Un Débarquement qui fait froid dans le dos
La séquence anniversaire qui s’ouvre ce mercredi doit nous rappeler ce que c’est que de vivre sous le joug du fascisme, sous le marteau de la guerre. L’actualité l’exige
Joe Biden débarque ce mercredi matin à l’aéroport de Paris-Orly, ouvrant ainsi une séquence française centrée sur la grande cérémonie internationale de jeudi à Omaha Beach, célébrant les 80 ans du 6 juin 1944, le fameux D-Day.
Ce déplacement de cinq jours dans l’Hexagone est historiquement long. Car l’heure est grave et l’occasion a du sens.
L’extrême droite et le populisme prennent le dessus en Europe et aux Etats-Unis, dans les sondages et surtout dans les esprits, menaçant encore un peu plus la cohésion des populations mais également la démocratie elle-même dans certains cas. Il y a aussi le retour de la guerre d’agression en Europe, une guerre contre la liberté et contre ce que l’Occident a pu penser représenter depuis 80 ans. Cette guerre en Ukraine sera dans tous les esprits en Normandie. Et puis il y a la montée des autoritarismes partout dans le monde, un mode de gouvernement qui semble surfer sur l’air du temps. Le tout provoque de la polarisation, du repli sur soi ainsi qu’un bouleversement des alliances et des équilibres mondiaux.
Autant de menaces qui rappellent bien des choses aux derniers témoins de la guerre sur territoire hexagonal. Des survivants qu’Emmanuel Macron a voulu mettre au centre de ces commémorations. Car quand ils ne seront plus là, les manipulations de la réalité, notamment historique, si fréquentes aujourd’hui, verront sauter un verrou de plus sur leur chemin de désinformation. Même les images des témoignages seront de plus en plus fragiles, notamment face à ceux qui détournent la puissance de l’intelligence artificielle pour diffuser leur réalité alternative.
La vérité de 1939-1945 est un trésor à chérir. Il faut écouter tant que c’est possible et autant que possible ce qu’il s’est passé en Europe il y a 80 ans. Et rappeler aux jeunes Européens (c’est-à-dire tous les moins de 80 ans) ce que c’est que de vivre sous le joug du fascisme, sous le marteau de la guerre. Car le risque est d’oublier les leçons de cette époque, si lointaine que même les parents d’Emmanuel Macron n’étaient pas encore nés. Joe Biden, lui, était là, mais ce n’était qu’un bambin âgé de 1 an. Soyons attentifs à ces commémorations, comme ces chefs d’Etat qui, espérons-le, ne sont pas là que pour instrumentaliser une opportunité politique et électorale.
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