Can We Criticize Both Trump and China?

Published in L'actualité
(Canada) on 5 April 2020
by Rafael Jacob (link to originallink to original)
Translated from by Emily Harris. Edited by Laurence Bouvard.
It's not only possible but necessary, argues our columnist.

Despite the wide-scale disruption caused by the coronavirus crisis, one thing remains sadly intact: the era of idiotic tribalism we are witnessing in the United States. This is seldom more visible than on the issue of China's role in the crisis.

On one hand, President Donald Trump appears determined to make China his scapegoat. It is too tempting for him: By taking the offensive like this, he builds himself a straw man target, instead of having to answer the numerous serious and legitimate criticisms of how he has handled the crisis. Among these targets: the now well-documented, flippant statements he has been making for weeks about the threat of the virus. Add to that, the setbacks of America's federal government, which have also been part of the picture for weeks, concerning screening and a lack of cohesion and clarity on the part of the administration.

For the president and his allies, including several voices within America's conservative media, China serves, almost automatically, as a pretext to deflect questions about the American response to the pandemic. Night after night, Fox News hammers away at China.

The question is rarely asked, however, why, even after mass testing has been shown to be a key route out of this crisis, the number of tests barely reaches 100,000 a day. This, in the world's richest country, with a population of over 300 million.

Conversely, since Trump has made China his designated punching bag, the president's critics have overwhelmingly remained silent on the subject of the Chinese government or, worse still, have come to its defense. According to these critics, his use of the terms "Wuhan virus" or "Chinese virus" is racist since they promote discrimination toward people of Asian origin, although the use of these terms didn't seem particularly controversial before Trump himself started using them. No more than the use of the terms "Russian flu" (pandemic in 1889), "Spanish flu" (1918) or even ... "Asian flu" (1956).

Beyond hollow debates on semantics, China's damning track record on the coronavirus is, at this point, an irrefutable fact. The regime did at first, for months, attempt to stifle any information on the crisis; Chinese health professionals who sounded the alarm were either arrested or disappeared suddenly. It relayed false information to the World Health Organization, with murderous consequences, including that human-to-human transmission had not been demonstrated. The WHO relayed this information to the rest of the globe as recently as January.

At the same time, China released bogus statistics concerning the number of infections and deaths linked to the virus. That was the conclusion of a report by American intelligence agencies, a report that chronicles not errors made in good faith, but a deliberate effort to conceal facts and mislead the outside world. These figures were used to establish analyses and models for other countries, starting with the United States.

During this time, inside China, the regime used inhumane measures to "fight" the virus, going so far as welding shut the doors of its own citizens' residences. Then, claiming to have "conquered" the virus, it sent representatives abroad to lecture countries dealing with high rates of infection, such as Italy, and to accuse Western countries like the United States and the United Kingdom of having escalated the crisis. Today, Chinese authorities are again allowing the sale of animals such as bats in unsanitary markets. This, all the while closing cinemas across the board, in an implicit admission that, contrary to their claims, the crisis is not over.

Major American media outlets, including The New York Times, have been praising China for weeks. And, at least until Chinese figures were seriously called into question, reported them.

At the moment, criticizing America's management of the crisis places you on one side of the debate and criticizing China's places you on the other. Yet, the two aren't, and don't have to be, mutually exclusive. In fact, the propensity to challenge both countries is what should distinguish one form of government from the other.

That is oxygen itself in a democracy. And democracy, pandemic or not, must keep breathing.




Non seulement on peut, mais on doit, rappelle notre chroniqueur.

Si la crise du coronavirus chamboule bien des choses, l’une d’elles semble malheureusement intacte : l’ère de tribalisme bête que vivent les États-Unis. À peu d’égards est-ce plus visible que lorsqu’il est question du rôle de la Chine dans la crise.

