Trade negotiations are usually the business of obscure, boring and needy technocrats. With Donald Trump, they’ve become confusing, muddled and acrimonious political games.
To believe the official version, the renegotiation of the North American Free Trade Agreement is proceeding smoothly. In a joint statement on Wednesday, September 27, the officials in charge of the proceedings from Canada, the United States and Mexico even described the third round of discussions, which had recently concluded in Ottawa, as a success, where, according to them, “significant progress” was accomplished, particularly for small and medium-sized enterprises. But once the cameras and microphones were turned off, a different story emerged.
What is being said, among other things, is that, although it was the United States who forced the reopening of the accord by threatening to purely and simply slam the door otherwise, their negotiation team is by far the least well-prepared of the three. At the beginning of the negotiation, there was a staffing problem, with many high-ranking positions in the U.S. Department of Commerce—like in the rest of the U.S. administration—still not having been filled, months after Donald Trump came to power.
Canadian and Mexican negotiators also complain of never knowing exactly what the Americans want. Although the official goal of the renegotiation is to “modernize” NAFTA, which is almost 25 years old, Donald Trump has made it clear that, for him, international trade is a zero-sum game and that he wants, first and foremost, for his country to import less than its neighbors and export more. Besides that, his negotiators were the first to list their demands this summer, but this list—the summary alone of which is composed of 13 pages—remains vague at best, notably on many of the most contentious issues, such as access to agricultural markets, dispute resolution mechanisms and the minimum North American content threshold for property to be free of tariffs.
“It’s difficult to negotiate when the substantive issues aren’t on the table,” noted a Canadian observer in Le Devoir on Thursday, September 28. It’s like trying to dance without a partner or music.
It is common, of course, to save the most delicate questions and the biggest compromises for the final sprint, but there are limits!
Improvisation, Contradiction and Provocation
It’s not always better when U.S. negotiators present more concrete proposals. Two weeks ago, they came up with the odd idea of adding to the treaty a time-limited clause (“twilight clause”) that would force member countries to renew their membership every five years, before qualifying it as a mere “concept” thrown in the air. Last week, they wanted to demonstrate that the American content of cars produced on the continent was in free fall, only to be told after a fact-check, that all of their numbers were wrong.
Aside from this, a large number of U.S. demands seem to be directly drawn from the Trans-Pacific Partnership treaty, signed in 2015 between 12 Asian countries and three American ones, including the parties to NAFTA. Ironically, Donald Trump abandoned this agreement as soon as he took office. Other demands, however, seem to be there only to push others onto the sidelines, like the demand, reported on Wednesday in the Globe and Mail, that Mexico increase its minimum wage eightfold.
It’s a question of where the United States wants to go, as Mexican and Canadian negotiators complained this week. When one speaks to America's leading trade policymakers, said one of the negotiators in the Globe and Mail on Sunday, it seems like the population that they’re trying to please consists of only one person: President Trump.
It’s difficult to see how this exercise could lead to a substantive agreement in the extremely short time period that they have been given (end of 2017 to beginning of 2018), or even any agreement at all. For the moment, we are officially optimistic and the tone remains courteous, but the pressure will be stronger as the hour of reckoning approaches. Canadian Minister of Foreign Affairs Chrystia Freeland warned at the outset that the process was going to experience some “theatrical” and “emotional” moments.
Citizens, To Arms!
Quebec and Canada had a taste of things this week, in the Boeing vs. Bombardier CSeries case. Threats of trade sanctions and counter-sanctions are as common in the aviation industry as governmental subsidies. It was the dizzying height of the punitive tax inflicted by the American authorities on Canadian aircraft (220 percent) that surprised everyone. Three times higher than what Boeing itself claimed, this tax demonstrates more of the protectionist and vindictive attitude of President Trump than of the calculations of an agency specializing in international trade, even an American one.
The news immediately unleashed cries of scandal and vengeance in Canada and Quebec. Normally fairly cautious and measured when it comes to their powerful and vital American trade partner, even in the darkest hours of the multiple softwood lumber disputes, our leaders this time are pounding the drums of trade war.
There is someone in the White House who must feel like a pig in mud!
Mauvaise influence
Les négociations commerciales sont habituellement l’affaire d’obscurs technocrates ennuyeux et besogneux. Avec Donald Trump, elles tournent à la joute politique confuse, brouillonne et acrimonieuse.
À en croire la version officielle, la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) avance rondement. Dans une déclaration commune mercredi, les ministres responsables du dossier au Canada, aux États-Unis et au Mexique ont même qualifié de « succès » la troisième ronde de discussions qui venait de prendre fin à Ottawa, où, selon eux, des « progrès importants » auraient notamment été accomplis en faveur des PME. Mais une fois les projecteurs et les micros éteints, on entendait une histoire différente.
