Trump Is Not Gone for Good

Published in L'Actualité
(Canada) on 26 November 2020
by Rafael Jacob (link to originallink to original)
Translated from by Millie Gibson. Edited by Michelle Bisson.
Despite losing more votes in this election than he won in his 2016 victory, the president has laid out his pawns for a comeback in 2024.

One piece of data has struck me more than any other in the exit polls this year. I have written for more than a year about how an outgoing president’s approval rating has historically been very closely correlated with the percentage of the popular vote they have gone on to win in their reelection campaign. Donald Trump’s approval rating on Nov. 3 was 47%. When all the votes have been counted, he will have won almost exactly 47% of the popular vote. In other words, the correlation is not just strong this year. It is perfect.

There are many ways we can analyze these results. One of them lies in Trump’s margin of defeat in the popular vote: it is about four percentage points, almost double the margin that gave him victory over Hillary Clinton four years ago.

Trump has won the inglorious distinction of becoming the second president in American history, after Benjamin Harrison in 1888 and 1892, to lose the popular vote twice. Ultimately, more than 80 million Americans voted for his rival, an all-time record. And for the overwhelming majority of them, if we trust the exit polls once again, their support for Joe Biden was first and foremost anchored in a desire to fire Trump.

In bitter irony, the outgoing president received exactly the same number of electoral college votes as his sworn rival, Clinton, did in 2016 — a score that he described four years ago as a “landslide." And another huge setback, he is only the 11th president to have been defeated in a reelection campaign. That’s no small blow.

Except …

Trump came close to being reelected, very close. When all is said and done, the popular vote is confined to the history books, and it is the Electoral College that determines who wins and who loses. A national shift of just 0.6% would have been enough for Trump to win 280 Electoral College votes … and a second term.

To put that into perspective, let’s remind ourselves of what many commentators haven’t stopped repeating since the 2016 election: A combination of fewer than 80,000 votes in three states (Michigan, Pennsylvania and Wisconsin) would have been enough to elect Clinton. That is true.

But what is also true is that with a combination of fewer than 60,000 votes in three states where more than 11 million votes were cast (Georgia, Arizona and Wisconsin), Trump would have won reelection. In other words, Clinton came close to clinching it in 2016, but Trump came even closer in 2020.

The consequences for the future are not insignificant. Presidents who have been decisively defeated — such as Herbert Hoover, who lost in 42 states in 1932, or even Jimmy Carter, who lost 40 in 1980 — are quickly thrown onto the political scrap heap. These losers have even been used as a political weapon by their opponents for years. For example, 12 years after having defeated Hoover, President Franklin Roosevelt was still using his ghost to attack his Republican opponent, Thomas Dewey, in the 1944 campaign (at a time when presidents were not limited to two terms).

The reality risks being even more complex after 2020. Yes, despite the nonsense spouted by the Trump team about unproven massive fraud, the president will indeed leave the White House on Jan. 20. That said, if he is hoping to continue to influence his party, and more generally the American political sphere, things are looking pretty promising for him.

This is particularly true bearing in mind that, although he was defeated, Trump won both a huge number of votes and a higher percentage of the vote than he did four years ago, which is a historic feat in itself. And if that wasn’t enough, some preliminary data suggest that the increase in election participation between 2016 and 2020 has helped him much more than it has hindered him. Post-election research reveals something remarkable: Many more Trump voters than Biden voters want their candidate to represent them again in 2024.

In other words, even in defeat Trump has very significant support and enthusiasm from the American electorate. It wasn’t for nothing that before even conceding victory to Biden, Trump reportedly told his advisers of his very serious intention to run again in the next election, as he will still be eligible for a second term.

Among the highest Republican circles in Washington, many have no doubt let out a huge sigh of relief at the announcement of the defeat of the man who took hostile control of their party in 2016. However, it remains to be seen whether his defeat will be enough to get rid of him completely.


Trump n’est pas parti pour partir

Comment, en remportant plus de voix dans la défaite qu’il n’en avait obtenues lors de sa victoire de 2016, le président a placé ses pions pour un « come back » en 2024.

Une donnée m’a frappé plus que toute autre dans les sondages menés à la sortie des urnes cette année. J’écris depuis plus d’un an que le taux d’approbation d’un président sortant est fortement corrélé sur le plan historique avec le pourcentage du vote populaire qu’il récolte au terme de sa campagne de réélection. Le taux d’approbation de Donald Trump le 3 novembre dernier était de 47 %. Quand tous les votes auront été dépouillés, il aura remporté presque exactement 47 % du vote populaire. En d’autres mots, la corrélation n’est pas simplement forte cette année. Elle est parfaite.

