Why did Donald Trump announce tariffs of 10% on Canadian aluminum exports to the United States on Thursday?
Here are some possible answers:
1) Because he is lagging behind by 8% in the election polls against his Democratic opponent, Joe Biden;
2) Because he is trying to make people forget his catastrophic handling of the COVID-19 crisis;
3) Because to have any chance of being reelected, he absolutely must win several key states like Ohio, where there are a considerable number of workers in the aluminum industry;
4) Because he has an outdated view of international trade based on protectionism;
5) All of the above.
The correct answer, of course, is all of the above.
This is not the first time that Trump has targeted Canadian aluminum, 90% of which is produced in Quebec. In 2018, his administration imposed tariffs of 10% on aluminum (and 25% on steel) to put pressure on Canada during negotiations over the new United States-Mexico-Canada Agreement. They were abandoned after a year.
Trump is doing it again, this time to win votes in Ohio, a crucial state in the Nov. 3 election. There was a reason he made the announcement in an Ohio factory, in front of aluminum appliances.
Apart from the political aspect, is the Trump administration right in principle? Absolutely not. In fact, it is behaving like a bully that doesn’t want to play by the rules of international trade.
Washington is citing national security as its justification for the tariffs on Canadian aluminum. Since aluminum is needed for several key industries (including the military), the United States says it does not have to depend on foreign countries to produce aluminum. Big deal! This is just a legal pretext, as it is very difficult to challenge a decision made for national security reasons even in international trade.
The Trump administration is using the increase in Canadian exports of aluminum ingots between September 2019 and March 2020 to justify the 10% tariffs on aluminum ingots (the tariffs don’t apply to value-added aluminum products). In theory, this is true. But that’s a hypocritical argument because there is a very good reason for the rise in ingot exports.
Canada usually divides its aluminum production as follows: 45% are value-added products and 55% are aluminum ingots. Due to a drop in demand and then COVID-19, the demand for value-added products declined significantly. Canadian aluminum smelters, therefore, produced more ingots than they exported to the United States (up to 85% of aluminum exports in June 2020) as they usually do (there are no aluminum warehouses in Canada).
This temporary imbalance was already decreasing in July and will continue to decrease as the economy recovers, the Aluminium Association of Canada estimates. However, with the imposition of tariffs, the United States will replace some of Canada's aluminum with aluminum ... from Russia, according to the AAC.
If the United States wants to produce more aluminum, it should follow Canada’s lead and invest in modernizing its factories. American aluminum plants are the least efficient on the planet, while Canadian plants are among the best in the world.
Then again, it's easier during an election campaign to say that "Canada was taking advantage of us, as usual," as Trump did this week.
The administration of Justin Trudeau was right to retaliate by imposing equivalent tariffs (of $3.6 billion) on American products beginning in mid-September.
However, the solution will come from business communities in the United States who are strongly opposed to tariffs. Who denounced the tariffs this week, warning that they "will increase costs for American manufacturers?” Trudeau? Chrystia Freeland? It was the U.S. Chamber of Commerce.
If elected, Biden will cancel these absurd tariffs.
He won’t do it to please Canada, the United States' closest ally and trading partner. He will do it so that Americans don’t pay more for their next washing machine.
Ces tarifs vous sont imposés par la campagne Trump 2020
Pourquoi Donald Trump a-t-il annoncé jeudi des tarifs douaniers de 10 % sur les exportations d’aluminium canadien aux États-Unis ?
Voici quelques choix de réponses :
1) Parce qu’il tire de l’arrière de 8 % dans les sondages électoraux contre son adversaire démocrate, Joe Biden;
2) Parce qu’il tente de faire oublier sa gestion catastrophique de la crise de la COVID-19;
3) Parce que pour avoir une chance d’être réélu, il doit absolument gagner plusieurs États clés comme l’Ohio, où les travailleurs de l’industrie de l’aluminium sont nombreux;
4) Parce qu’il a une vision dépassée du commerce international basée sur le protectionnisme;
5) Toutes ces réponses.
