From the environment to diplomacy, the American president is beginning to cause real damage. But the worst is yet to come with the arrival of his tax reform.
One year after his election as president of the United States, Donald Trump’s tax plan is relentlessly taking shape. Reducing environmental protection measures, upholding warlike policies in Iran and North Korea, transferring the U.S. Embassy to Jerusalem, or appointing highly conservative Supreme Court justices: the damage caused by this right-wing populist is limited only by his incapacity to completely overhaul U.S. political-economic authority structures. But this will change.
With the House of Representatives and Senate expected to adopt the proposed tax reform, Trump may soon be able to celebrate his first real victory in a year of presidency. It’s a major project. Its impact on financial geopolitics worldwide will vastly overshadow the highly diplomatic and relatively inoffensive blacklist of tax havens disclosed yesterday by the European Union.
In some ways, the U.S. itself is transforming into a tax haven – and Switzerland, a long-standing expert in the tricks of the trade, is directly threatened by this evolution.
Judge for yourselves. By cutting its corporate tax rate from 35 percent to 20 percent, the U.S. is set to become more attractive than cantons such as Geneva. Being a multimillionaire in the U.S. will soon become noticeably more advantageous than in the Lemanic Arc.* The reform will indulge the super rich, further confirming the power of a hereditary plutocracy, of which Trump is a ridiculous incarnation.
The United States currently has a real problem due to anarchy in its tax system. Its aberrations have led U.S. businesses to shelter hundreds of billions of profits abroad. Therefore, wanting to repatriate this sum is both fair and logical. But, the current reform is unbalanced, due first to its unequal nature, and because it will further worsen the monumental U.S. public debt. But it is also unbalanced due to its overtly protectionist orientation.
According to the two versions currently under scrutiny in the House of Representatives and Senate, the future fiscal policy would discriminate against foreign corporations selling in the U.S. via subsidiaries. This bias contradicts World Trade Organization regulations and international taxation codes of conduct. It would be detrimental to all exporting countries, especially Switzerland.
The two houses of Congress have very little time remaining to reverse the trend, and to prevent the world – which has many more urgent issues – from suffering a fiscal war between developed countries.
*Editor’s note: The Lemanic Arc is a reference to the Lake Geneva region in Switzerland that encompasses the cantons of Geneva, Vaud and Valais.
ÉDITORIAL. De l’environnement à la diplomatie, le locataire de la Maison-Blanche commence à causer de vrais dégâts. Mais le pire est à venir avec sa réforme fiscale
Un an après son élection à la présidence des Etats-Unis, l’œuvre de régression de Donald Trump se met inexorablement en place. Réduction des mesures de protection de l’environnement, politique belliqueuse envers l’Iran ou la Corée du Nord, transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem ou élection de juges ultra-conservateurs: les dégâts causés par ce populiste de droite n’ont été limités que par son incapacité à modifier en profondeur les structures du pouvoir politico-économique américain. Mais cela va changer.
Avec la réforme fiscale en passe d’être adoptée par le Sénat et la Chambre des représentants, Donald Trump devrait bientôt pouvoir fêter son premier vrai triomphe en un an de règne. Le projet est majeur. Son impact sur la géopolitique financière mondiale va reléguer dans l’ombre les listes de paradis fiscaux, très diplomatiques et assez inoffensives, dévoilées hier par l’Union européenne.
Par certains aspects, ce sont les Etats-Unis eux-mêmes qui se transforment en paradis fiscaux – et la Suisse, longtemps spécialiste des astuces dans ce domaine, est directement menacée par cette évolution.
Qu’on en juge. Avec un taux d’imposition des entreprises ramené à 20% contre 35%, les Etats-Unis vont devenir plus attractifs que des cantons comme Genève. Etre milliardaire aux Etats-Unis sera bientôt nettement plus avantageux que sur l’Arc lémanique. Une série de gâteries sont prévues pour les hyperriches, entérinant davantage le pouvoir d’une ploutocratie héréditaire dont Donald Trump lui-même est une grotesque incarnation.
Les Etats-Unis ont aujourd’hui un vrai problème dû à l’archaïsme de leur système fiscal. Ses aberrations ont conduit les entreprises américaines à entreposer des centaines de milliards de bénéfices à l’étranger. Vouloir rapatrier ces sommes est donc logique et juste. Mais la réforme actuelle est déséquilibrée. D’abord en raison de son caractère inégalitaire, et parce qu’elle creusera encore plus l’abyssale dette publique américaine. Mais aussi en raison de son orientation clairement protectionniste.
Dans ses deux versions actuellement en piste au Sénat et à la Chambre des représentants, la future politique fiscale discriminerait les groupes étrangers qui vendent aux Etats-Unis via des filiales. Ce biais contredit les règles de l’OMC et les codes de conduite de la fiscalité internationale. Il nuirait à tous les pays exportateurs, notamment la Suisse.
Il reste désormais peu de temps aux deux Chambres du parlement américain pour inverser la tendance. Et éviter au monde – qui a des problèmes beaucoup plus urgents – une guerre fiscale entre pays développés.
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