Obama and the Polls

Published in Le Figaro
(France) on 9 October 2012
by Pierre-Yves Dugua (link to originallink to original)
Translated from by Meredith O'Connell. Edited by Gillian Palmer.
If I put Obama's name in the title, I'll get more reader hits... it's crazy, yes?

I became aware four days ago of a series of polls that show that Barack Obama's outright defeat during the televised debate last week practically erased his advance in the polls.

This requires several explanations.

1) The polls represent a national average.

The American president is elected by a collage of delegates coming from 50 elections from 50 states. It's therefore necessary to look at individual state polls — and particularly in the states [that are] traditionally divided in half. The famous swing states are meant to make the pendulum swing from one side to another.

Simply put, it's necessary to first follow Florida, Virginia and Ohio. If Mitt Romney doesn't carry a majority in these three states, it will be very difficult for him to win. The indications at the moment are that his decent performance in the first debate benefited him in Florida and Virginia. But the merits of state polls are doubtful...

2) Two debates remain.

President Obama will not be as bad in the next two debates. I refuse to imagine it.

Having realized the damage caused by his detached and professorial attitude in Denver, he will know in his mind to be warm, precise and forthright in the next two debates. He is going to also have to be more aggressive. It's a risk because he likes to appear totally calm. If he is too aggressive certain "independents," especially women, could take offense to it.

Do not forget that Mitt Romney is conscious that the terms of the second debate, scheduled for October 16, have changed. The Republican candidate will have certainly taken into account the greatest difficulty that he will have to face: an adversary not on his guard. And Mitt Romney will especially have to present himself equal to his first performance. The third and final debate is scheduled for October 22.

3) Polls don't elect presidents.

Voters elect; polls survey. The recognition of this participation is delicate and makes all the difference.

President Obama has a serious problem with this point: The right's mobilization against him is huge. The Republicans are fully against him. The outright victory of their candidate during the first debate gave [them back] hope and energy. It also facilitated raising [more] funds for their candidate. The tea party has been released, its activists’ role in the polls not fully appreciated.

In return, the independents’ mobilization, which helped Barack Obama win in 2008, will probably not be as helpful in 2012. He had promised to be "post-partisan." But he never could seduce or rally more than a small handful of Republican senators. In other words, he's not that popular among Democratic leaders in the capitol.

With the Democrats, will the left be as motivated as in 2008? It's possible; the fear of Romney is great.

Historically, incumbent presidents are almost always re-elected. George Bush (the father) and Jimmy Carter are the only recent examples of one-term presidencies.

4) It's false to say that the economic situation will determine the president's election.

What counts is the perception of [how] the conditions shape up in the months preceding the election.

And so today Barack Obama profits from Americans' relative rise in optimism. The situation remains just as bad. But it's perceived as less terrible than six months ago. This helps make a difference. If American confidence had fallen in the past three months, then Mitt Romney would be clearly in the lead.

It's necessary to reiterate that no president can win if unemployment is above x percent. These historic precedents hardly have value. The rate of unemployment is itself quite dependent on the rate of an active population's participation. And yet this rate dropped in the past four years. The "true rate of unemployment," from this point of view, is today clearly more than 10 percent.

5) The Republicans have a good chance of maintaining a majority in the House.

The shortening of the gap between the two candidates — witness its disappearance — is a good omen for Republicans. If America wanted to get rid of the House's Republican majority, it's probable that the polls would already say so. And yet this is not the case. The more the race tightens between Obama and Romney, the more Republicans will smile.

A small victory on President Obama's behalf is the possibility of re-electing a modestly weakened Republican majority. Some tea party extremists seem to be in trouble, but Republicans are already 50 seats ahead out of a total of 435.

Another Republican majority victory in the House of Representatives would be a humiliating problem for the incumbent president: as such, he would need to make compromises with a party that he has been dragging through the mud for the past four years, and the feeling is mutual. The difference is that, to save his second and final term, because the American Constitution forbids presidents from serving a third term, Obama would be obligated this time around to make compromises, notably of the fiscal kind....

A third of the Senate is also replaced on Nov. 6. The Democrats seem able to preserve their narrow majority in the upper chamber of Congress, but anything is possible.


Si je mets le mot Obama dans le titre, j'obtiens plus de clics de lecteurs...c'est fou non ?

Je prends connaissance depuis quatre jours d'une série de sondages qui montrent que la défaite très nette de Barack Obama lors du débat télévisé de la semaine passée a pratiquement effacé son avance dans les sondages.

Ce phénomène appelle plusieurs commentaires.

1) Les sondages nationaux sont d'un intérêt moyen.

Le Président des États-Unis est élu par un collège de grands électeurs issus de 50 scrutins dans 50 États. Il faut donc s'intéresser aux sondages par État. Et surtout aux sondages dans les États traditionnellement coupés en deux. Les fameux "swing states" censés faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre.

