When the survival of a people is in jeopardy, some debates are inappropriate. To add polemics to tragedy is obscene.
Why question the United States’ role in supplying aid to Haiti? Barack Obama declared that this is a time that “calls for American leadership.” The U.S. sent 10,000 GIs and $100 billion to the wounded island. They took control of the Port-au-Prince airport, temporarily turning back foreign, and especially French, airplanes. All this is not to everyone’s liking.
But we should be delighted at the American response. Its swiftness contrasts with the incompetence that ruled in 2005, after Hurricane Katrina hit New Orleans. It is actually rather reassuring to see the world’s number one power take things in hand in a country on the edge of chaos. Especially since Port-au-Prince is only one hour away from Miami by plane. Even in the face of possible blunders.
Of course, every commitment has hidden intentions. Barack Obama, whose poll numbers are falling and who has been criticized for his foreign policy, is seizing the opportunity to restore his image. This event allows him to take on the role of promoter of American unity, enlisting the help of his two predecessors, Bill Clinton and the Republican Bush. By promising to stand by the Haitian people “today, tomorrow and in the future,” Obama is also trying to reduce their temptation to flee to the U.S.
The other debate targets Washington and Paris, who could find in this tragedy a way to repay their debt to history. For some self-important thinkers, Haiti is a double victim. Exposed to geological shakeups, the island has also been the plaything of France and the U.S. Slavery, colonialism, exploitation of natural resources, compromises with the powers that be - Haiti has undergone outrages that have made a sacrifice of its people. It’s the usual politically correct line about the West’s responsibility for the misfortunes of the suffering peoples of the Third World.
Both these discussions are out of place when death is on the prowl, when there’s such a spontaneous surge of worldwide solidarity. If we do reflect on the disaster, we should reflect less on the past than on the future, on a lasting rebuilding of Haiti. Then today’s most interventionist countries will have to honor their commitments. Not always easy!
Quand la survie d'un peuple et d'un pays est en jeu, certains débats sont déplacés. Ajouter la polémique à la tragédie est indécent.
Pourquoi contester le rôle joué par les États-Unis dans l'aide apportée à Haïti ? Les propos de Barack Obama sur un moment qui « impose un leadership américain », l'envoi de 10 000 GI et de 100 millions de dollars sur l'île meurtrie, la prise de contrôle de l'aéroport de Port-au-Prince, le refoulement provisoire d'avions étrangers, notamment français, cela n'est pas du goût de tout le monde.
On devrait pourtant se réjouir de la réaction américaine. Sa rapidité contraste avec l'incurie qui avait prévalu en 2005, après le passage du cyclone Katrina sur La Nouvelle-Orléans. Voir la première puissance mondiale prendre les choses en main dans un pays au bord du chaos est même plutôt rassurant. D'autant que Port-au-Prince n'est qu'à une heure d'avion de Miami. Même si des maladresses sont possibles.
Bien sûr, chaque engagement cache des intentions. Barack Obama, en baisse dans les sondages, critiqué pour sa politique extérieure, saisit l'occasion de restaurer son image. L'événement lui permet de se faire le promoteur de l'unité américaine, en associant ses deux prédécesseurs, Bill Clinton et le républicain Bush, à son action. Par ailleurs, en promettant de rester aux côtés des Haïtiens « aujourd'hui, demain et à l'avenir », il cherche à contenir leur tentation migratoire vers les États-Unis.
L'autre débat vise Washington et Paris, qui auraient là le moyen de rembourser leurs dettes laissées dans l'histoire. Pour quelques beaux esprits, Haïti est victime d'une double peine. Exposée aux soubresauts géologiques, l'île a été, de surcroît, le jouet de la France et des États-Unis. Esclavagisme, colonialisme, pillage des ressources, compromission avec les pouvoirs en place, les outrages subis par les Haïtiens en ont fait un peuple sacrifié. Discours bien connu, néo-tiers-mondiste, sur la responsabilité des Occidentaux dans le malheur des damnés de la terre.
L'une comme l'autre, ces controverses ne sont pas de mise quand la mort rôde, lorsqu'un élan de solidarité mondiale est aussi spontané. Si la réflexion s'impose, elle doit moins porter sur le passé que sur l'avenir, la refondation durable d'Haïti. Alors, les États les plus interventionnistes aujourd'hui devront tenir leurs engagements. Pas toujours facile !
This post appeared on the front page as a direct link to the original article with the above link
.
While it is true that US President Donald Trump’s statements tend to be exaggerated or even incorrect, it is also true that he often let the cat out of the bag regarding intelligence assessments.