The victory over Gadhafi owes its success not to the insurgents' courage, or to Sarkozy's persistence, or to the combined Franco-British efforts, but instead to... Barack Obama.
"The tide of war is receding." On Oct. 21, Barack Obama used this poetic metaphor to announce to his fellow citizens the definitive withdrawal of American troops from Iraq before the end of the year. This announcement followed the previous day's proclamation of the coalition's victory over the last of Col. Gadhafi's forces after the colonel's death, shot down as he attempted to flee with the last patch of his partisans.
The manhunt for Gadhafi, much like the hunt for Saddam Hussein, took seven months. In both cases, America scored a victory when each of these two hugely symbolic enemies disappeared from the playing field. However, the different wars which led to each result show just how much the American doctrine and its rules of engagement in conflicts have changed.
In the case of Iraq, an intervention meant the mobilization of hundreds of thousands of troops, cost nearly 4,500 lives of American soldiers and cost the United States Treasury hundreds of billions of dollars. The result was not completely satisfactory. More significantly, it bore hardly any resemblance to George Bush's hope to bring democracy to the banks of the Euphrates.
On the other hand, Libya: Not one uniformed American soldier was deployed, not one life was lost among the coalition members (although it did claim a significant number of Libyan lives) and it only cost the United States a little over a billion dollars. A fundamental hope of this engagement was that a military success would lead to the foundation of a more democratic regime.
Qualified Success for the Coalition
These differences are undoubtedly due to Obama ("Mr. Cool," according to journalists), who is quite different from the hotheaded George Bush. For example, he refused to engage in what Gadhafi would probably have considered ultimate glory: a direct confrontation with the American devil. Through direct implications, the Pentagon can hone their strategies using the conclusion drawn from this calculated refusal. A war against an average-sized power like Libya can be won relatively quickly without any human intervention on the battlefield if certain actions are taken. At first, use only air-to-surface and sea-to-surface precision missiles. Then, create a reliable system of information and observation using an armada of drones to determine the location of key targets. Finally, rely upon an allied network of well-trained and solid air and naval forces — in this case, the French and British armies.
Still, although Obama's proxy leadership was a success, the coalition's forces had a more qualified result. Of course, they helped secure the insurgents' victory through thousands of relentless air-based attacks. But without question, this war proved that the French and British forces have a pressing need for American strategy.
Essential Drones
30 American KC-135 planes were mobilized for the war, 16 of which flew 24 hours a day to refuel the coalition's planes. Saudi Arabia and the United Arab Emirates also provided planes which controlled airspace, so no Libyan plane has been able to fly for months.
American Predator drones transmitted information of ultimate importance, as confirmed by the final attack against Gadhafi. One of the drones relayed to French air forces that a significant convoy of 4x4s was leaving Sirte. Two Mirages could then block the fugitives' path. For a few months, the coalition has been able to determine just how essential the American unmanned surveillance aircraft has been. The CIA mobilized all of its available American drones in the area for two days over the summer, mostly likely to track an al-Qaida leader. As a result, the coalition's air force was instantly blind, and they had no way to carry out any of their precision missions, as they had done every day of the conflict.
The French and British armed forces must equip themselves with effective drones in order to not simply serve as the physical armed presence of the American power controlled by proxy. We must hope that they don't fail on the path that they have recently chosen for themselves.
Malgré le courage des insurgés, la ténacité de Sarkozy et les efforts franco-britanniques, la victoire sur Kadhafi doit beaucoup... à Obama.
"Le flot de la guerre s'est retiré." C'est par cette métaphore poétique que Barack Obama a annoncé, le 21 octobre, à ses compatriotes le départ définitif des troupes américaines d'Irak avant la fin de l'année, après avoir proclamé, la veille, la victoire de la coalition sur les dernières forces du colonel Kadhafi avec la mort de ce dernier, abattu alors qu'il tentait de fuir avec le dernier carré de ses partisans.
Tout comme la traque contre Saddam Hussein, la chasse à l'homme lancée contre Kadhafi aura duré sept mois. Mais si, dans les deux cas, la disparition de la scène de ces deux ennemis emblématiques est une victoire pour l'Amérique, les guerres qui ont permis ce résultat montrent à quel point la doctrine américaine et ses règles d'engagement dans un conflit ont changé. Dans un cas, l'Irak, l'intervention aura mobilisé des centaines de milliers d'hommes, coûté la vie à près de 4 500 soldats américains et coûté mille milliards de dollars au Trésor des États-Unis, pour un résultat pas totalement satisfaisant. Et en tout cas guère conforme aux espoirs de George Bush d'apporter la démocratie sur les bords de l'Euphrate. De l'autre, en Libye, pas un uniforme américain sur le terrain, pas une seule perte dans les rangs de la coalition (même si le sacrifice des Libyens a, lui, été très lourd) et un coût évalué à un peu plus d'un milliard de dollars pour les États-Unis. Avec, à la clé, l'espoir que les succès militaires aboutissent à la formation d'un régime un peu plus démocratique.
Succès mitigé pour la coalition
La raison de ces différences est certes qu'Obama, "Mister Cool", comme disent les éditorialistes, est bien différent de l'impétueux George Bush. Il a par exemple refusé ce que probablement Kadhafi espérait comme une gloire ultime : une confrontation directe avec le diable américain. De ce refus calculé d'une implication directe les stratèges du Pentagone tirent la conclusion qu'une guerre contre une puissance moyenne, comme la Libye, est gagnable relativement rapidement, sans intervention humaine sur le champ de bataille, à condition d'abord de n'utiliser que des missiles de précision tirés de l'air ou de la mer. Ensuite, de pouvoir s'appuyer sur un système d'information et d'observation très performant pour le repérage des objectifs au moyen d'une armada de drones. Enfin, de pouvoir compter sur des forces marines et aériennes alliées, solides et bien entraînées. Ce qui était le cas pour les Français et les Britanniques.
En revanche, si le leadership par procuration d'Obama est un succès, le résultat est plus mitigé pour les forces de la coalition. Certes, elles ont fini par forcer la victoire des insurgés au prix de milliers d'épuisantes sorties aériennes. Mais cette guerre a montré que Français et Anglais avaient un besoin impératif de la logistique américaine.
Indispensables drones
Trente avions américains KC135 ont été mobilisés, dont 16 en vol 24 heures sur 24 pour ravitailler les avions de la coalition. Y compris ceux des Émirats ou de l'Arabie saoudite, dont le rôle était de contrôler un espace aérien dans lequel, depuis des mois, plus aucun avion libyen ne volait...
L'importance primordiale des informations transmises par les drones Predator américains s'est vérifiée au moment de l'ultime attaque contre Kadhafi : c'est l'un d'eux qui a indiqué à l'armée de l'air française qu'un convoi important de 4 X 4 quittait Syrte. Ce qui a permis à deux Mirage de bloquer les fuyards. Mais la coalition avait pu mesurer, il y a quelques mois, à quel point les avions américains d'observation sans pilote étaient indispensables. Cet été, pendant deux jours, la CIA a mobilisé tous les drones américains disponibles dans la région, sans doute pour traquer quelque responsable d'al-Qaida. Résultat : les aviateurs de la coalition sont devenus instantanément aveugles, incapables d'accomplir les missions précises qui ont été leur lot quotidien tout au long du conflit.
Pour ne pas être seulement des bras armés de la puissance américaine agissant par procuration, il est temps que Français et Anglais soient dotés de drones performants. Encore faut-il espérer qu'ils ne se sont pas trompés sur la filière qu'ils ont récemment choisie.
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