After reading the title of this editorial, you may have two basic questions.
1. Where is "over there"?
2. Isn't it a slight exaggeration to say that the U.S. president’s “future” is being decided this week?
So, let's try to answer these in two parts.
Firstly, "over there" is in Georgia, a southern state in the United States, located directly north of Florida, populated by approximately as many people as Quebec and Manitoba combined. We're talking about just under 10 million people, out of the approximately 330 million inhabitants of the United States.
Now let’s turn to the future of the Democratic politician.
The Georgia Senate runoff election will take place on Tuesday. And the result is going to have a major impact on what happens in Washington over the next two years.
If the Democrats win the two senate seats that will be filled in this election, they will reach the magic number of 50 senators (out of 100) in the U.S. Congress. And since the post of president of the Senate is automatically filled by the vice president of the country (in this case, Kamala Harris), the Democrats will have the advantage.
On the other hand, if the Republicans win at least one of the two seats at stake, they will be the ones who pass the 50-senator mark. And Republican Mitch McConnell could then remain the senate majority leader, a position he has held since 2015, with all the benefits that this confers on his party.
Just ask Barack Obama....
The Republicans' battle plan? "The absolute refusal to work with me or members of my cabinet, no matter the circumstances, no matter the subject, without worrying about the consequences for the country," the former Democratic president recently explained in his memoir.
It is hard to see why that would change under Joe Biden. And if the Republicans have 51 or 52 senators, their capacity to do harm will be much greater.
It will be much easier for them to put a spoke in the wheels of the next president, particularly by blocking the various legislative measures included in his agenda. That’s because the approval of both houses of Congress is necessary for passing bills. The president will be forced to water down his wine and moderate his most progressive ideas to convince his rivals of the merits of certain legislation.
And many may never see the light of day. How could we think about gaining, for example, the congressional support necessary for better gun control?
The fate of certain nominations desired by Biden could even be decided in Georgia on Tuesday, including that of members of his cabinet. Before performing their duties, they must first — for the most part — get the green light from the majority of senators.
Now, on to the killer question: What are the Democrats' chances of winning?
Sorry, but we won’t be predicting the outcome of the election here. Biden won in Georgia in November … but by a very narrow margin. Hundreds of thousands of voters will vote by mail, which seems to favor the Democrats.
On the other hand, it is usually the Republican candidates who win in this state when a second round is necessary. Et cetera.
There are so many complex and conflicting factors at play that any prediction would be the equivalent of flipping a coin and wondering whether it will land on heads or tails.
In fact, only one thing is absolutely certain about the Georgia election: If the Democrats lose this dangerous bet, they will have bitter regrets in the future and a deep disappointment associated with this defeat.
*Editor's Note: Both Democratic candidates won the runoff election.
L’avenir de Biden se joue là-bas, maintenant !
Après avoir lu le titre de cet éditorial, vous vous posez possiblement deux questions fondamentales.
1. C’est où, ça, « là-bas » ?
2. N’est-ce pas un peu exagéré de dire que le président américain joue « son avenir » cette semaine ?
Tentons donc d’y répondre en deux temps.
Premièrement, « là-bas », c’est en Géorgie, État du sud des États-Unis, situé directement au nord de la Floride, peuplé d’à peu près autant d’habitants que si on réunissait le Québec et le Manitoba.
On parle d’un peu moins de 10 millions de personnes, sur les quelque 330 millions d’habitants des États-Unis.
Parlons maintenant de l’avenir du politicien démocrate.
Le second tour des élections sénatoriales de cet État va se dérouler mardi. Et le résultat va avoir un impact considérable sur ce qui se passera à Washington au cours des deux prochaines années.
Si les démocrates remportent les deux sièges au Sénat qui vont être pourvus avec ce scrutin, ils atteindront le chiffre magique de 50 sénateurs (sur 100) au Congrès américain.
Et comme le poste de président du Sénat est offert d’office à celui (ou celle) qui occupe la vice-présidence du pays (dans ce cas-ci, Kamala Harris), les démocrates auront l’avantage.
Par contre, si les républicains s’emparent d’au moins un des deux sièges en jeu, ce sont eux qui franchiront le cap des 50 sénateurs. Et le républicain Mitch McConnell pourrait alors demeurer le chef de la majorité au Sénat, poste qu’il occupe depuis 2015, avec tous les bénéfices que cela confère à son parti.
Parlez-en à Barack Obama…
Le plan de bataille des républicains ? « Le refus absolu de travailler avec moi ou les membres de mon gouvernement, quelles que soient les circonstances, quel que soit le sujet, sans se soucier des conséquences pour le pays », a expliqué récemment l’ancien président démocrate dans ses mémoires.
On voit mal pourquoi ça changerait sous Joe Biden. Et si les républicains disposent de 51 ou 52 sénateurs, leur capacité de nuisance sera nettement plus importante.
Il leur sera beaucoup plus facile de mettre des bâtons dans les roues du prochain président. Notamment en bloquant les diverses mesures législatives prévues en vertu de son programme. C’est que l’aval des deux chambres du Congrès est nécessaire pour l’adoption des projets de loi.
Le président sera forcé de mettre de l’eau dans son vin et d’édulcorer ses idées les plus progressistes pour convaincre ses rivaux du bien-fondé de certaines législations.
Et plusieurs pourraient carrément ne jamais voir le jour. Comment penser obtenir, par exemple, le soutien parlementaire nécessaire à un meilleur contrôle des armes à feu ?
Le sort de certaines nominations souhaitées par Joe Biden pourrait même se jouer en Géorgie mardi. Y compris celui des membres de son gouvernement. Avant d’exercer leurs fonctions, ils doivent au préalable –pour la plupart – obtenir le feu vert de la majorité des sénateurs.
Passons maintenant à la question qui tue : quelles sont les chances des démocrates de l’emporter ?
Désolé, mais on évitera ici toute prédiction quant à l’issue du scrutin.
Joe Biden l’a emporté en Géorgie en novembre… mais de justesse. Des centaines de milliers d’électeurs voteront par la poste, ce qui semble favoriser les démocrates.
En revanche, ce sont habituellement les candidats républicains qui l’emportent dans cet État lorsqu’un second tour est nécessaire. Etc.
Il y a tant de facteurs complexes et contradictoires en jeu que tout pronostic serait l’équivalent de lancer une pièce et de se demander si elle tombera côté pile ou côté face.
En fait, une seule chose est absolument sûre quant aux élections en Géorgie : si les démocrates perdent ce périlleux pari, ils auront à l’avenir d’amers regrets et plusieurs vives déceptions liés à cette défaite.
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