Les États-Unis en 2024: ça va mal finir
Cette année, l’actualité américaine sera dominée par la saga judiciaire de Donald Trump et la campagne présidentielle. S’il y a des raisons d’être optimiste, on peut aussi craindre le pire.
Étant donné les preuves accablantes contre Trump, l’issue de ses démêlés avec la justice devrait normalement être facile à prédire, tout comme le résultat de l’élection.
Normalement, l’année pourrait se terminer par un happy ending, comme au cinéma, mais il n’y a plus grand-chose de normal en politique
américaine.
Normalement…
Le calendrier judiciaire de Donald Trump en 2024 est chargé à bloc. Quotidiennement, de nouveaux développements s’ajouteront dans les quatre procès au criminel, les procès au civil ou les demandes de disqualification de sa candidature en vertu du 14e amendement de la Constitution.
Au criminel, il y a peu de doute que Trump a commis les actes dont on l’accuse. Même ses avocats ne disent pas le contraire, puisqu’ils plaident plutôt, en substance, qu’il avait le droit de les commettre. Trump cherche à repousser au maximum les procédures afin de pouvoir les enterrer s’il accède à la présidence.
Normalement, dans un contexte économique favorable au président, un opposant accablé de poursuites judiciaires n’aurait aucune chance, mais peut-on vraiment compter sur la normalité?
Rien de normal?
En 2020, rien ne laissait entrevoir une élection «normale» et, pourtant, les électeurs se sont alignés de façon prévisible en fonction de facteurs conventionnels, comme les taux d’approbation des candidats et la conjoncture économique.
En 2024, des indicateurs économiques robustes, un mandat rempli de réalisations majeures bipartisanes – comme la sortie de la crise pandémique et l’investissement massif dans les infrastructures – et un adversaire sur le banc des accusés devraient favoriser Joe Biden.
Toutefois, les perceptions subjectives de l’économie restent moroses et l’âge de Joe Biden demeure un handicap, même si Trump n’est ni beaucoup plus jeune que lui ni en meilleure santé physique ou mentale.
Surtout, si la campagne se déroule «normalement», les médias s’efforceront de trouver des tares à Biden pour «équilibrer» l’avalanche de révélations accablantes contre Trump.
Pas de happy ending
Il serait étonnant de voir une fin concluante aux tribulations judiciaires de Trump avant l’élection. Les procédures s’étireront et le bénéfice du doute persistera. Comme l’attaque de mardi à la Cour suprême du Colorado l’a rappelé, la violence pourrait éclater à tout moment contre les procureurs, juges, témoins et jurés ciblés par Trump.
Quant à l’élection, un tir à pile ou face ferait aussi bien qu’une analyse d’expert pour en prédire l’issue. Peu importe le résultat, toutefois, il y aura de la casse.
Si Joe Biden l’emporte, il est presque certain que Trump contestera le résultat et déclenchera une réaction violente qui fera paraître le 6 janvier 2021 comme un pique-nique.
Dans le scénario inverse, il n’est pas moins certain que cela déclenchera des manifestations de grande ampleur que Trump a déjà promis de réprimer par la force en instaurant un état d’urgence qui lui donnera des pouvoirs considérables pour concrétiser ses plans de vengeance et mettre en place un régime inspiré par ceux des dirigeants autoritaires d’hier et d’aujourd’hui qu’il admire sans réserve.
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