Though well intentioned, American and European punitive measures directed at Damascus also have negative effects on the population. The time has come to adjust that.
As the war in Syria comes to a close, international sanctions imposed on the country continue to pile up. A new punitive arsenal from the United States will go into effect on Wednesday, June 17.
Baptized the “Caesar Act” in honor of the Syrian military photographer who exposed crimes perpetrated on an industrial scale in Bashar Assad’s prisons, these so-called secondary sanctions no longer target only Syrians, but also third-party persons and entities of all nationalities who support those in power. The goal of this new text is to increase Damascus’ isolation in the hope of leading to a transition to the rule of law.
The European Union, for its part, renewed its 2011 measures against Syria on May 28 in response to the bloody suppression of anti-Assad protests. Brussels’ blacklist is an inventory of all the killers, torturers, secret financiers and predatory businessmen that make up the Syrian regime. Banks, companies and state institutions are also under sanctions, as are entire sectors, such as oil, which are subject to embargo.
Leaving This Binary Debate Behind
For Syria and its allies, these restrictive measures resemble “state-sponsored terrorism.” On the other end, Americans and Europeans boast of a strategic system, aimed only at the Assad regime’s repression tactics and financing, coupled with humanitarian exemptions.
It is necessary to leave this binary debate behind. The unilateral lifting of all sanctions, on the basis that Assad won the war and that it is now necessary to resume communication with the leader of the country, would be a political error. The West has no interest in depriving itself of its main, if not only, leverage over Damascus.
But it is time to recognize the damage that these well-intentioned measures can inflict on a very hard hit population. This is especially true for the United States. Carried to its conclusion, the Caesar Act risks putting Syria under a potentially tragic economic blockade. It is up to humanitarian organizations to put a mechanism in place to gather and analyze the repercussions of this particularly aggressive legislation.
Nor is the EU free from blame. Its sector-specific sanctions and those adopted by the United States before the Caesar Act have created “a paralyzing effect.” Foreign economic actors are turning away from Syria due to the additional financial cost and administrative hassles involved in dealing with a potentially risky client.
Realistic Objectives
Importing computers or replacing spare parts in medical devices could now take months. Accessing the international banking system requires a wealth of ingenuity. The scope of humanitarian exemptions is limited to health care and food, and it would be beneficial to expand the exemptions so they include the rehabilitation of electrical infrastructure, schools and hospitals.
But, above all, if European and American sanctions are destined to be something other than a Pavlovian reaction or moral incantation, they must be accompanied by realistic objectives. Rather than demanding a political transition that is no longer plausible, Brussels and Washington should propose a certain measure of gradual reduction of sanctions in exchange for easily definable concessions, like the release of detainees. Diplomacy, like politics, should be the art of the possible.
Bien intentionnés, les dispositifs punitifs américains et européens à l’encontre de Damas ont aussi des effets pervers sur la population. Le temps est venu de les adapter.
Editorial du « Monde ». Alors que la guerre en Syrie touche à sa fin, les sanctions internationales continuent à s’empiler sur le pays. Un nouvel arsenal punitif des Etats-Unis doit ainsi entrer en vigueur mercredi 17 juin.
Baptisées « loi César », en l’honneur du photographe-militaire syrien qui a révélé les crimes perpétrés à échelle industrielle dans les geôles de Bachar Al-Assad, ces sanctions dites secondaires visent non plus seulement des Syriens, mais des personnes ou des entités tierces, de toutes nationalités, qui apportent un soutien au pouvoir. Ce nouveau texte a pour but d’accroître l’isolement de Damas, dans l’espoir de mener à une transition vers un Etat de droit.
L’Union européenne, pour sa part, a renouvelé le 28 mai les mesures prises à l’encontre de la Syrie en 2011, en réponse à la sanglante répression des manifestations anti-Assad. La liste noire de Bruxelles recense tout ce que le régime syrien compte de tueurs, de tortionnaires, d’argentiers secrets et d’affairistes prédateurs. Des banques, des entreprises et des organes étatiques sont aussi sous sanctions, de même que des secteurs entiers, comme le pétrole, placé sous embargo.
Sortir de ce débat binaire
Pour les autorités syriennes et leurs alliés, ces mesures restrictives s’apparentent à du « terrorisme d’Etat ». Américains et Européens vantent au contraire un système ciblé, visant les seules capacités de répression et de financement du régime Assad, assorties d’exemptions humanitaires.
Il faut sortir de ce débat binaire. La levée unilatérale de la totalité des sanctions, au motif que le régime Assad a gagné la guerre et qu’il faut reprendre langue avec le maître du pays, serait une faute politique. Les Occidentaux n’ont aucun intérêt à se priver de leur principal, sinon unique, levier de pression sur Damas.
Mais il est temps de reconnaître les dégâts que peuvent causer ces dispositifs bien intentionnés au sein d’une population déjà très durement éprouvée. La remarque vaut principalement pour les Etats-Unis. Portée à son paroxysme, la loi César risque de placer la Syrie sous un blocus économique potentiellement tragique. Il appartient aux organisations humanitaires de mettre en place un mécanisme de collecte et d’analyse des retombées de cette législation particulièrement agressive.
L’UE n’est pas à l’abri des critiques. Ses sanctions sectorielles et celles adoptées par les Etats-Unis avant la loi César ont créé « un effet paralysant ». Les acteurs économiques étrangers tendent à se détourner de la Syrie, du fait du surcoût financier et des tracas administratifs qu’entraîne la gestion d’un client potentiellement à risque.
Objectifs réalistes
Importer des ordinateurs ou remplacer les pièces détachées d’un appareil médical peut désormais prendre des mois. Accéder au système bancaire international demande des trésors d’ingéniosité. Le champ d’application des exemptions humanitaires est restreint au médical et à l’alimentaire. Il gagnerait à être étendu à la réhabilitation des infrastructures électriques, des écoles et des hôpitaux.
Mais, surtout, si les sanctions européennes et américaines ont vocation a être autre chose qu’un réflexe pavlovien ou des incantations morales, elles doivent être accompagnées d’objectifs réalistes. Plutôt qu’exiger une transition politique qui n’est plus plausible, Bruxelles et Washington devraient proposer un allégement graduel de certaines de leurs mesures en échange de concessions facilement identifiables, comme la libération de détenus. La diplomatie, comme la politique, doit être l’art du possible.
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These costly U.S. attacks failed to achieve their goals, but were conducted in order to inflict a blow against Yemen, for daring to challenge the Israelis.