Blocher hume un air de fin de règne à Washington
EDITORIAL
28 Juillet 2007
Christoph Blocher est un conseiller fédéral au cœur de l’actualité… américaine. En à peine 24 heures à Washington, le ministre helvétique de la Justice a rencontré les deux hommes qui symbolisent la lente agonie du gouvernement Bush à 17 mois du terme du mandat du président. Il s’est entretenu jeudi soir avec Alberto Gonzales, ministre américain de la Justice pris en flagrant délit de faux témoignage au Congrès cette semaine. Il a ensuite discuté avec Robert Mueller, le patron du FBI qui a fait plonger Gonzales.
Le conseiller fédéral dit savoir faire abstraction. «Nous rencontrons les ministres quand ils sont ministres», a-t-il affirmé hier à propos d’Alberto Gonzales. Il n’empêche que Christoph Blocher a dû humer un air de fin de règne au ministère américain de la Justice. Gonzales est soupçonné par les parlementaires démocrates d’avoir fait licencier neuf procureurs fédéraux qui ne partageaient pas les vues politiques de George Bush. Sa situation s’est encore compliquée quand le patron du FBI a déclaré que, contrairement à ce qu’avait prétendu Gonzales sous serment, la légalité d’un vaste programme d’écoutes sans mandat autorisé par George Bush avait provoqué un vif débat interne.
Lorsqu’il était conseiller juridique de la Maison-Blanche, Alberto Gonzales a rédigé un mémorandum en 2002 redéfinissant la notion de torture pour permettre des interrogatoires des prisonniers plus musclés. Pendant longtemps, sa vision a prévalu. Mais depuis le changement de majorité au Congrès au début de cette année, l’approche de George Bush est remise en question et son ministre de la Justice fait l’objet d’enquêtes intrusives. Difficile dans ce contexte pour Christoph Blocher d’obtenir des garanties légales sur les méthodes américaines de récolte d’informations réclamées par une partie de la gauche helvétique dans le cadre de la coopération antiterroriste avec les Etats-Unis.
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