Today, Roger Stone, a long-time friend and former advisor to Donald Trump, was supposed to begin serving a 40-month prison sentence. He will not set foot there. His sentence was commuted last Friday by the president.
This act has been strongly condemned in the United States. A New York Times analyst wrote that Donald Trump has crossed a line that even the ousted former Republican President Richard Nixon "in the depths of Watergate dared not cross."
However, among Republicans, it’s as if nothing has happened. The only prominent party member in Washington who has truly dared to call a spade a spade is Senator Mitt Romney.
"Unprecedented historic corruption: an American president commutes the sentence of a person convicted by a jury of lying to shield that very president," he wrote on Twitter.
He is certainly not the only Republican to be stunned by this deeply troubling act. But he is one of the few to stand apart from the rest and criticize the president.
Trump knows that Republican politicians will, almost unanimously, either support him or remain silent. This is one of the reasons why he makes so many decisions that are inappropriate for a president.
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Former White House National Security Advisor John Bolton is another rare Republican who dared to speak the truth about Trump. The picture that he paints of the president in his book published late last month, "The Room Where It Happened: A White House Memoir," is devastating.
In his memoir, he describes Trump as if he were a combination of a 7-year-old child with severe attention deficit disorder and a senile, belligerent and narcissistic old man — an incompetent politician to whom leaving control of the country is as dangerous as allowing a blind person to fly a plane.
Bolton’s account shows that he is far from being the only one in the president’s inner circle who thinks this way. One example among many: Former Chief of Staff John Kelly is as shocked by Trump’s behavior as Bolton.
One day, Kelly goes so far as to wonder, after a chaotic meeting, what would happen if the country faced "a real crisis like 9/11, with the way [Trump] makes decisions.”
We now know the answer. The chaos of the past few weeks in the United States is a reflection of the man who has reigned over the White House for almost four years.
Although we are delighted to see Bolton tell the truth about his time at the White House, we must not forget that, until very recently, he behaved like the rest of the Republicans. As long as Trump promoted ideas that were close to Bolton’s heart, he supported everything else. He was a loyal soldier of the Trump empire.
A sheep.
These are the sheep who defend the president at every opportunity when he embarrasses himself. Who mollycoddle him regardless of the nature of his decisions. Who maintain a complicit silence when he frees Stone.
No wonder the country is currently entangled in several crises simultaneously. These sheep have created a monster.
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The Republicans have made a pact with the devil. But they are not compelled to continue doing so. Any one of them can break the pact at any time.
But they won’t do it. It’s too late for that. Hopefully, the American voters will remember this in the November election and make these politicians regret giving Trump carte blanche for so long.
Trump et les moutons
Aujourd’hui même, un ami de longue date et ancien conseiller de Donald Trump, Roger Stone, devait commencer à purger une peine de prison de 40 mois. Il n’y mettra pas les pieds. Sa peine a été commuée vendredi dernier par le président.
Le geste a été dénoncé avec vigueur aux États-Unis. Un analyste du New York Times a estimé que Donald Trump avait franchi une ligne que même l’ancien président républicain déchu Richard Nixon « n’aurait pas osé traverser au plus fort de la crise du Watergate ».
Pourtant, chez les républicains, c’est comme s’il ne s’était rien passé. Le seul ténor du parti à Washington qui a véritablement osé appeler un chat un chat, c’est le sénateur Mitt Romney.
« Corruption historique, sans précédent : un président américain commue la peine de prison d’une personne condamnée par un jury pour avoir menti afin de protéger ce même président », a-t-il écrit sur Twitter.
Il n’est certainement pas le seul républicain à être sidéré par ce geste profondément troublant. Mais il est l’un des rares à s’être distingué du lot en critiquant son président.
Donald Trump sait que les politiciens républicains, à la quasi-unanimité, vont soit cautionner ses gestes, soit se taire.
C’est l’une des raisons pour lesquelles il prend tant de décisions indignes de sa fonction.
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L’ancien conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche John Bolton est un autre de ces rares républicains qui ont osé dire la vérité au sujet de Donald Trump.
Le portrait qu’il dresse du président dans le livre qu’il a publié à la fin du mois dernier, The Room Where it Happened, est dévastateur.
Dans ses mémoires, il parle de Donald Trump comme si ce dernier était un mélange entre un enfant de 7 ans qui souffre d’un grave déficit d’attention et un vieillard gâteux, belliqueux et narcissique.
Un politicien incompétent à qui laisser le contrôle du pays est aussi périlleux qu’autoriser un aveugle à piloter un avion.
Le témoignage de Bolton démontre qu’il est loin d’être le seul à le penser au sein de la garde rapprochée du président. Un exemple parmi d’autres : celui qui était le chef de cabinet à l’époque, John Kelly, hallucine tout autant que John Bolton.
Un jour, cet ancien général va jusqu’à se demander, au sortir d’une réunion désordonnée, ce qui se passerait si le pays faisait face à « une vraie crise comme le 11-Septembre, avec la façon dont [Trump] prend ses décisions ».
On connaît maintenant la réponse. Le chaos des dernières semaines aux États-Unis est le reflet de celui qui règne sur la Maison-Blanche depuis bientôt quatre ans.
Si l’on se réjouit aujourd’hui de voir John Bolton dire la vérité sur son passage à la Maison-Blanche, il ne faut pas oublier qu’il se comportait jusqu’à tout récemment comme le reste des républicains.
Tant et aussi longtemps que Donald Trump faisait avancer les idées qui étaient chères à John Bolton, celui-ci cautionnait tout le reste.
Il était un loyal soldat de l’empire Trump.
Un mouton.
Ce sont ces moutons qui prennent la défense du président sur toutes les tribunes lorsqu’il se met dans l’embarras. Qui le chouchoutent, peu importe la nature de ces décisions. Qui gardent un silence complice quand il rend sa liberté à Roger Stone.
Pas étonnant que le pays soit actuellement empêtré dans plusieurs crises simultanées. Ces moutons ont créé un monstre.
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Les républicains ont signé un pacte avec le diable. Mais on n’est pas ici dans la légende de la chasse-galerie. Chacun d’entre eux pourrait à tout moment le rompre, ce pacte.
Ils ne le feront pas. Il est trop tard pour ça. Il reste à espérer que les électeurs américains s’en souviendront lors des élections de novembre et feront regretter à ces politiciens d’avoir donné carte blanche à Donald Trump pendant si longtemps.
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