On May 19, 2009, the United States embassy in Cairo composed a portrait of Hosni Mubarak, on the eve of the Egyptian leader’s visit to Washington. The description is found in a private diplomatic telegram, made public by WikiLeaks. The visit, which was scheduled for late May, would not take place until August, due to the sudden death of Mubarak’s grandson. President Mubarak hoped to turn the page in delicate relations between Egypt and America; the election of Barack Obama to the White House offered such an opportunity. These hopes would be realized when Obama came to Cairo on June 4, 2009, and gave a speech to the listening Arab-Muslim world. What follow are excerpts from the leaked cable about Mubarak.
“He is a tried and true realist, innately cautious and conservative, and has little time for idealistic goals. Mubarak viewed President Bush (43) as naive, controlled by subordinates, and totally unprepared for dealing with post-Saddam Iraq, especially the rise of Iran’s regional influence,” the report says.
“Mubarak continues to state that in his view Iraq needs a ‘tough, strong military officer who is fair’ as leader. This telling observation, we believe, describes Mubarak's own view of himself as someone who is tough but fair, who ensures the basic needs of his people.”
“No issue demonstrates Mubarak’s worldview more than his reaction to demands that he open Egypt to genuine political competition and loosen the pervasive control of the security services. ... His basic understanding of his country and the region predisposes him toward extreme caution. ... Wherever he has seen these U.S. efforts [to encourage reform], he can point to the chaos and loss of stability that ensued.”
“Mubarak Will … Resist Further … Reform”
This precaution likewise applies to his mode of operation. “Mubarak has no single confidante or advisor who can truly speak for him, and he has prevented any of his main advisors from operating outside their strictly circumscribed spheres of power.”
“Defense Minister Tantawi,” the diplomatic telegram continues, “keeps the Armed Forces appearing reasonably sharp and the officers satisfied with their perks and privileges, and Mubarak does not appear concerned that these forces are not well prepared to face 21st century external threats. EGIS [Egyptian Intelligence Agency] Chief Omar Soliman and Interior Minister al-Adly keep the domestic beasts [terrorism] at bay, and Mubarak is not one to lose sleep over their tactics.”
“Gamal Mubarak and a handful of economic ministers have input on economic and trade matters,” supposes the American diplomat who writes this cable, “but Mubarak will likely resist further economic reform if he views it as potentially harmful to public order and stability.”
“Mubarak is a classic Egyptian secularist who hates religious extremism and interference in politics. [He] seeks to ... spare his people from the violence he predicts would emerge from unleashed personal and civil liberties. In Mubarak’s mind, it is far better to let a few individuals suffer than risk chaos for society as a whole,” concludes the diplomatic telegram.
Le 19 mai 2009, l'ambassade des Etats-Unis au Caire rédige un portrait du président Hosni Moubarak, à la veille d'un voyage du Raïs, à Washington selon un télégramme diplomatique révélé par WikiLeaks et consulté par Le Monde. Prévue fin mai, cette visite aura lieu, finalement, en août, en raison du décès d'un petit-fils de Moubarak. Le Raïs espère tourner une page délicate des relations américano-égyptienne à la faveur de l'élection de Barack Obama à la Maison blanche. Ces espoirs seront couronner lorsque le président américain viendra prononcer au Caire, le 4 juin 2009, son discours à l'attention du monde arabo-musulman.
"C'est un réaliste véritable et expérimenté, un conservateur inné et prudent qui n'a que peu de temps à consacrer à des objectifs idéalistes. Il a considéré le président Bush comme un naïf, contrôlé par ses subordonnés et absolument pas préparé à l'après Saddam Hussein et notamment la montée de l'influence régionale iranienne", est-il écrit.
"Il ne cesse d'assurer qu'à ses yeux l'Irak a besoin à sa tête 'd'un militaire fort, énergique, mais juste'. Nous estimons que cette description renvoie à l'idée que Moubarak se fait de lui-même : un homme fort mais juste, qui assure à son peuple les besoins essentiels."
"Rien n'illustre mieux la vision du monde que se fait Moubarak que sa réaction à la demande d'une ouverture de l'Egypte à une compétition démocratique authentique et d'un relâchement du contrôle envahissant de ses services de sécurité (…). Sa compréhension de base de la région le prédispose à une extrême prudence (…). Partout où il a vu des efforts américains [pour encourager les réformes], il pointe du doigt le chaos et la perte de stabilité qui s'en sont ensuivis."
"MOUBARAK S'OPPOSERA À TOUTE NOUVELLE RÉFORME"
Cette précaution s'applique également à son mode de fonctionnement. "Aucun conseiller ou confident ne peut véritablement parler en son nom, est-il aussi indiqué. Il a empêché chacun de ses principaux conseillers de s'écarter de leurs sphères de compétences, délimitée de manière très stricte".
"Le ministre de la défense [Mohammed] Tantawi, poursuit le télégramme diplomatique, maintient en apparence les forces armées affûtées, les officiers se satisfont de leurs privilèges et Moubarak ne semble pas s'inquiéter du fait que ces forces ne sont pas très bien préparées face aux menaces extérieures de ce siècle. Le chef des services de sécurité Omar Soliman et le ministre de l'intérieur [Habib] Al-Adly maintiennent la bête [le terrorisme] aux abois et Moubarak n'est pas du genre à perdre le sommeil du fait de leurs petites manœuvres."
"Gamal Moubarak et une poignée de responsables s'occupent de l'économie et du commerce, estime le diplomate américain qui rédige ce câble, mais Moubarak s'opposera à toute nouvelle réforme dès lors qu'il la considèrera comme une menace potentielle pour l'ordre public et la stabilité".
"Moubarak est un Egyptien classique qui hait l'extrémisme religieux et ses interférences en politique. [Il] veut épargner à son peuple les violences, que provoqueraient selon lui le fait de retirer la bride des libertés civiles et individuelles. Dans l'esprit de Moubarak, il vaut mieux laisser souffrir quelques individus plutôt que de risquer de plonger la société dans le chaos", conclut le télégramme diplomatique.
This post appeared on the front page as a direct link to the original article with the above link
.
It is doubtful that the Trump administration faces a greater danger than that of dealing with the Jeffrey Epstein files, because this is a danger that grew from within.