The optimistic stance taken during negotiations with the United States rested on a long list of rational economic arguments and the notion of a special relationship. It would perhaps have made sense with an American president other than Donald Trump.
The 31% tariff applied to Switzerland on “Liberation Day” in early April had already come as a surprise. Federal authorities and economic circles were, however, quickly reassured. Washington was leaving the door open to negotiations and Bern was ready to seize the opportunity with arguments that were constantly put forward: Switzerland is the sixth largest foreign investor in the U.S.; American products entering the country are not taxed when services are taken into account; plus, the not-so-negative trade balance. President Karin Keller-Sutter was even able to speak directly with Trump the week after the tariff announcement.
Despite the approaching deadline, optimism still prevailed early in the week, at least officially, after the deal struck between the U.S. and the European Union. Switzerland had a basis for an agreement; the only thing missing was Trump’s approval. A return to 31% seemed unthinkable. The hope was for a rate below the 15% levied on the EU, which, forced to negotiate, had at one point threatened to retaliate with its own weapons. In the end, it would be 39%. A crushing blow.
An Illusory Special Relationship
After the April 2 announcements, surprise was understandable — not about the tariffs, which were promised by Trump during his campaign, but about their severity. Today, being unprepared for the worst-case scenario is a serious mistake. When the return of the Republican to the White House became a reality last fall, some were enthusiastic, seeing an opportunity to reopen the case for a free trade agreement.
The arguments in favor of a possible agreement are entirely true and rational. But the idea that Switzerland, a liberal country open to negotiation, would have a privileged relationship with Trump’s United States is a pipe dream that should have been abandoned months ago. Since taking office, the American president has repeatedly shown no hesitation in attacking historic allies of his country. His apparent fixation on trade deficits, and multiple flip-flops, were all clues that rationality and goodwill have little importance in these discussions.
The reality is that Switzerland is not a priority for Trump. Its small size offers fewer means of exerting pressure, unlike China or the EU. One can question the reasons for the rate increase or the weight of big pharma in the discussion at a time when the president is seeking a decrease in the cost of medications. The possibility of new negotiations cannot be completely ruled out, but the fact is that Switzerland is politically isolated with little leverage.
Le péché de confiance de la Suisse
La posture optimiste adoptée dans les négociations avec les Etats-Unis reposait sur une longue liste d’arguments économiques rationnels et l’idée d’une relation particulière. Ils auraient peut-être eu du sens avec un autre président américain que Donald Trump
Les 31% de taxes douanières appliquées à la Suisse lors du «Liberation Day» début avril avaient déjà créé la surprise. Rapidement, autorités fédérales et milieux économiques s’étaient cependant montrés rassurants: Washington laissait la porte ouverte à des négociations et Berne était prêt à saisir l’opportunité. Avec des arguments sans cesse remis en avant: la Suisse est le sixième investisseur étranger aux Etats-Unis, les produits américains ne sont pas taxés à leur entrée dans le pays, en prenant en compte les services, la balance commerciale n’est pas si déficitaire… Karin Keller-Sutter avait même pu s’entretenir directement avec Donald Trump la semaine suivant l’annonce des barrières douanières.
Malgré l’approche de l’échéance, l’optimisme était encore de mise, du moins officiellement, en début de semaine après l’accord noué entre les Etats-Unis et l’Union européenne. La Suisse avait une base d’accord, ne manquait que l’approbation de Donald Trump. Un retour à 31% paraissait inenvisageable, on espérait même un taux inférieur aux 15% de l’Union européenne, qui, forcée à négocier, avait un temps menacé de répliquer avec ses propres armes. Ce sera finalement 39%, un coup de massue.
Une relation privilégiée chimérique
Après les annonces du 2 avril, l’étonnement pouvait être permis. Pas sur la mise en place de taxes douanières, promises par Donald Trump lors de sa campagne, mais sur leur sévérité. Aujourd’hui, ne pas s’être préparé au scénario du pire est une faute grave. Alors que le retour à la Maison-Blanche du républicain se précisait à l’automne dernier, certains s’enthousiasmaient, voyant l’opportunité de rouvrir le dossier d’un accord de libre-échange.
Les arguments qui plaidaient en faveur d’une entente possible sont tout à fait vrais et rationnels. Mais l’idée que la Suisse, pays libéral et ouvert à la négociation, aurait une relation privilégiée avec les Etats-Unis de Donald Trump est une chimère qu’il aurait fallu abandonner il y a plusieurs mois déjà. Depuis sa prise de fonction, le président américain a démontré à plusieurs reprises qu’il n’hésitait pas à s’attaquer aux alliés historiques de son pays. Son obsession affichée pour les déficits commerciaux et ses multiples volte-faces étaient autant d’indices démontrant que la rationalité et la bonne volonté n’ont que peu d’importance dans ces discussions.
La réalité, c’est que la Suisse n’est pas une priorité pour Donald Trump. Sa petite taille lui offre peu de moyens de pression contrairement à ceux qu’ont pu mobiliser la Chine ou l’UE. On peut s’interroger sur les raisons de la hausse du taux, ou encore sur le poids de la pharma dans ces discussions à l’heure où le président veut obtenir une baisse des prix des médicaments. La possibilité de nouvelles négociations ne peut être totalement exclue, mais le constat est que la Suisse est isolée politiquement et avec peu de leviers à actionner.
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