce que sur un iota de preuve. Au contraire, il se contente de croire sur parole Julian Assange, fondateur de WikiLeaks et responsable de la diffusion des courriels du Parti démocrate. M. Assange affirme que ses informations ne lui venaient pas de la Russie ou d’une agence étatique. Or, WikiLeaks est une organisation réputée pour ne pas enquêter à fond sur la provenance de son matériel.

Les deux hommes font de curieux alliés. Pour les républicains purs et durs, Julian Assange est un traître à la nation qu’il faudrait extrader et traduire en justice pour atteinte à la sécurité nationale. Alors qu’il se terre toujours à l’ambassade de l’Équateur à Londres, le lanceur d’alerte a besoin de s’affranchir de cette réputation de marionnette du Kremlin qui lui colle maintenant à la peau. Quant à Donald Trump, il perdra de sa superbe s’il s’avère que la Russie l’a aidé à triompher d’Hillary Clinton.

Le président américain ne sera plus « l’homme le plus puissant du monde » s’il est inféodé à une puissance étrangère. De nombreux signes avant-coureurs montrent qu’il n’a pas l’étoffe d’un président. À commencer par son incapacité à défendre les institutions démocratiques aussi vilement attaquées.
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