Yes, Bernie Sanders Can Win

Published in L'actualité
(Canada) on 14 February 2020
by Rafael Jacob (link to originallink to original)
Translated from by Reg Moss. Edited by Nkem Okafor.
If he manages to carve out a spot on the presidential ballot, Sanders could present himself as the one who can take on the elites and who can’t be bought by financial interests. And he could claim a part of the populist appeal of Trump.

After Sen. Bernie Sanders’ victory in the New Hampshire primary, which follows his semivictory in the Iowa caucuses last week, there are some who seem to want to minimize Sanders’ success. Will the bigwigs of the Democratic Party never, ever allow the 70-something, self-declared socialist from Vermont to secure the party's nomination?

And if something as improbable as this were to come about, Donald Trump could automatically sign a new, four-year lease on the White House with an assured reelection. Could Sanders never, ever win a general election?

This point of view is not only simplistic—it is erroneous.

He Can Win the Democratic Nomination

First of all, the advantages of Sanders in the Democratic race cannot be ignored. He has a more solid core of supporters than anyone else. The other side of this coin, however, is evident: Sanders seems to display a certain difficulty expanding his coalition and his already convinced constituency. With so many candidates still in the race, it is a dynamic that may prove more beneficial than problematic for Sanders.

Let us keep in mind that the ultimate goal of the primaries is to gather a majority of proportionally attributed delegates based upon the results of the popular vote in each state. Let us also keep in mind the rule set in place by the Democratic Party, which states that each candidate must attain a minimum of 15% of the popular vote in each district to be eligible to win delegates. In other words, the awarding of delegates is limited to the candidates who win 15% or more of the vote.

Sanders’ base is solid enough that he can, at present, expect to capture the minimum of 15% in practically every state, which is not the case for any other candidate. So, the states where Sanders could be shut out are very few. He can expect to accumulate delegates just about everywhere.

Then, even winning a state with a relatively small percentage of the vote, as in New Hampshire, where Sanders finished first with a little more than a quarter of the vote, the percentage of the delegates won could be considerably higher. Let’s imagine a completely plausible scenario in which Sanders wins 30% in one state, his closest rival takes 20%, and all the rest less than 15%. In this scenario, only the two top candidates would qualify to win delegates, and Sanders gets 60% of those up for grabs.

It is easy, in this context, to see Sanders building a lead in terms of delegates looking ahead to the Democratic National Convention, which takes place in July. If he should reach the convention in first place, even without an absolute majority of delegates, the risk to the unity of the party of not awarding the nomination to Sanders would be enormous.

He Can Win the Presidency

If Sanders were to emerge as the Democratic candidate, he would enter the general election with gaping vulnerabilities. For a long time as the only one of the 535 elected officials to the U.S. Congress to define himself as a socialist, he will defend positions that would constitute easy targets for Trump—from his proposal to abolish all forms of private health insurance, to protecting the right to vote for domestic terrorists like the Boston marathon bomber. His personal history, as colorful as Sanders himself, including his honeymoon in the Soviet Union in the Cold War era, risks becoming a liability both for Sanders and the rest of the Democratic Party.

That said, Sanders also comes with advantages that few other hopefuls can claim: He can present himself, credibly, as a candidate taking on the elites; one who can’t be bought by financial interests, propelled by a record number of small donations from ordinary citizens. Some of Trump’s populist appeal could equally be claimed by Sanders.

And then, let us not lose sight of the fact that elections in which a sitting president is on the ballot serve fundamentally as referendums on that president’s performance while in office. In other words, even if Sanders is not the strongest candidate to oppose Trump, if the popularity of the latter is lagging on Election Day, he certainly risks being vulnerable.

Yes, such a turn of events would be remarkable; no, it is not a given. But, in the end, have we learned nothing from the election of 2016? The order of things can sometimes change.










Oui, Bernie Sanders peut gagner

S’il arrive à se tailler une place sur le bulletin de vote présidentiel, Sanders pourrait se présenter comme celui qui lutte contre les élites et qui ne peut être acheté par les intérêts financiers. Et il pourrait revendiquer une partie de l’attrait populiste de Trump.

États-Unis
Rafael Jacob
14 février 2020

À la suite de la victoire du sénateur Bernie Sanders lors de la primaire du New Hampshire, qui suit sa quasi-victoire lors des caucus de l’Iowa la semaine précédente, plusieurs semblent tentés de minimiser les succès de Sanders. Jamais, au grand jamais, les grands bonzes du Parti démocrate ne laisseraient-ils le soi-disant socialiste septuagénaire du Vermont s’emparer de l’investiture du parti ?