D’un côté, le président Trump semble déterminé à faire de la Chine un bouc émissaire. C’est trop tentant pour lui : en passant ainsi à l’offensive, il se donne une cible sur laquelle tirer, au lieu d’avoir à répondre à nombre de critiques graves et légitimes quant à sa gestion du dossier. Parmi les cibles : ses déclarations désinvoltes pendant des semaines au sujet de la menace du virus, maintenant bien répertoriées ; les déboires du gouvernement fédéral américain, là aussi pendant des semaines, concernant le dépistage ; le manque de cohésion et de clarté de la part de son administration.

Pour le président et ses alliés, incluant plusieurs voix dans les médias conservateurs américains, la Chine sert presque automatiquement de prétexte pour faire dévier les questions sur la réponse américaine à la pandémie. Soir après soir, sur la chaîne FOX News, on tape sur le clou chinois sans relâche.

On demande toutefois peu pourquoi, même après avoir présenté le dépistage de masse comme une des principales façons de sortir de la crise, on peine à dépasser 100 000 tests par jour dans le pays le plus riche au monde, qui compte plus de 300 millions d’habitants.

À l’inverse, parce que Trump a fait de la Chine un « punching-bag », les critiques du président observent massivement un mutisme face au régime chinois ou, pis encore, se portent à la défense de ce dernier. Selon ces critiques, il serait dorénavant « raciste » d’utiliser l’expression « virus du Wuhan » ou « virus chinois », car elle favoriserait la discrimination de personnes d’origine asiatique… alors que l’utilisation de ces termes ne semblait pas particulièrement controversée avant que Trump en fasse lui-même un cas. Pas plus que ne l’était l’utilisation des termes « grippe russe » (pandémie de 1889), « grippe espagnole » (1918) ou encore… « grippe asiatique » (1956).

Au-delà des débats creux de sémantique, le fait désormais indéniable est que la Chine affiche un bilan accablant dans le dossier du coronavirus. Le régime a d’abord, et ce pendant des mois, tenté d’étouffer la crise ; des professionnels chinois de la santé ayant sonné l’alarme ont soit été arrêtés… soit ont soudainement disparu. Il a relayé à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) des informations mensongères aux conséquences meurtrières, incluant celle voulant que la transmission d’humain à humain n’était pas démontrée. L’OMS a relayé ces informations au reste de la planète aussi récemment qu’en janvier.

Au même moment, la Chine dévoilait des statistiques bidon quant à son bilan en ce qui concerne le nombre d’infections et de décès liés au virus. C’est ce que conclut un rapport des services de renseignement américains, rapport qui fait état non pas d’erreurs de bonne foi, mais d’un effort délibéré de dissimuler des faits et de tromper le monde extérieur. Ces chiffres ont servi à établir les analyses et les modèles des autres pays, à commencer par les États-Unis.

Pendant ce temps, à l’intérieur de la Chine, le régime employait des mesures inhumaines pour « lutter » contre le virus, allant notamment jusqu’à souder les portes des résidences de ses propres citoyens. Puis, prétendant avoir « vaincu » le virus, il envoyait des représentants à l’international pour faire la morale aux pays très infectés comme l’Italie, et pour accuser des pays occidentaux comme les États-Unis et la Grande-Bretagne d’avoir amplifié la crise. Aujourd’hui, les autorités chinoises autorisent à nouveau la vente d’animaux comme des chauves-souris dans des marchés insalubres, tout en fermant massivement les cinémas, dans un aveu implicite que la crise, contrairement à leurs prétentions, n’est pas derrière.

Des médias américains majeurs, incluant le New York Times, ont louangé la Chine pendant des semaines. Et, du moins jusqu’aux sévères remises en question de ces chiffres, les ont relayés.

Actuellement, critiquer la gestion américaine de la pandémie vous place dans un camp et critiquer la gestion chinoise vous met dans l’autre. Or, les deux ne sont pas et n’ont pas à être mutuellement exclusifs. En fait, la propension à remettre en question l’un et l’autre est précisément ce qui devrait distinguer un régime de l’autre.

C’est l’oxygène même d’une démocratie. Et la démocratie, pandémie ou pas, doit continuer de respirer.
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