La bonne réponse, évidemment, est toutes ces réponses.
Ce n’est pas la première fois que Donald Trump s’en prend à l’aluminium canadien, produit à 90 % au Québec.
En 2018, son administration avait imposé des tarifs douaniers de 10 % sur l’aluminium (et de 25 % sur l’acier) pour mettre de la pression sur le Canada durant les négociations du nouvel ALENA. Ils ont été abandonnés un an plus tard.
Donald Trump refait le coup cette fois-ci pour gagner des votes en Ohio, État crucial lors de l’élection du 3 novembre. Il n’a pas fait pour rien cette annonce dans une usine de l’Ohio devant des électroménagers en aluminium.
Au-delà de l’aspect politique, l’administration Trump a-t-elle raison sur le fond ? Absolument pas. En fait, elle se comporte comme un bully qui ne veut pas jouer selon les règles du commerce international.
Washington invoque la sécurité nationale pour justifier les tarifs sur l’aluminium canadien. L’aluminium étant nécessaire pour plusieurs industries clés (dont l’industrie militaire), les États-Unis affirment ne pas devoir dépendre de l’étranger pour produire de l’aluminium. La belle affaire ! C’est plutôt un prétexte sur le plan juridique, parce qu’il est très difficile de contester une décision prise pour des motifs de sécurité nationale même en commerce international…
L’administration Trump invoque la hausse des exportations canadiennes de lingots d’aluminium entre septembre 2019 et mars 2020 pour justifier les tarifs de 10 % sur les lingots en aluminium (les produits en aluminium à valeur ajoutée ne sont pas visés par les tarifs). En théorie, c’est vrai. Mais c’est un argument hypocrite, car il y a une excellente raison à cette hausse des exportations des lingots.
Habituellement, le Canada divise sa production d’aluminium ainsi : 45 % de produits à valeur ajoutée et 55 % de lingots d’aluminium. En raison d’une baisse de la demande puis de la COVID-19, la demande pour les produits à valeur ajoutée a diminué de façon importante. Les alumineries canadiennes ont donc produit davantage de lingots qu’ils ont exporté aux États-Unis (jusqu’à 85 % des exportations d’aluminium en juin 2020) comme ils ont l’habitude de le faire (il n’y a pas d’entrepôts d’aluminium au Canada).
Ce déséquilibre temporaire était déjà en train de se résorber en juillet et va continuer de se résorber à mesure que l’économie va reprendre, estime l’Association de l’aluminium du Canada (AAC). Mais avec l’imposition de tarifs, les États-Unis remplaceront une partie de l’aluminium canadien par de l’aluminium… de la Russie, selon l’AAC.
Si les États-Unis veulent produire davantage d’aluminium, qu’ils fassent comme le Canada et qu’ils investissent pour moderniser leurs usines. Les usines américaines d’aluminium sont les moins efficaces de la planète alors que les usines canadiennes sont parmi les meilleures du monde.
Mais bon, c’est plus facile d’affirmer en campagne électorale que « le Canada profitait de nous, comme d’habitude », comme l’a fait Donald Trump cette semaine.
Le gouvernement Trudeau a bien fait de riposter en imposant des tarifs équivalents (pour 3,6 milliards de dollars) sur des produits américains à partir de la mi-septembre.
Sauf que la solution viendra des milieux d’affaires aux États-Unis, fortement opposés aux tarifs. Qui a dénoncé cette semaine les tarifs en prévenant qu’ils « vont augmenter les coûts pour les manufacturiers américains » ? Justin Trudeau ? Chrystia Freeland ? Plutôt la Chambre de commerce des États-Unis.
S’il est élu, Joe Biden va annuler ces tarifs absurdes.
Il ne va pas le faire pour faire plaisir au Canada, le plus proche allié et partenaire commercial des États-Unis.
Il va le faire pour que les Américains ne paient pas plus cher leur prochaine laveuse.
This post appeared on the front page as a direct link to the original article with the above link
.