Pour faire simple il faut suivre avant tout: la Floride, la Virginie et l'Ohio. Si Mitt Romney ne remporte pas une majorité dans ces trois États là, il devient très difficile pour lui de gagner. Les indications pour le moment sont que sa bonne performance dans le premier débat lui profite surtout en Floride et en Virginie. Mais la qualité des sondages étatiques est douteuse...

2) Il reste deux débats

Le Président Obama ne sera pas aussi mauvais dans les deux autres débats. Je refuse de l'imaginer.

Ayant constaté les dégâts causés par son attitude détachée et professorale à Denver, il aura à coeur d'être chaleureux, précis et tranchant dans les deux autres confrontations. Il va devoir aussi être plus aggressif. C'est un risque car il aime passer pour un grand calme. S'il est trop aggressif, certains "indépendants", c'est à dire des indécis souvent centristes, en particulier des femmes, pourraient s'en offusquer.

N'oublions pas que Mitt Romney est conscient que les termes du second débat, prévu le 16 octobre, ont changé. Le candidat républicain aura certainement tenu compte de la plus grande difficulté qu'il devra affronter face à un adversaire désormais sur ses gardes. Et surtout Mitt Romney devra se montrer à la hauteur de sa première performance. Un troisième et dernier débat est prévu le 22 octobre.

3) Les sondages n'élisent pas les présidents

Les électeurs élisent. Les sondeurs sondent. La prise en compte de la participation est toujours délicate et fait toute la différence.

Sur ce point le Président Obama a un problème sérieux: la mobilisation de la droite contre lui est collossale. Les républicains sont montés à bloc. La victoire très nette de leur candidat lors du premier débat leur a redonné espoir et énergie. Elle facilite aussi la levée de fonds pour leur candidat. Le Tea Party est déchaîné. Ses activistes jouent un rôle mal mesuré par les sondeurs.

En revanche la mobilisation des "indépendants" qui avait fait gagner Barack Obama en 2008, ne sera probablement pas aussi bonne en 2012. Il avait promis d'être "post partisan". Mais il n'a jamais pu séduire ou rallier plus qu'une petite poignée de sénateurs républicains. En outre, il n'est pas tellement populaire auprès des leaders démocrates du Capitole.

Côté démocrate, la gauche sera-t-elle aussi motivée qu'en 2008 ? C'est possible car sa peur de Mitt Romney est grande.

Historiquement les Présidents sortants sont presque toujours réélus. George Bush père et Jimmy Carter sont les seuls exemples récents de défaites après un seul mandat.

4) Il est faux de dire que la situation économique détermine l'élection du Président.

Ce qui compte est la perception de la tendance de la conjoncture dans les mois qui précèdent l'élection.

Or Barack Obama aujourd'hui profite d'une remontée relative de l'optimisme des américains. La situation reste assez mauvaise. Mais elle est perçue comme moins mauvaise qu'il y a six mois. Cela suffit à faire la différence. Si la confiance des américains avait chuté depuis trois mois, Mitt Romney serait clairement en tête.

Il faut cesser de répéter qu'aucun Président ne peut gagner si le chômage est au dessus de x%. Ces précédents historiques n'ont guère de valeur. Le taux de chômage est lui-même très dépendant du taux de participation à la population active. Or ce taux a plongé depuis 4 ans. Le "vrai taux de chômage", de ce point de vue, est aujourd'hui clairement supérieur à 10%.

5) Les républicains ont de bonnes chances de garder la majorité à la Chambre

Le resserrement de l'écart entre les deux candidats, voire sa disparition, est de bon augure pour les républicains. Si l'Amérique voulait balayer la majorité républicaine de la Chambre, il est probable que les sondages le diraient déjà. Or ce n'est pas le cas. Plus le jeu sera serré entre Barack Obama et Mitt Romney, plus les républicains auront le sourire.

Une courte victoire du Président Obama a de bonnes chances de reconduire une majorité républicaine modestement affaiblie. Quelques extrémistes du Tea Party semblent en difficulté. Mais les républicains disposent de 50 sièges d'avance sur un total de 435.

Une reconduction de la majorité républicaine à la Chambre des représentants serait un casse tête humiliant pour le Président sortant: il devrait alors faire des compromis avec un parti qu'il traîne dans la boue depuis 4 ans et qui le lui rend bien. La différence est que pour sauver son second et dernier mandat, car la constitution américaine lui interdit de se présenter trois fois, Barack Obama sera obligé cette fois-ci de faire des compromis. Notamment en matière fiscale...

Un tiers du Sénat est par ailleurs renouvelée le 6 novembre. Les démocrates semblent en mesure de conserver leur courte majorité à la chambre haute. Mais des suprises sont possibles.

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