Il existe plus d’une façon d’analyser ces résultats. L’une d’elles tient dans la marge de défaite de Trump au vote populaire : elle est d’environ quatre points, soit le double de celle qu’il avait essuyée dans sa victoire face à Hillary Clinton il y a quatre ans.

Donald Trump a décroché la distinction peu glorieuse de devenir le deuxième président de l’histoire américaine, après Benjamin Harrison en 1888 et en 1892, à perdre le vote populaire à deux reprises. Ultimement, plus de 80 millions d’Américains auront voté pour son adversaire – un record absolu – et, pour l’écrasante majorité d’entre eux, si l’on se fie de nouveau aux sondages menés à la sortie des urnes, l’appui à Biden était d’abord et avant tout ancré dans le désir de congédier Trump.

Amère ironie, le président sortant a obtenu au collège électoral exactement le même nombre de grands électeurs que sa rivale jurée, Hillary Clinton, en 2016 – score qu’il qualifiait depuis quatre ans de « raz-de-marée ». Autre revers fondamental, il est seulement le 11e président à avoir été défait dans une campagne de réélection. Ce n’est pas une mince gifle.

Sauf que.

Il s’en est fallu de peu que Trump soit réélu – vraiment de peu. Au bout du compte, si le vote populaire s’inscrit dans les livres d’histoire, c’est le collège électoral qui détermine qui gagne et qui perd. Et il aurait suffi d’un glissement national de 0,6 % pour que Donald Trump remporte 280 grands électeurs… et un second mandat.

Pour mettre cela en perspective, rappelons-nous ce que bon nombre de commentateurs ne cessent de répéter depuis l’élection de 2016 : une combinaison de moins de 80 000 voix dans trois États – le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin – aurait suffi à faire élire Hillary Clinton. Ce qui est vrai.

Or, voici ce qui est également vrai : avec une combinaison de moins de 60 000 voix dans trois États – la Georgie, l’Arizona et le Wisconsin – où plus de 11 millions de votes ont été comptés, Donald Trump aurait été réélu. Autrement dit, si Clinton est passée près de l’emporter en 2016, Trump est passé encore plus près de le faire en 2020.

Les implications pour la suite des choses ne sont pas minces. Les présidents défaits de façon décisive – Herbert Hoover, qui avait perdu 42 États en 1932, ou encore Jimmy Carter, qui en avait perdu 40 en 1980 – sont rapidement jetés aux oubliettes de la politique. Ces perdants tendent même à être utilisés comme arme politique par le parti adverse pendant des années. Ainsi, 12 ans après avoir battu Hoover, le président Franklin Roosevelt agitait encore son spectre pour attaquer son adversaire républicain Thomas Dewey lors de la campagne de 1944 (à une époque où les présidents n’étaient pas limités à deux mandats).

La réalité risque d’être plus complexe après 2020. Oui, au-delà des délires épousés par l’équipe Trump concernant des fraudes massives jamais prouvées, le président quittera bel et bien la Maison-Blanche le 20 janvier prochain. Cela dit, s’il souhaite continuer à exercer une influence sur son parti et, de façon plus large, sur la sphère politique américaine, les choses s’annoncent plutôt bien pour lui.

C’est particulièrement vrai dans la mesure où, même s’il a été battu, Trump a obtenu à la fois un plus grand nombre de voix et un pourcentage du vote plus élevé que quatre ans auparavant – une exception historique en soi. Et comme si cela ne suffisait pas, certaines données préliminaires suggèrent que la hausse de la participation électorale entre 2016 et 2020 l’a en fait aidé bien plus qu’elle lui a nui. Une enquête postélectorale dévoile ce fait remarquable : les électeurs de Trump sont bien plus nombreux que ceux de Biden à vouloir que leur candidat se représente en 2024.

En d’autres termes, même dans la défaite, Donald Trump jouit d’un appui et d’un enthousiasme très importants au sein de l’électorat américain. Ce n’est pas pour rien qu’avant même d’avoir concédé la victoire à Joe Biden, Donald Trump aurait confié à ses conseillers sa très sérieuse intention de se présenter aux prochaines élections – lui qui sera alors toujours admissible pour un second mandat.

Dans les hautes sphères républicaines de Washington, plusieurs ont sans aucun doute poussé un long soupir de soulagement à l’annonce de la défaite de l’homme qui s’est livré à une sorte de prise de contrôle hostile de leur parti en 2016. Reste à voir si cette défaite suffira réellement à les en débarrasser complètement.
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