Paris isn't reaping what the West has sown with its foreign policy in the Middle East. The boomerang theory is simplistic. And it's also dangerous because of the conclusion it leads to: isolationism. Withdrawing from Syria and Iraq now would be an unforgivable error.
Of course, the track record of the different coalitions of allies in the region is catastrophic. But it isn't always because of a lack of zeal. In Iraq, too much was done. In Syria, not enough.
The United States didn't create the Islamic State. It did, however, increase the catastrophic decisions that allowed the Islamic State group to rise in Iraq. In 2003, the Baath Party was disbanded, and the army was shut down. Close to 500,000 soldiers and officers found themselves on the street. And as the pendulum swung back, the new Shiite regime marginalized them with the shameful complicity of Washington.
That throws a lot of barrels of oil into the fire. But the embers were already glowing. Saddam Hussein was already discriminating against the Shiite majority. And starting in the ‘90s, the more his regime weakened, the more it tended to Islamize.
Of course, if we examine the historical causes, we can go back further in time, all the way back to the arbitrary boundary changes in 1916 by the colonial powers. But we would also have to talk about the role of other neighbors, like Saudi Arabia, Turkey and Iran.
This tendency to accuse first and foremost the West doesn't hold the Arab and Persian leaders accountable. It denies the influence of religious extremists and falls into naivety.
As if the region was awash in peace before the United States pulled it out of its natural idyllic state.
Syria is a tragic example. Its dictator, Bashar Assad, has fanned the flames of sectarian tensions. In 2011, the Arab Spring quickly transformed into a civil war. The next year, the Shiite (Alawite) tyrant freed Sunni Islamists from prison, who ended up joining the Islamic State group. That suited him, because these useful idiots killed the relatively moderate opposition, all while allowing him to pose as a bulwark against terrorism. Assad even helped the Islamic State group finance itself with the sale of oil.
The credible opposition is in shreds. Nevertheless, we have to avoid coming back to the false dilemma that has been poisoning the region for decades: a dictator or an Islamist revolution? The habitual choice – repression – has become the best tool for the recruitment of jihadi fighters.
The coalition's bombs will not be enough. They have already allowed the Islamic State group to take land in Syria. But there will have to be a political emergency exit. Because, while the allies haven't created all the problems, they can't solve them on their own either. The solution will go through the relatively moderate Sunnis, like those who protested last week against the Islamic State group in Manbij. Their safety depends on it. Ours too.
La théorie du boomerang
Paris ne récolte pas ce que l'Occident a semé avec sa politique étrangère au Moyen-Orient. Cette théorie du boomerang est simpliste. Et elle est aussi dangereuse, à cause de la conclusion à laquelle elle mène : l'isolationnisme. Se désengager maintenant de la Syrie et de l'Irak serait une erreur impardonnable.
Bien sûr, le bilan des différentes coalitions d'alliés dans la région est catastrophique. Mais ce n'est pas toujours par faute de zèle. En Irak, trop a été fait. En Syrie, pas assez.
Les États-Unis n'ont pas créé le groupe État islamique (EI). Ils ont par contre multiplié les décisions catastrophiques qui ont permis son ascension en Irak. En 2003, le parti Baas y a été dissous, et l'armée, démantelée. Près de 500 000 militaires et dirigeants se trouvaient ainsi dans la rue. Et dans un retour du balancier, le nouveau régime chiite les a marginalisés, avec la complicité coupable de Washington.
Cela fait beaucoup de barils d'essence jetés sur le feu. Mais les braises étaient déjà vives. Saddam Hussein discriminait déjà la majorité chiite. Et à partir des années 90, plus son régime se fragilisait, plus il tendait à l'islamiser.
Bien sûr, si on examine les causes historiques, on peut remonter loin dans le temps, jusqu'au redécoupage arbitraire des frontières en 1916 par les puissances coloniales. Mais il faudrait aussi parler du rôle des autres voisins, comme l'Arabie saoudite, la Turquie, l'Iran...
Cette tendance à accuser d'abord et avant tout l'Occident déresponsabilise les leaders arabes et perses, nie l'influence des extrémismes religieux et sombre dans la naïveté.
Comme si la région baignait dans la paix avant que les États-Unis ne l'extirpent de son état de nature idyllique.
La Syrie en constitue un tragique exemple. Son dictateur Bachar al-Assad a avivé les tensions communautaires. En 2011, le printemps arabe s'y est vite transformé en guerre civile. L'année suivante, le tyran chiite (alaouite) libérait de prison des islamistes sunnites, qui ont fini par se rallier à l'EI. Cela l'arrangeait, car ces idiots utiles tuaient l'opposition relativement modérée, tout en lui permettant de poser en rempart contre le terrorisme. Assad a même aidé l'EI à se financer avec la vente de pétrole.
L'opposition crédible est depuis en lambeaux. Il faut toutefois éviter de revenir au faux dilemme qui empoisonne la région depuis des décennies : un dictateur ou une révolution islamiste ? Le choix habituel, la répression, est devenu le meilleur outil de recrutement des djihadistes.
Les bombes de la coalition ne seront pas suffisantes. Elles ont déjà permis à l'EI de perdre du terrain en Syrie. Mais il faudra une sortie de secours politique. Car si les alliés n'ont pas créé tous les problèmes, ils ne peuvent pas non plus les régler à eux seuls. La solution passera par les sunnites relativement modérés, comme ceux qui manifestaient la semaine dernière contre l'EI à Manbij. Leur sécurité en dépend. La nôtre aussi.
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U.S. companies, importers and retailers will bear the initial costs which most economists expect to filter through the supply chain as a cost-push inflation.