US: Trying To Square the Circle

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Nouveau carnage aux Etats-Unis contre un club de nuit à Orlando en Floride. Le bilan de la fusillade, terrible, s’établissait dimanche à une cinquantaine de morts et des dizaines de blessés. Un massacre, tout à fait inédit aux Etats-Unis. Le tueur a été rapidement identifié sous le nom de «Omar Mateen». Agissait-il seul, en «loup solitaire» ou était-il en mission commandée? La revendication, hier, de cette fusillade contre «une boîte de nuit des sodomites» par le groupe «Etat islamique» peut n’être qu’une opportunité pour Daesh afin de dire qu’il pouvait frapper – à tout moment? – aux Etats-Unis. De fait la revendication évoquant «le frère Omar Mateen, un des soldats du califat en Amérique (…)» ne serait qu’une perche saisie par le groupe terroriste dans un contexte marqué par la violence aux Etats-Unis. Même si elle semble la plus meurtrière, la fusillade d’Orlando n’est pas la première [et sans doute pas la dernière] et s’inscrit dans une large série de fusillades, meurtres de masse et plus rarement attaques terroristes. En 2015, 355 fusillades ont été enregistrées aux Etats-Unis, plus de 1000 en trois ans. Donc, au pays où la possession des armes est légale, la mort peut intervenir à tout moment qu’elle soit le fait d’un déséquilibré, d’un psychopathe ou d’un terroriste. De fait, la plus récente fusillade aux Etats-Unis qui a fait des victimes [14 morts au début de décembre 2015] est celle de San Bernardino en Californie, commis par un couple états-unien d’origine pakistanaise, dont l’un est né aux Etats-Unis. Daesh s’est d’ailleurs, à l’époque, félicité de ce massacre sans le revendiquer. Donc, la revendication par Daesh du carnage du 12 juin à Orlando, induit une évolution, sans que, pour autant, la paternité de l’acte par le groupe terroriste soit établie. En effet, le groupe jihadiste est coutumier du fait de prendre à son compte des actes isolés dont il s’attribue le mérite et la qualification de Omar Mateen de «soldat du califat» aux Etats-Unis en dit long sur la tactique de l’EI de faire accroire à sa présence partout dans le monde, y compris aux Etats-Unis.

Ainsi, n’importe qui, dès lors qu’il ait commis une action spectaculaire – comme celle d’Orlando – pourrait se voir attribuer le qualificatif de «soldat du califat». C’est encore le groupe jihadiste qui y gagne sans qu’il y mette le prix. Reste, certes, à savoir s’il existe effectivement un lien entre le tueur d’Orlando et le groupe «Etat islamique». Ce que l’enquête va vraisemblablement établir. Il n’en reste pas moins que, dans ce cas de figure – l’appartenance de Omar Mateen au groupe terroriste – les Etats-Unis porteraient une responsabilité claire dans les événements qui frappent leur peuple. Dans leur politique de domination planétaire, les Etats-Unis ont porté le feu aux quatre coins du monde maintenant des conflits partout où ils estiment leurs intérêts en jeu. Les guerres en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Somalie sont – peu ou prou – de leur fait, induisant outre la frustration de peuples marginalisés et spoliés, suscitent des vocations au martyr par des attaques-suicides qui mettent les Etats-Unis en posture de victimes. Les fusillades récurrentes [telles celles d’Orlando et de San Bernardino] peuvent être le fait du terrorisme, mais aussi possiblement une paranoïa états-unienne. Dans le premier cas – action terroriste – les Etats-Unis n’auront à s’en prendre qu’à eux-mêmes dès lors qu’ils ont été les premiers à instrumenter la donne islamiste comme outil de domination d’un monde musulman en pleine recomposition. Si le crime d’Orlando est le fait du terrorisme islamiste, ce ne serait qu’un retour de bâton qui frappe de plein fouet les Etats-Unis.

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