Discontinuation of US-Russia Relations: The Planet in Danger

Published in Le Vif
(Belgium) on 11 February 2019
by Michel Carlier (link to originallink to original)
Translated from by Hal Swindall. Edited by Patricia Simoni.
Since 2016, I have tried to warn about returning to the Cold War, with all its implications, including armed conflict between Russia and the United States, of which Europe would clearly be the main victim.

In October 2018, the American president declared that Russia was in violation of the Intermediate-Range Nuclear Forces Treaty, signed in 1987 by Mikhail Gorbachev and Ronald Reagan. An integral part of the military détente between Western and Eastern blocs, this treaty was one of many agreements reached between the two great powers of that era to allow for the smooth transition of a peaceful new world order. Two years before the fall of the Berlin Wall, Europe had ceased to be a theater of confrontation, which, for generations, had threatened its people. There was great relief. At last, our children would no longer live in fear of a nuclear war caused by their elders; across Europe, people could coexist peacefully and without a sense of dread.

Then came this October incident, barely mentioned in our press despite its importance. Washington announced that Russia had violated the 1987 treaty, and that the U.S. would withdraw from it after the six-month delay stipulated in the treaty 31 years ago.

Apparently the Americans have no doubt that Russia violated this bilateral agreement. It is clear to them that Russia is producing medium-range missiles (with a range of 500 to 5,500 km, or approximately 211 to 3,418 miles) equipped with nuclear warheads. On Feb. 1, 2019, Secretary of State Mike Pompeo affirmed that the U.S. would withdraw from the treaty, explaining that Moscow could prevent this move by immediately halting production of the missiles prohibited in 1987. Some imagine that Russia will comply with this ultimatum, as in the days of Boris Yeltsin. This is naïve!

The next day, Russian television produced a broadcast featuring Vladimir Putin, flanked by his foreign minister, Sergey Lavrov, and his defense minister, Sergey Shoigu. Official statements on Feb. 3 composed by the well-known journalist, Dmitiri Kiselyov, topped off the message. These widely disseminated communications emphasized Putin’s decision that Russia would, in turn, withdraw from the 1987 treaty. Refusing to accept the American ultimatum, he declared a willingness to negotiate only after his counterparts had matured enough to discuss the matter on equal terms.

Indeed, the Russians accuse the Americans themselves of having violated the INF Treaty since 1999, by producing military drones equivalent to cruise missiles, and in 2014, by establishing missile bases in Poland and Romania.

The Kremlin’s statements on Feb. 2 and Feb. 3 must be taken very seriously, because they are a response to statements from Washington that were instantly supported by NATO allies. Russia’s obsession about being encircled by an ever-stronger military alliance (soon to be 30 countries, including Northern Macedonia) is not to be taken lightly. The issue of abandoning the INF Treaty is laden with grave danger. It is, therefore, necessary that all relevant officials, especially in Europe, take measures against the coming perils of more rapidly deteriorating relations between Russian and the West. With European elections only four months away, it seems to me vital for the populace to be correctly informed about this important topic. The danger of war is at least as serious as global warming and perhaps more imminent.

Continuing to systematically oppose Russia and to blindly follow decisions from across the Atlantic is a shortsighted policy, devoid of common sense. As the Belgian Socialist politician Paul-Henri Spaak used to say, it is not too late, but it is time.


Depuis 2016, j'essaie d'avertir du danger d'un retour à la guerre froide. Avec toutes ses conséquences, y compris celle d'un conflit armé entre la Russie et les États-Unis, dont l'Europe serait évidemment la première victime.

En octobre 2018, le président américain affirmait que la Russie violait le traité INF (pour Intermediate-range Nuclear Forces treaty) signé en 1987 par Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan. Ce traité - pièce essentielle de la détente militaire entre les blocs Est-Ouest - fut l'un des nombreux accords conclus entre les deux grandes puissances de l'époque pour permettre le passage en douceur à un monde nouveau et pacifique. Deux ans avant la chute du mur de Berlin, l'Europe cessait d'être le théâtre d'un affrontement qui menaçait ses populations, depuis des générations. C'était le grand soulagement. Nos enfants enfin n'allaient plus vivre avec la peur au ventre d'une guerre nucléaire programmée par leurs aînés. C'était le vivre ensemble et sans peur, dans toute l'Europe.

Or, voici qu'en octobre 2018 surgit un événement majeur et pourtant à peine mentionné dans notre presse. Il est alors affirmé depuis Washington que les Russes violent le traité de 1987 et que les États-Unis se retireront dudit traité dans le délai (six mois) fixé par le texte signé il y a 31 ans.

Les Américains, croit-on savoir, n'ont aucun doute sur ce que font les Russes en violation de l'accord bilatéral INF. Pour eux, c'est clair : les Russes produisent des missiles de portée moyenne (de 500 à 5.500 km) pourvus de têtes nucléaires. Le 1er février 2019, le Secrétaire d'état, Mike Pompeo, confirme que les États-Unis se retireront du traité. Il précise que Moscou pourrait éviter cela en cessant immédiatement de fabriquer des missiles prohibés par le traité de 1987. Certains imaginent que les Russes - comme à l'époque de Boris Eltsine - accepteront de se plier à cet ultimatum. Naïveté ! Le lendemain, soit le 2 février 2019, la télévision russe diffuse un programme où l'on voit et écoute Poutine entouré de son ministre des affaires étrangères, S. Lavrov et de celui de la défense, S. Shoigu. Cette réunion est complétée le 3 février par des commentaires officiels formulés par le journaliste vedette Dimitri Kiselyov. De ces interventions hautement médiatisées à Moscou, il faut retenir que Poutine a décidé de suspendre, à son tour, le traité de 1987. En outre, le président russe refuse l'ultimatum américain, tout en précisant qu'il est prêt à négocier seulement après que ses partenaires, ayant muri, soient disposés à discuter sur des bases équitables.

En fait, les Russes accusent les Américains d'avoir, eux-mêmes, violé le traité INF, dès 1999 en produisant des drones militaires comparables aux missiles de croisière et, en 2014, en installant des bases de missiles en Pologne et en Roumanie.

Les propos du Kremlin diffusés les 2 et 3 février 2019 doivent être pris très au sérieux. Ils répondent à ceux venant de Washington, immédiatement soutenus par les États membres de l'OTAN. Le complexe obsidional de la Russie encerclée depuis la fin du siècle dernier par une alliance militaire de plus en plus forte (30 États, bientôt, après l'imminente adhésion de la république de Macédoine du nord) n'est pas un caprice. L'affaire de la suspension du traité INF est porteuse de graves dangers. Il serait raisonnable que les hauts responsables, surtout européens, prennent toute la mesure des périls éventuels d'une nouvelle et rapide escalade dans la dégradation des relations entre la Russie et l'Ouest. À quatre mois des élections européennes, il me semble utile que les peuples de l'UE soient correctement informés sur ce sujet très important. Le danger d'une guerre est au moins aussi sérieux, et peut-être plus proche, que celui du réchauffement de la planète. Continuer de s'opposer à la Russie, systématiquement et en suivant aveuglément ce qui se décide outre-Atlantique, est une politique à courte vue, dépourvue de bon sens.

Comme disait jadis P-H Spaak, Il n'est pas trop tard. Mais, il est temps.

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