Trump 2: A Foreign Policy More Predictable Than It Seems

Published in La Presse
(Canada) on 28 November 2024
by Julien Tourreille (link to originallink to original)
Translated from by Reg Moss. Edited by Laurence Bouvard.
There will perhaps be more similarities between Donald Trump’s foreign policy and that of Joe Biden than is currently believed.

The Donald Trump who returns to the White House on Jan. 20 will not be much different than the one who left four years ago. His style of mixing chaos with competition will be the same. His communication will remain at times dramatic and often unrestrained. His obsessions, like immigration, or the feeling that the United States is a loser in the liberal international order, will again guide his actions.

An Unchanged Trump Doctrine

With this in mind, the broad outlines of the foreign policy Trump will attempt to pursue are already known. A vocal critic of international institutions and multilateralism, he will again withdraw the U.S. from the Paris Agreement on the climate. Insensitive to matters of human rights, he will not mobilize the international community to defend Afghans or the Uighurs in China. Convinced that protectionism is the key to the prosperity and reindustrialization of his country, he has already announced his intention to impose tariffs on both rivals and commercial partners.

Partisan of the “American fortress,” Trump will not slash the defense budget, while eschewing any commitment to costly military ventures abroad.

During his first term, one of Trump’s main motivations was to unravel the achievements of his predecessor, Barack Obama. Even if possessed by a will for vengeance on the eve of his second presidential term, it is not a given Trump will counteract Joe Biden on the principal issues Biden managed on the international scene. In fact, Trump’s future national security advisor, Michael Waltz, indicated last weekend that he was working closely with Biden’s current national security advisor, Jake Sullivan, and that they shared the same goals.

Ukraine’s Abandonment Is Not Inevitable

Trump’s intentions regarding the war between Ukraine and Russia raise perhaps the most questions and concerns. He even boasted that he could quickly end it. He certainly has some sympathies for authoritarian leaders like Vladimir Putin. Three factors, nevertheless, suggest that it is not inevitable that he will severely and entirely slash Washington’s aid to Kyiv.

First, it is unlikely Trump will want to be perceived as the one who “lost” Ukraine. Second, Ukrainian leaders, as with European and Canadian partners, have arguments to be made to convince Trump to maintain that aid — especially if those partners pledge to strengthen their commitments and assume a leadership role in line with their interests.

Third, and perhaps most fundamentally, the dynamics of the conflict over the past few months, as neither party seems capable of attaining strategic objectives, are increasingly opening the door to a pause in hostilities.

If Trump wants to contribute, he must appear firm toward Moscow and ready to grant solid security guarantees to Kyiv. Such parameters would largely be aligned with the paths currently discussed, more or less publicly, to freeze the conflict.

A Continuation of Biden’s Policies

For more than a year, the situation in the Middle East has been the other major foreign policy matter the current administration is focused on. In the case of the Israeli-Palestinian conflict, Trump’s return to power offers no glimpse into any radical change. If Biden has not managed to limit the scale of Israel’s military operations in Gaza, Trump is not expected to impose severe restrictions, or brandish the threat of a suspension of American military aid to the Hebrew state. It is equally inconceivable that he will commit to reviving the two-state solution. Here, too, Trump could be content with a conflict dynamic that suits his interests.

After months of intense strikes, Benjamin Netanyahu has sufficiently weakened Hamas and Hezbollah (and consequently Iran) to accept some type of pause. This will favor the restart of the normalization process between Israel and its Arab neighbors, starting with Saudi Arabia, to Trump’s great delight.

As for competition with China, Trump will not break with Biden’s approach, which itself is a continuation of the prior administration’s. A firmer stance is actually one of the rare areas of consensus in Washington.

In a report published last week, the bipartisan commission that advises Congress on Sino-American relations had recommended the termination of Beijing’s commercial privileges in the early 2000s and the creation of a Manhattan Project to secure American superiority in the domain of artificial intelligence.

The foreign policy of Trump’s second term will not be surprising, nor a radical departure from Biden’s. His impulsivity and unpredictability will come as no surprise to America’s adversaries, but will be a headache for its allies. The country that at one time deemed itself “indispensable” will perhaps be a little less so over the next four years. May it at least remain a shining city upon the hill.


Trump 2 : une politique étrangère plus prévisible qu’il n’y paraît

Il y aura peut-être plus de similitudes entre la politique étrangère de Donald Trump et celle de Joe Biden qu’il est permis de le croire à l’heure actuelle.

Le Donald Trump qui retournera à la Maison-Blanche le 20 janvier prochain ne devrait pas être très différent de celui qui l’a quittée quatre ans auparavant. Son style mêlant chaos et rivalités sera le même. Sa communication restera parfois spectaculaire et souvent débridée. Ses obsessions, telles que l’immigration ou le sentiment que les États-Unis sont des perdants de l’ordre international libéral, guideront encore son action.

