After the resounding failure of the talks on Friday between Presidents Donald Trump and Vladimir Putin in Alaska, what sort of ambush can Ukraine President Volodymyr Zelenskyy expect? Completely excluded from discussions that chiefly concern him, he now has to appear at the White House on Monday to have the terms for ending a war he did not start dictated to him. Faced with two presidents playing superpowers without regard for the rules of war diplomacy, Zelenskyy may find a lifeline with the European allies who support him.
The image will remain etched in viewers’ memories for a long time to come: the Russian president, all smiles, setting foot on American soil like a respectable leader to the enthusiastic applause of his American counterpart. A red carpet, fighter planes overhead — it was a scene worthy of a state visit for someone who, nevertheless, bears the weight of American sanctions and the label of war criminal from a number of European leaders. While the masters of the Kremlin and the White House spent three hours in a summit that ended with little to show for it — without the ceasefire that was meant to be the centerpiece — attacks continued to rain down on Ukraine.
The incongruity of this production is beyond comprehension, especially now that it has been revealed that Putin got what he hoped for: the active continuation of the war until there is a peace accord that will redraw Ukraine’s borders to his advantage. The American president offered a generous legitimacy to the person who ordered the invasion of Ukraine, orchestrated the deportation of Ukrainian children and transformed entire cities into fields of ruin. This symbolic rehabilitation of Putin in itself constitutes a major diplomatic victory for Moscow, independent of any substantive accord.
Following their meeting on Friday, neither Trump nor Putin had anything of substance to offer about the nature of their discussion, both of them spouting empty rhetoric with no indication of any breakthrough on peace talks. Having arrived in Alaska convinced of the need for a ceasefire accord, Trump abandoned his own precondition, which is unfortunate. Gone is the demand for an end to hostilities, replaced by vague talks about a “peace accord” whose contours remain unclear.
Trump backed down against a determined and inflexible Putin, renouncing what was supposed to be the fundamental point for further discussions. On top of that, the aggressor gets time: time to consolidate his position, continue his bombing and further weaken the Ukrainian resistance. The Russian president continues the war, all the while demanding a redrawing of Ukraine’s borders and a pullback by NATO. The master of the Kremlin has no intention of making the necessary concessions for a just peace. It is clear that he is negotiating victory, not peace.
It is in this troubling context that the Ukrainian president has to meet President Trump at the White House Monday. In an interview on Fox News not long after Friday’s summit, Trump placed what comes next on Zelenskyy’s shoulders. “Now, it's really up to President Zelenskyy to get it done.” He also telegraphed the urgency for Ukraine to sign a peace accord because "Russia is a very big power, and they're not." The memory of a humiliating meeting in the Oval Office in February remains predominant.
Trump, building on his “productive discussion” with Putin, comes to this meeting with a preordained program: convince Ukraine to cede territory to buy peace. Zelenskyy again finds himself in the untenable position of someone who must defend the territorial integrity of his country faced with an ally who seems to have already decided in favor of land concessions. In this position of total discomfort, hope for a better balance of power lies perhaps with European allies, where leaders have actively participated in advance discussions and reject the idea of redrafting NATO to satisfy Putin’s desire to strengthen Russia’s security.
These sham negotiations, which leave Ukraine in a weakened position, can only reinforce the sense of abandonment gripping Ukrainians today. After having resisted the invasion and repelled Russian forces at the doors of Kyiv, they can only fear that their Western allies will gradually yield to Moscow’s demands.
The Alaska summit will be remembered as a moment of Western weakness in the face of Russian aggression. By legitimizing Putin, abandoning its own conditions, and marginalizing Ukraine, Trump has sent a message to every autocrat on the planet: aggression pays, and Western patience has its limits. History will harshly judge this capitulation dressed as diplomacy.
Poutine négocie la victoire, pas la paix
Après l’échec cuisant des pourparlers entre les présidents Donald Trump et Vladimir Poutine vendredi, en Alaska, quel guet-apens attend maintenant le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky ? Totalement exclu des échanges le concernant pourtant au premier chef, il doit maintenant apparaître lundi à la Maison-Blanche pour se faire dicter les termes de la fin d’une guerre qu’il n’a pas enclenchée. Face à deux présidents jouant les superpuissants sans égard aux règles de la diplomatie de guerre, Zelensky tient peut-être sa planche de salut du côté des alliés européens qui le soutiennent.