Et, si quelque chose d’aussi improbable devait se produire, Donald Trump pourrait automatiquement signer un nouveau bail de quatre ans à la Maison-Blanche, sa réélection étant assurée. Jamais, au grand jamais, Bernie Sanders ne pourrait-il remporter une élection générale ?

Cette optique est non seulement simpliste — elle est erronée.

Il peut remporter l’investiture démocrate

Tout d’abord, les atouts de Sanders dans la course démocrate ne sont pas à négliger. Il possède un noyau dur d’électeurs plus important que quiconque. L’envers de cette médaille est évident : Sanders semble éprouver une certaine difficulté à élargir sa coalition et son électorat déjà convaincu. Avec autant de candidats encore en lice, toutefois, il s’agit d’une dynamique pouvant être plus bénéfique que problématique pour Sanders.

Gardons toujours en tête que le but ultime des primaires est d’aller chercher une majorité de délégués étant attribués proportionnellement, en fonction des résultats du vote populaire, dans chaque État. Gardons également en tête la règle instaurée par le Parti démocrate selon laquelle tout candidat doit atteindre un seuil minimal de 15 % du vote populaire dans toute juridiction afin d’être éligible pour obtenir des délégués. Autrement dit, l’allocation de déléguées est limitée aux candidats remportant 15 % du vote ou plus.

La base de Sanders est assez solide pour qu’il puisse actuellement espérer atteindre le seuil des 15 % dans pratiquement tous les États — ce qui n’est le cas de pratiquement aucun autre candidat. Autrement dit, les États où Sanders serait blanchi ne s’annoncent pas nombreux. Il peut espérer accumuler des délégués presque partout.

Puis, même en remportant un État avec un pourcentage du vote relativement faible — par exemple au New Hampshire, où il a terminé premier avec un peu plus du quart des voix — le pourcentage de délégués remportés pourrait être nettement plus élevé. Prenons un scénario, entièrement plausible, dans lequel Sanders remporte 30 % dans un État ; son plus proche rival remporte 20 % ; et tous les autres sont à moins de 15 %. Dans ce scénario, seuls les deux premiers candidats se qualifient pour obtenir des délégués ; et Sanders obtient 60 % des délégués en jeu.

Il est facile, dans ce contexte, de le voir bâtir une avance au chapitre des délégués en vue de la convention nationale du parti, ayant lieu en juillet. Et s’il devait arriver à la convention premier, même sans avoir une majorité absolue de délégués, le risque pour l’unité du parti de ne pas remettre l’investiture à Sanders serait gigantesque.

Il peut remporter la présidence

Si Sanders devait émerger comme le candidat investi du Parti démocrate, il arriverait dans une élection générale avec des vulnérabilités béantes. Longtemps le seul des 535 élus du Congrès américain à se définir comme socialiste, il défend des positions qui constitueraient des cibles pour le moins juteuses pour Donald Trump, de sa proposition d’abolir toute forme d’assurance maladie privée aux États-Unis à celle de protéger le droit de vote de terroristes comme le poseur de bombes du marathon de Boston. Le passé personnel tout aussi exotique de Sanders, incluant sa lune de miel passée en Union soviétique à l’ère de la Guerre froide, risquerait d’être un boulet pour le candidat et le reste du parti.

Cela dit, Sanders arriverait également avec des avantages possédés par peu d’autres aspirants : il pourrait se présenter, de façon crédible, comme un candidat luttant contre les élites et ne pouvant être acheté par les intérêts financiers, poussé par une quantité record de dons d’ordinaires citoyens. Une partie de l’attrait populiste de Trump pourrait également être revendiquée par Sanders.

Puis, ne perdons jamais de vue le fait que les élections dans lesquelles un président sortant figure sur les bulletins de vote servent foncièrement de référendum sur la performance du président en question. Autrement dit, même si Sanders n’est pas le candidat le plus solide pour les démocrates à opposer à Trump, si la popularité de ce dernier souffre le jour du scrutin, il risque presque assurément d’être vulnérable.

Oui, une telle tournure des événements serait remarquable ; non, elle n’est pas assurée de se produire. Mais au final, n’a-t-on rien appris de l’élection de 2016 ? L’ordre des choses peut parfois changer.

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