Une doctrine Trump inchangée

Dans cette perspective, les grandes lignes de la politique étrangère qu’il tâchera de mener sont déjà connues. Pourfendeur des institutions internationales et du multilatéralisme, il retirera de nouveau les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat. Peu sensible aux questions des droits de la personne, il ne mobilisera pas la communauté internationale pour défendre les Afghanes ou les Ouïghours en Chine. Convaincu que le protectionnisme est la clé de la prospérité et de la réindustrialisation de son pays, il a déjà annoncé son intention d’imposer des droits de douane aux rivaux comme aux partenaires commerciaux.

Partisan de la « forteresse Amérique », il ne sabrera pas le budget de la Défense tout en évitant de s’engager dans de coûteuses aventures militaires à l’étranger.

Lors de son premier mandat, l’une de ses motivations principales fut de détricoter ce qu’avait réalisé son prédécesseur Barack Obama. Même s’il est habité d’une volonté de vengeance à la veille de son second séjour à la présidence, il n’est pas acquis qu’il prenne le contrepied de Biden sur les principaux dossiers que ce dernier a eu à gérer sur la scène internationale. Son futur conseiller à la Sécurité nationale, Michael Waltz, a d’ailleurs souligné le week-end dernier qu’il travaillait étroitement avec l’actuel conseiller de Joe Biden, Jake Sullivan, et qu’ils partageaient les mêmes objectifs.

Un abandon de l’Ukraine qui n’est pas ineluctable

Les intentions de Trump au sujet de la guerre entre l’Ukraine et la Russie sont peut-être celles qui suscitent le plus d’interrogations et d’inquiétude. Il s’est en effet vanté de pouvoir rapidement y mettre fin. Il a certes quelques sympathies pour les dirigeants autoritaires comme Vladimir Poutine. Trois facteurs laissent toutefois à penser qu’il n’est pas inéluctable qu’il sabre brutalement et totalement l’aide fournie par Washington à Kyiv. Premièrement, il est peu probable que Trump aimerait être perçu comme celui qui a « perdu » l’Ukraine.

Deuxièmement, les dirigeants ukrainiens, comme les partenaires européens et canadiens, ont des arguments à faire valoir pour convaincre Trump de maintenir cette aide – surtout si ces derniers partenaires s’engagent à augmenter leurs engagements et assument un leadership qui va dans le sens de leurs intérêts.

Troisièmement, et peut-être plus fondamentalement, la dynamique du conflit au cours des derniers mois, alors qu’aucune des parties ne semble en mesure d’atteindre ses objectifs stratégiques, ouvre de plus en plus la voie à une pause des hostilités.

Si Trump veut y contribuer, il doit se montrer ferme à l’endroit de Moscou et prêt à accorder de solides garanties de sécurité à Kyiv. De tels paramètres seraient largement en adéquation avec les pistes actuellement évoquées, plus ou moins publiquement, pour geler le conflit.

Une politique dans la continuité de celle de Biden

La situation au Moyen-Orient depuis plus d’un an est l’autre grand dossier de politique étrangère qui préoccupe la présente administration. Le retour au pouvoir de Trump ne laisse entrevoir aucun changement radical dans le cas du conflit israélo-palestinien. Si Joe Biden n’est pas parvenu à limiter l’ampleur des opérations militaires israéliennes à Gaza, il ne faut pas s’attendre à ce que Donald Trump impose de sévères restrictions ou brandisse la menace d’une suspension de l’aide militaire américaine à l’État hébreu. Il est de même peu concevable qu’il s’engage à ressusciter la solution des deux États. Trump pourra ici aussi se satisfaire d’une dynamique du conflit qui sied à ses intérêts.

Après des mois de frappes intenses, Nétanyahou a suffisamment affaibli le Hamas et le Hezbollah (et par conséquent l’Iran) pour accepter une forme de pause. Celle-ci favorisera la reprise du processus de normalisation des relations d’Israël avec ses voisins arabes, en premier lieu l’Arabie saoudite, au plus grand plaisir de Trump.

Quant à la compétition avec la Chine, il ne rompra pas avec l’approche de Biden, qui était elle-même dans la continuité de celle de l’administration précédente. Une posture plus ferme en la matière est de fait un des rares sujets de consensus à Washington.

Dans un rapport publié la semaine dernière, la commission bipartisane qui conseille le Congrès sur les relations sino-américaines préconisait ainsi la suppression des privilèges commerciaux attribués à Pékin au début des années 2000 et la création d’un Projet Manhattan pour assurer la supériorité américaine dans le domaine de l’intelligence artificielle.

La politique étrangère du second mandat de Trump ne devrait donc pas être surprenante, ni en rupture radicale avec celle de Joe Biden. Son impulsivité, son indiscipline et son imprévisibilité ne surprendront pas les adversaires des États-Unis, mais donneront des maux de tête à leurs alliés. La nation qui se disait il n’y a pas si longtemps « indispensable » le sera peut-être un peu moins dans les quatre prochaines années. Puisse-t-elle au moins demeurer une cité scintillante sur la colline.
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