L’image restera longtemps gravée dans les mémoires : le président russe, tout souriant, foulant le sol américain tel un dirigeant respectable, sous les applaudissements excités de son homologue américain. Un tapis rouge, des chasseurs en escorte, une mise en scène digne d’une visite d’État pour celui qui, pourtant, porte le poids de sanctions américaines et l’étiquette de criminel de guerre donnée par nombre de dirigeants européens. Pendant que les maîtres du Kremlin et de la Maison-Blanche égrenaient trois heures d’un sommet à l’issue fluette, sans l’accord de cessez-le-feu qui devait constituer la pièce de résistance, les attaques continuaient de fuser sur l’Ukraine, ne l’oublions pas.
L’incongruité de cette mise en scène dépasse l’entendement, surtout maintenant que l’on sait que M. Poutine a obtenu ce qu’il espérait : le maintien actif de la guerre jusqu’à un accord de paix qui redessinera les frontières de l’Ukraine à son avantage. Le président américain a offert une généreuse légitimité à celui qui a ordonné l’invasion de l’Ukraine, qui a orchestré la déportation d’enfants ukrainiens, qui a transformé des villes entières en champs de ruines. Cette réhabilitation symbolique de Poutine constitue en elle-même une victoire diplomatique majeure pour Moscou, indépendamment de tout accord concret.
Vendredi, après la fin de leur entretien, MM. Trump et Poutine n’avaient aucune substance à offrir sur la nature de leurs échanges, alignant tous deux des formules creuses ne contenant pas d’indice d’une avancée dans les pourparlers de paix. Arrivé en Alaska tout convaincu de la nécessité d’un accord de cessez-le-feu, M. Trump a abandonné sa propre condition préalable, ce qui est navrant. Exit l’exigence d’un arrêt des hostilités, place désormais à de vagues pourparlers sur un « accord de paix » dont les contours restent flous.
Face à un Poutine déterminé et inflexible, Trump a offert une prestation de repli en abdiquant ce qui devait être le point fondamental pour la suite des discussions. En prime, l’agresseur reçoit du temps : du temps pour consolider ses positions, pour poursuivre ses bombardements, pour affaiblir davantage la résistance ukrainienne. Le président russe continue la guerre tout en exigeant un redécoupage des frontières ukrainiennes et un recul de l’OTAN. Le maître du Kremlin n’a aucune intention de faire les concessions nécessaires à une paix juste. On voit bien qu’il négocie la victoire, pas la paix.
C’est dans ce contexte inquiétant que le président de l’Ukraine doit rencontrer le président Trump lundi, à la Maison-Blanche. Dans une entrevue accordée à Fox News peu après la fin du sommet de vendredi, Donald Trump avait fait reposer la suite des choses sur les épaules de M. Zelensky. « Maintenant, c’est vraiment au président Zelensky de régler les choses. » Il a également télégraphié l’urgence pour l’Ukraine de signer un traité de paix « parce que la Russie est une grande puissance, et ils ne le sont pas ». Le souvenir d’une rencontre humiliante dans le Bureau ovale en février dernier reste prédominant.
Trump, fort de sa « discussion productive » avec Poutine, arrive à cette rencontre avec un programme prédéfini : convaincre l’Ukraine de céder du territoire pour acheter la paix. Zelensky se retrouve dans la position intenable de celui qui doit défendre l’intégrité territoriale de son pays face à un allié qui semble déjà avoir tranché en faveur de concessions territoriales. Dans cette posture d’inconfort total, l’espoir d’un meilleur rapport de force se trouve peut-être du côté des alliés européens, où des dirigeants ont activement participé aux discussions préalables et repoussent l’idée d’une OTAN redessinée pour satisfaire le souhait de Poutine de renforcer la sécurité de la Russie.
Ces pourparlers spectacles, qui laissent l’Ukraine en position affaiblie, ne peuvent que durcir le sentiment d’abandon qui étreint aujourd’hui les Ukrainiens. Après avoir résisté à l’invasion, après avoir repoussé les forces russes aux portes de Kiev, ils ne peuvent que craindre que leurs alliés occidentaux cèdent progressivement aux exigences de Moscou.
Le sommet de l’Alaska restera d’ailleurs dans les annales comme un moment de faiblesse occidentale face à l’agression russe. En légitimant Poutine, en abandonnant ses propres conditions, en marginalisant l’Ukraine, Trump a envoyé un signal à tous les autocrates du monde : l’agression paie, la patience occidentale a des limites. L’histoire jugera sévèrement cette capitulation déguisée en diplomatie.
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It wouldn’t have cost Trump anything to show a clear intent to deter in a strategically crucial moment; it wouldn’t even have undermined his efforts in Ukraine.