Obama’s Line in the Sand

Published in Les Echos
(France) on 10 September 2009
by Nicolas barré (link to originallink to original)
Translated from by Louis Standish. Edited by Jessica Boesl.
American public opinion excuses little from its presidents, but, more than anything else and even more harshly than moral lapses, it punishes what it perceives to be a lack of decision-making: Compromise isn't a strong Yankee gene.

Like all democrats, Barack Obama knows the risks of rubbing elbows with Jimmy Carter. The American president is certainly very far from beginning to resemble the former governor of Georgia, but he's coming out of a difficult summer, during which time he lost almost ten points in the polls. This is a bad trajectory for which he is the only one responsible. Making a rare speech outside of the annual State of the Union to address Congress on the same theme that brought on a devastating campaign from the Republican right in the past few months: health care reform.

Paradoxically, the only president in modern history to have made changes on a grand scale in this territory is George W. Bush with complete reinforcement of health care for retired persons, which will eventually be extremely costly. Yet, Bush, in spite of solid ideological Texas Republican armor, was entitled to his share of attacks on the theme, saying "we are about to socialize our health care system." It isn't surprising if some see Obama as a "socialist."

The reality is different. The 44th president isn't going to revolutionize 18 percent of the American GNP, even with the rising costs of health care in the United States. Given the injustices of the system of health coverage, the relative modesty of his plan may shock Europe, where the model of universal coverage is unanimous. But it's that universalism that offends the majority of Americans. All of his predecessors have clashed on the old pedestal of individual values when they wanted to reform the health care system. However, Obama has made this reform crucial criteria for the success of his presidency. For him, failure is not an option.


C'était un beau slogan de campagne : « Change ». La signature d'Obama, son étendard brandi à la figure fatiguée des républicains. Associé au fameux « Yes we can », ce changement, ces promesses du jeune candidat avaient des apparences de certitudes au matin de son investiture, en janvier dernier. Mais au cours de ses huit premiers mois de présidence, la volonté présidentielle a paru incertaine sur le Proche-Orient, hésitante sur le climat, molle sur la réforme de la finance et d'une prudence coupable sur la santé. Comme si Obama avait changé avant d'apporter le changement promis.

L'opinion publique américaine pardonne peu de choses à ses présidents, mais elle sanctionne plus que tout, plus durement même que les manquements à la morale, ce qu'elle perçoit comme un manque d'esprit de décision : le compromis n'est pas un gène Yankee dominant. Ce risque, Barack Obama le connaît comme tous les démocrates qui ont côtoyé Jimmy Carter. Le président américain est certes très loin de commencer à ressembler à l'ancien gouverneur de Géorgie. Mais il sort d'un été difficile qui lui a fait perdre près de dix points dans les sondages. Mauvaise trajectoire, dont il est seul responsable. D'où sa volonté de reprendre la main de manière spectaculaire en s'adressant au Congrès, fait rarissime en dehors du discours annuel sur l'état de l'Union, sur le thème qui lui a valu une campagne dévastatrice de la droite républicaine ces derniers mois : la réforme de la santé.

Paradoxalement, le seul président de l'histoire moderne qui ait accompli des changements de grande ampleur dans ce domaine est George W. Bush avec une refonte complète - et qui sera extrêmement coûteuse à terme - de la couverture santé des retraités. Or Bush, en dépit d'une solide armure idéologique de républicain texan, eut droit à son lot d'attaques sur le thème : « Nous sommes en train de socialiser notre système de soins. » Qu'on ne s'étonne pas si les mêmes voient en Obama un « socialiste ».

La réalité est différente. Le 44 président ne va pas révolutionner 18 % du PIB américain - le montant des dépenses de santé aux Etats-Unis - au moment où il engage le paquebot de la première économie mondiale dans une relance à 12 % du PIB. La relative modestie de son plan par rapport aux injustices du système de couverture santé peut choquer en Europe, où le modèle de couverture universelle fait l'unanimité. Mais c'est cet universalisme qui choque une majorité d'Américains. Tous ses prédécesseurs se sont heurtés au vieux socle des valeurs individuelles lorsqu'ils ont voulu réformer le système de santé. Obama a fait de cette réforme un critère de succès de sa présidence. L'échec lui est interdit.
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