The Coronavirus Outbreak Bolsters Donald Trump

Published in Les Echos
(France) on 28 February 2020
by Mathilde Lemoine (link to originallink to original)
Translated from by Jane Womack. Edited by Helaine Schweitzer.
i>The coronavirus outbreak shows the extent to which, due to globalization, the American and European economies have become dependent on Asian value chains, Chinese in particular. It is a weakness which should encourage us to rediscover our industrial autonomy, writes Mathilde Lemoine.

The Donald Trump administration has embarked on a strategy of confrontation with China after having exhausted all bilateral dialogue. Not only has Asia's clout increased considerably since 2008, but Xi Jinping reneged on his commitment to liberalization as soon as he was reelected. The United States considered his desire to rely on the Communist Party and state-owned companies to make China into a "great modern socialist country" as a provocation.

In addition to requesting technology and copyright protection, asking China to stop online hacking for purposes of economic espionage, and to reduce subsidies issued to state-owned companies, the Trump administration has decided to focus on increasing tariffs on intermediate goods. Its objective was to halt the expansion of value chains and therefore its dependence on the policies of its trading partners, compounded by the coronavirus outbreak.

Reduced Government Autonomy

Since the financial crisis, the fragmentation of production across Europe and North America has fallen, while supply to American and European companies in Asia has continued to develop. In Mexico, China has replaced the United States and Japan in manufacturing processes for information and communication technologies, according to data from the Organization for Economic Co-operation and Development.

At the same time, strengthened regional Asian integration has brought about an acceleration in multistep production in Asia. As a percentage of total production of value chains in Asia, it has increased from 38% to 44%. An improvement in company productivity was anticipated alongside the spread of innovation.

However, the development of intra-Asian value chains aiming to produce higher value intermediary goods for the United States and Europe also has the effect of reducing government autonomy in managing economic policy. For example, increasing tariffs has particularly negative repercussions on the economies of countries as it applies to intermediate consumption used within complex production processes, as shown by econometric results.

This amplifies the potential of subsidies or tax cut policies to harm competing governments. Consequently, one of the issues with strengthening Asian value chains is the influence that the Chinese government can have on its trading partners' economic policies. Added value and national inflation are more sensitive to the changing global environment (gross domestic product) when production within the value chain is growing.

The Dependency of National Economies

By blocking the production of some American goods, the COVID-19 outbreak demonstrates how national economies depend on unilateral decisions by China.

If the American president's battle to regain some industrial autonomy seems political, the crisis caused by the coronavirus bolsters the value chain control strategy, particularly within the 4.0 industry (internet of things, 3D printers, autonomous robots, augmented reality), which facilitates the link between suppliers and consumers at all stages of production. The development of national economies cannot depend so much on the political ambitions of trading partners.


L'épidémie de coronavirus conforte Donald Trump

L'épidémie de coronavirus montre combien les économies américaine et européenne sont devenues dépendantes, du fait de la mondialisation, des chaînes de valeurs asiatiques, et notamment chinoises. Une fragilité, écrit Mathilde Lemoine, qui devrait nous inciter à retrouver notre autonomie industrielle.

La stratégie de confrontation avec la Chine a été engagée par l'administration américaine après avoir épuisé les charmes du dialogue bilatéral. Non seulement le poids de l'Asie s'était considérablement renforcé depuis 2008, mais Xi Jinping était revenu sur ses engagements de libéralisation au moment de sa réélection. Sa volonté de s'appuyer sur le Parti communiste et les entreprises d'Etat pour faire de la Chine un « grand pays socialiste modernisé » a été considérée comme une provocation par les Etats-Unis.

Outre les demandes de protection des technologies et des droits d'auteur, d'arrêt du piratage informatique à des fins d'espionnage économique, de réduction des subventions accordées aux entreprises d'Etat, l'administration américaine a décidé de concentrer le relèvement des droits de douane sur les biens intermédiaires. Son objectif était de stopper l'expansion des chaînes de valeur et ainsi sa dépendance aux politiques de ses partenaires commerciaux exacerbée par l'épidémie de coronavirus.

Autonomie des gouvernements réduite

Depuis la crise financière, la fragmentation de la production au sein de l'Europe et de l'Amérique du Nord a reculé alors que l'approvisionnement des entreprises américaines et européennes en Asie a continué à se développer. Au Mexique, la Chine a remplacé les Etats-Unis et le Japon dans le processus de fabrication des technologies de l'information et de la communication, selon les données de l'OCDE.

Parallèlement, le renforcement de l'intégration régionale asiatique a engendré une accélération de la production à étapes multiples en Asie. En pourcentage de la production totale de l'Asie en chaînes de valeur, elle a crû de 38 % à 44 %. Une amélioration de la productivité des entreprises était attendue ainsi qu'une diffusion des innovations.

Toutefois, le développement des chaînes de valeur intra-asiatiques visant à produire des biens intermédiaires à plus haute valeur ajoutée à destination des Etats-Unis et de l'Europe a aussi pour conséquence de réduire l'autonomie des gouvernements dans la conduite de leur politique économique. Par exemple, un relèvement des droits de douane a des répercussions d'autant plus négatives sur l'activité économique du pays visé qu'il s'applique à des consommations intermédiaires utilisées dans le cadre d'un processus de production complexe, comme le montrent les résultats économétriques.

La capacité de nuire des gouvernements concurrents par des politiques de subventions ou de réductions fiscales est alors amplifiée. En conséquence, un des enjeux du renforcement des chaînes de valeur asiatique est l'influence que le gouvernement chinois peut avoir sur les choix de politiques économiques de ses partenaires commerciaux. La valeur ajoutée et l'inflation nationales sont plus sensibles aux évolutions de l'environnement global (PIB) quand la production en chaînes de valeur se développe.

Dépendances des économies nationales

En bloquant la production de certains biens américains, l'épidémie de Covid-19 met en évidence la dépendance des économies nationales aux décisions unilatérales de la Chine.

Si la bataille du président américain pour reconquérir un peu d'autonomie industrielle a pu apparaître politique, la crise engendrée par le coronavirus conforte la stratégie de maîtrise de l'extension des chaînes de valeur, et en particulier dans le cadre de l'industrie 4.0 (Internet des objets, imprimantes 3D, robots autonomes, réalité augmentée…), qui facilite le lien entre les fournisseurs et les consommateurs à tous les stades de la production. L'évolution des économies nationales ne peut pas dépendre à ce point des ambitions politiques de partenaires commerciaux.
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