Ce qu’on raconte, entre autres, c’est que, bien que ce soit les États-Unis qui aient forcé la réouverture de l’entente, sans quoi ils menaçaient de claquer purement et simplement la porte, leur équipe de négociation est de loin la moins bien préparée des trois. Cela a commencé, en début de négociation, par un problème d’effectif, plusieurs postes de hauts fonctionnaires au département américain du Commerce (comme dans le reste de l’Administration américaine) n’ayant toujours pas de titulaire des mois après l’entrée en fonction de Donald Trump.
Les négociateurs canadiens et mexicains se plaignent aussi de ne toujours pas savoir ce que veulent exactement les Américains. Bien que l’objectif officiel de la renégociation soit de « moderniser » l’ALENA, qui a presque 25 ans, Donald Trump a clairement fait comprendre que, pour lui, le commerce international est un jeu à somme nulle et qu’il veut d’abord et avant tout que son pays importe moins de ses voisins et y exporte plus. Pour le reste, ses négociateurs ont bien été les premiers à dresser la liste de leurs demandes cet été, mais cette liste, dont le seul résumé faisait 13 pages, reste vague à souhait, notamment sur plusieurs des enjeux les plus litigieux, comme l’accès aux marchés agricoles, les mécanismes de règlement des différends ou le seuil de contenu nord-américain minimal pour qu’un bien soit libre de tarif.
« C’est difficile de négocier quand les enjeux substantiels ne sont pas sur la table », notait un observateur canadien dans Le Devoir jeudi. C’est comme essayer de danser sans partenaire ni musique.
Il est courant, bien sûr, qu’on garde les questions les plus délicates et les grands compromis pour le sprint final, mais il y a des limites !
Improvisation, contradiction et provocation
Ce n’est pas toujours mieux lorsque les négociateurs américains présentent des propositions plus concrètes. Il y a deux semaines, ils sont arrivés avec cette drôle d’idée d’ajouter au traité une clause de disposition dans le temps (« clause crépusculaire ») qui forcerait les pays membres à renouveler leur adhésion tous les cinq ans… avant de qualifier cela de simple « concept » lancé en l’air. La semaine dernière, ils ont voulu faire la démonstration que le contenu américain des voitures produites sur le continent était en chute libre, pour se faire dire, après vérification, que tous leurs chiffres étaient erronés.
Sinon, un grand nombre de demandes américaines seraient directement tirées du traité de Partenariat transpacifique, conclu en 2015 entre 12 pays d’Asie et des trois Amériques, dont ceux de l’ALENA, et que Donald Trump, ironiquement, a renié aussitôt arrivé au pouvoir. D’autres exigences, par ailleurs, ne semblent là que pour faire grimper les autres dans les rideaux, comme cette demande, rapportée mercredi dans le Globe and Mail, que le Mexique multiplie par huit son salaire minimum.
C’est à se demander où les États-Unis veulent en venir, se plaignaient cette semaine les négociateurs mexicains et canadiens. Lorsqu’on parle aux principaux responsables politiques du commerce américains, disait l’un de ces derniers dans le Globe and Maildimanche, on a l’impression que la population à laquelle ils cherchent à plaire ne compte qu’un individu : le président Trump.
On voit mal comment cet exercice pourrait aboutir à une entente substantielle dans l’échéancier extrêmement court qu’on s’est donné (fin 2017-début 2018), ou même à une entente tout court. Pour le moment, on se dit officiellement optimiste et le ton reste courtois, mais la pression se fera plus forte à mesure que l’heure des comptes approchera. La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, avait prévenu d’entrée de jeu que le processus allait connaître certains moments « plus théâtraux » et « de vives émotions ».
Aux armes, citoyens !
Le Québec et le Canada en ont eu un avant-goût, cette semaine, dans l’affaire Boeing contre la CSeries de Bombardier. Les menaces de sanctions et de contre-sanctions commerciales sont aussi courantes dans l’industrie aéronautique que le sont les subventions gouvernementales. C’est la hauteur vertigineuse de la taxe punitive infligée par les autorités américaines aux avions canadiens (220 %) qui a surpris tout le monde. Trois fois plus élevée que ce qu’avait réclamé Boeing elle-même, cette taxe relève manifestement plus de l’attitude protectionniste et vindicative du président Trump que du calcul d’une agence spécialisée en commerce international, même américaine.
La nouvelle a immédiatement déchaîné des cris scandalisés et vengeurs au Canada et au Québec. Habituellement assez prudents et mesurés lorsqu’il est question du puissant et vital partenaire commercial américain, et ce même dans les heures les plus sombres des multiples conflits du bois d’oeuvre, nos élus font cette fois rouler les tambours de la guerre commerciale.
Il y en a un, à la Maison-Blanche, qui doit se sentir comme un poisson dans l’eau !
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